Améliorer l’accès des femmes aux terres agricoles dans le nord du Ghana

Égalité des genresRégime foncier

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Notes aux radiodiffuseur.euse.s

Selon une étude récente de la Banque mondiale, les femmes représentent environ 60% du secteur informel et fournissent environ 70% de la main-d’œuvre agricole totale en Afrique. Mais elles sont confrontées à de nombreux défis lorsqu’il s’agit d’accéder aux terres agricoles, de les contrôler et d’en être propriétaires. Les disparités entre les sexes en matière d’accès et de contrôle des terres et des autres ressources productives et leurs conséquences pour les femmes en Afrique sont évidentes. Au Ghana, en particulier dans les régions du nord, ces difficultés peuvent être attribuées à divers facteurs.

Par exemple, les terres coutumières, qui représentent environ 80 % du pays, sont gérées par les autorités traditionnelles et régies par des lignages culturels et des systèmes d’héritage. Ces systèmes sont patrilinéaires, ce qui signifie que les hommes reçoivent des droits exclusifs sur les terres et que les femmes y ont accès essentiellement par le biais des membres masculins de la famille. L’accès des femmes à la terre est donc lié à leur mariage et au lignage de leur mari.

Dans ce texte, vous entendrez l’histoire d’une femme du nord du Ghana qui a réussi à être propriétaire et à conserver des terres agricoles acquises par héritage. Vous en saurez également plus sur les défis auxquels sont confrontées les femmes en général en matière d’accès à la terre.

Vous pouvez choisir de produire ce scripte sur votre station, en utilisant des acteurs vocaux pour représenter les intervenants. Si c’est le cas, assurez-vous de préciser à votre auditoire, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs, et non celles des personnes qui ont participé aux entretiens.

Vous pouvez utiliser ce script pour faire des recherches sur un sujet similaire dans votre région et écrire votre propre version. Vous pourriez poser les questions suivantes à vos interviewés :

  • Pourquoi les agricultrices produisent-elles souvent moins que les agriculteurs?
  • Que peut-on faire pour combler l’écart de productivité entre les agricultrices et leurs homologues masculins?
  • Les agricultrices ont-elles des difficultés à accéder à la terre, au financement, aux technologies et aux intrants agricoles? Si oui, comment peut-on y remédier?

Durée estimée du texte radiophonique avec musique, intro et extro : 25-30 minutes.

Texte

SFX :
MUSIQUE DE SIGNATURE.

ANIMATEUR.TRICE :
Bonjour, chers auditeurs et auditrices! Bienvenue à une nouvelle édition de l’émission pour les agriculteurs et agricultrices, Farm Right. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux femmes et à l’accès aux terres agricoles, notamment dans le nord du Ghana.

Savez-vous que, malgré le fait que les femmes représentent une proportion importante de la main-d’œuvre agricole du Ghana, elles n’ont qu’un accès limité ou nul aux terres agricoles ou n’en sont pas propriétaires? Saviez-vous également que, si les femmes avaient accès aux terres agricoles et en avaient le contrôle, cela aurait un impact positif sur l’approvisionnement alimentaire des ménages, les revenus et le bien-être de la famille? Nous allons discuter de ces questions avec une femme qui a réussi à conserver une terre fertile qu’elle a obtenue par voie d’héritage.

SFX :
FONDU ENCHAÎNÉ SUR LA SIGNATURE MUSICALE

ANIMATEUR.TRICE :
Avant d’entendre la femme qui a connu le succès, faisons un tour d’horizon des défis auxquels les femmes sont confrontées en matière de propriété des terres agricoles au Ghana, et plus particulièrement dans le nord du pays. J’ai dans le studio, Hajia Lamnatu Adam. Elle est la directrice exécutive de Songtaba, une organisation de défense des droits des femmes et des enfants dans le nord du Ghana.

ANIMATEUR.TRICE :
Hajia, pouvez-vous nous donner un aperçu général des femmes et de l’accès aux terres agricoles, en particulier au nord?

HAJIA LAMNATU ADAM :
En général, la plupart des agricultrices dans notre région du monde et surtout dans le nord du Ghana n’ont pas le pouvoir économique nécessaire pour obtenir les ressources dont elles ont besoin, y compris la terre. Il existe certains problèmes systémiques liés à la domination masculine ou au patriarcat, et ceux-ci accordent aux hommes plus de ressources, plus d’informations et plus d’opportunités qu’aux femmes. Cette situation prive les femmes de l’accès aux terres agricoles.

Le niveau d’éducation des hommes a également une incidence sur les femmes. Souvent, les hommes instruits sont conscients de la nécessité d’aider leur femme à réussir et comprennent les avantages qu’ils peuvent en tirer pour leur femme et leur famille. Mais si un homme n’est pas éduqué, il peut ne pas voir la nécessité d’aider les femmes à réussir et penser que leur place est dans la cuisine. Cela peut venir en partie de la crainte qu’une femme qui réussit veuille avoir plus de pouvoir et contrôler plus de ressources que son mari. Cette situation entraîne une répartition inégale du pouvoir entre les femmes et les hommes, les filles et les garçons dans toutes les sphères de notre vie.

En général, les agricultrices du nord du Ghana manquent d’informations sur les meilleures pratiques pour obtenir de bons rendements. Parfois, un groupe de femmes se voit prêter une parcelle de terre, mais celle-ci a été surexploitée et est improductive.

Certaines femmes mariées utilisent une partie de la terre de leur mari pour produire des légumes et des feuilles vertes pour préparer la nourriture. C’est principalement pour la consommation domestique et elles en vendent un peu, mais elles n’ont aucun pouvoir de décision sur l’utilisation de la terre, si ce n’est de compléter ce que leurs maris cultivent. De plus, les femmes divorcées, séparées ou veuves ne disposent pas toujours du même type de terre que les femmes mariées.

Traditionnellement, les terres familiales sont louées à un membre masculin de la famille, qui a le droit de les utiliser. Lorsque l’homme meurt, la terre est transférée à un autre homme de la famille avec les droits d’utilisation de la terre. Les épouses sont considérées comme les assistantes de l’homme et, par conséquent, leur accès aux terres familiales dépend du mari.

En raison de notre patriarcat et de nos coutumes traditionnelles, même si un mari possède des terres, sa femme n’en hérite pas après sa mort. La terre va soit au frère de l’homme, soit à d’autres membres de sa famille. Donc, parce que les femmes n’ont pas de pouvoir économique, parce qu’elles n’ont pas accès à la terre pour des raisons traditionnelles, et à cause du taux élevé d’analphabétisme, même pour celles qui ont un peu de terre, il leur est difficile de gérer une ferme et d’obtenir d’autres ressources comme les engrais et l’argent pour payer les ouvriers agricoles.

ANIMATEUR.TRICE :
Pourquoi les femmes ne sont-elles pas autorisées à hériter des terres?

HAJIA LAMNATU ADAM :
S’il s’agit de la terre que le père de votre mari cultivait avant son décès, le frère de votre mari la reprendra et continuera à la cultiver.

La terre ne fait pas partie des biens dont hérite une femme. Une femme est toujours la fille de quelqu’un. C’est ça le drame. Vous serez mariée à une autre famille et vous n’aurez donc pas accès aux terres agricoles de vos propres parents. On finit par dire que tu appartiens à une autre famille. Et quand vous êtes marié et installé chez vos beaux-parents, ils disent que vous venez d’ailleurs. Ce sont des croyances culturelles profondément ancrées.

ANIMATEUR.TRICE :
Des efforts ont-ils été déployés par les ONGs, le gouvernement et les organisations de la société civile pour aider à inverser cette tendance?

HAJIA LAMNATU ADAM :
Pas beaucoup. Nous essayons d’aider les groupes de femmes avec lesquels nous travaillons à acquérir des terres agricoles en tant que groupe en signant un protocole d’entente avec les propriétaires fonciers. Les propriétaires fonciers donnent parfois des terres aux femmes pour qu’elles les cultivent. Et celles-ci investissent dans ces terres en utilisant, par exemple, le compostage et d’autres pratiques intelligentes et résilientes face au climat. Mais lorsqu’elles mettent en œuvre toutes ces pratiques sur la terre et que celle-ci devient plus productive, avant même de s’en rendre compte, le propriétaire dit qu’il aura besoin de sa terre l’année suivante. Et cela compromet l’investissement que les femmes ont fait dans la terre.

Nous négocions donc des protocoles d’accord avec les autorités traditionnelles afin de prolonger la propriété de certaines parcelles de terre. Et nous aidons les femmes à rencontrer l’assemblée de district et le ministère de l’Agriculture pour obtenir le soutien du gouvernement, surtout en ce qui concerne les politiques gouvernementales comme la distribution d’engrais gratuits ou subventionnés et la distribution de semences subventionnées – des choses qui, selon nous, seront bénéfiques aux femmes.

ANIMATEUR.TRICE :
Y a-t-il eu des changements dans le Nord en ce qui concerne l’accès des femmes à la terre?

HAJIA LAMNATU ADAM :
Grâce à certaines activités de plaidoyer et d’engagement, les propriétaires fonciers donnent maintenant aux femmes quelques terres à cultiver. Mais donner des terres est une chose et la propriété en est une autre. Il s’agit du manque de capacité économique des femmes rurales à acheter des terres, alors ce que nous faisons, c’est de négocier pour obtenir la propriété à long terme des terres—et nous constatons un changement à cet égard.

ANIMATEUR.TRICE :
Pensez-vous que les femmes du Nord progresseront dans le domaine de l’agriculture lorsqu’elles auront accès aux terres agricoles et qu’elles seront économiquement autonomes?

HAJIA LAMNATU ADAM :
Pourquoi pas! Si elles ont des terres productives et qu’elles sont en mesure d’obtenir des ressources, et qu’elles ont les bonnes informations et l’accès à la technologie et tout cela, pourquoi pas? Les femmes sont déjà dominantes dans le secteur agricole, sauf au niveau de la commercialisation. Mais beaucoup de femmes travaillent dans l’agriculture et je suis certain que, si on les aide à avoir des terres productives et d’autres ressources, elles vont certainement réussir.

SFX :
SIGTUNE PENDANT QUELQUES SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS L’ANIMATEUR.TRICE

ANIMATEUR.TRICE :
Bonjour! Si vous nous écoutez, c’est l’émission des agriculteurs et agricultrices appelée Farm Right, avec moi votre animateur/animatrice habituel. Nous discutons de l’accès des femmes aux terres agricoles en nous focalisant sur la région Nord du Ghana. Nous avons parlé avec Hajia Lamnatu Adam, qui nous a donné un aperçu des difficultés rencontrées par les femmes pour accéder aux terres agricoles. Nous allons maintenant nous entretenir avec une femme qui a réussi, Sumani Mariama. Veuillez vous présenter et nous parler de vous et de votre histoire dans le domaine de l’agriculture.

SUMANI MARIAMA :
Je m’appelle Sumani Mariama et je vis à Gizaa Gundaa dans le district de Kumdungu de la région Nord. J’ai eu la chance d’avoir quatre enfants : deux garçons et deux filles. Le premier enfant n’est plus là, alors maintenant il me reste trois enfants.

ANIMATEUR.TRICE :
Parlez-nous de votre histoire en tant qu’agricultrice.

SUMANI MARIAMA :
J’ai commencé à cultiver 10 ans avant la mort de mon mari, et j’ai continué à le faire pendant 10 ans depuis lors. Le défi au début était qu’il n’y avait pas assez de terres. Mon mari avait trois épouses et nous n’avions que trois acres chacune. Mais j’étais capable de cultiver plus de trois acres. J’ai obtenu une acre de terre supplémentaire après le déménagement d’une des épouses, ce qui fait quatre acres.

ANIMATEUR.TRICE :
Donc, cette terre vous appartient totalement?

SUMANI MARIAMA :
Oui.

ANIMATEUR.TRICE :
Comment cela s’est-il passé? Est-ce qu’il a été facile d’hériter de la terre après la mort de votre mari? Quelqu’un a-t-il essayé de vous prendre la terre?

SUMANI MARIAMA :
Certains des frères aînés de mon défunt mari ont voulu essayer de le faire parce que je suis une femme. J’ai vu qu’ils essayaient de prendre la terre à travers leurs actions et certaines demandes et questions, mais ils ne pouvaient pas le dire ouvertement. Ils ont vu que mes enfants étaient grands, surtout l’un d’entre eux qui est conducteur de tracteur et m’aide à labourer la terre, et ma fille qui tient un magasin m’aide à obtenir des engrais. Quand ils ont vu ces enfants, ils n’ont pas poussé plus loin leurs intentions parce qu’ils ne voyaient pas comment contourner ces enfants.

ANIMATEUR.TRICE :
Comment sont vos rendements?

SUMANI MARIAMA :
Pour le maïs, cela dépend de la quantité d’engrais que vous avez. Les années où je reçois de l’engrais, je peux récolter huit sacs par acre, mais quand je ne reçois pas d’engrais, je ne peux obtenir que cinq sacs. Je peux obtenir huit sacs d’arachide par acre avec de l’engrais et sept sacs et demi sans engrais. L’arachide est un peu plus rentable que le maïs parce que je n’ai pas besoin d’engrais—il faut juste que la pluie soit abondante.

ANIMATEUR.TRICE :
Pratiquez-vous l’agriculture à des fins commerciales ou pour faire vivre votre famille? Si c’est le cas, s’agit-il de votre famille nucléaire ou soutenez-vous également la famille élargie?

SUMANI MARIAMA :
C’est juste dans le cadre du foyer. Mais mon fils a maintenant construit une maison pour moi et m’y a installée. Quand nous étions dans la maison familiale, je cultivais pour faire vivre toute la famille. J’utilisais le maïs pour préparer le koko (NDLR : bouillie préparée à partir de maïs tamisé, autrement appelée mmore koko) tout au long de l’année, et l’arachide pour faire des soupes tout au long de l’année. Mais maintenant que mon fils m’a éloigné de la maison familiale, il me fournit de la nourriture, et je peux donc vendre une partie de ma récolte.

ANIMATEUR.TRICE :
Pouvez-vous nous dire comment vous vous sentez, en tant que femme, lorsque vous êtes propriétaire de terres, surtout si vous venez du nord du Ghana?

SUMANI MARIAMA :
Je me sens comme une championne car, comme vous le savez, il est très rare qu’une femme possède des terres à cultiver dans ma communauté.

ANIMATEUR.TRICE :
Parlez-nous de la situation dans votre communauté. Comment les autres femmes s’y prennent-elles pour acquérir des terres à cultiver?

SUMANI MARIAMA :
Dans ma communauté, les hommes se rendent maintenant compte que si une femme pratique l’agriculture à petite échelle, elle aide aussi les hommes. Mais il y a une communauté voisine où les femmes ne peuvent même pas obtenir une seule parcelle de terre à cultiver. Ainsi, pendant la récolte des arachides, ces femmes viennent dans ma communauté pour nous aider à récolter. Après la récolte, nous leur donnons des arachides pour qu’elles puissent aussi préparer de la soupe. Beaucoup de sœurs viennent m’aider à récolter les arachides, pas seulement pour m’aider, mais aussi pour avoir des arachides pour leurs soupes. Je suis donc triste pour elles.

ANIMATEUR.TRICE :
Vous avez mentionné que dans votre communauté, les hommes ont compris que si les femmes ont accès aux terres agricoles, elles peuvent beaucoup aider la famille. Faites-vous partie de cette histoire à succès qui a contribué à faire évoluer l’esprit de ces hommes?

SUMANI MARIAMA :
Comme je le disais, dans ma communauté, les hommes ont compris que si vous obtenez des terres pour votre femme et que vous manquez de nourriture, la femme peut vous soutenir avec ce qu’elle a. C’est pourquoi les hommes de ma communauté immédiate jugent maintenant nécessaire de permettre à leurs femmes d’avoir accès à une partie de leurs terres pour les cultiver. Certains hommes ont également constaté que j’ai réussi à soutenir mon mari lorsqu’il était vivant et qu’il y avait des pénuries alimentaires. Ils essaient donc aussi de donner à leurs femmes un peu de terre. Je dirais donc que ma réussite a aidé d’autres femmes à obtenir des terres agricoles.

ANIMATEUR.TRICE :
Combien de femmes de votre communauté ont des terres maintenant?

SUMANI MARIAMA :
D’après mes estimations, notre communauté compte une centaine de ménages et chaque femme dans chaque maison a maintenant une ou deux acres à cultiver. Donc environ 100 à 200 femmes ici ont des terres à cultiver parce que dans la plupart des ménages, il y a plus d’une épouse. Mais la plupart d’entre elles ne sont pas propriétaires de la terre.

ANIMATEUR.TRICE :
Quels conseils donneriez-vous aux communautés qui ne favorisent pas l’accès des femmes à la terre?

SUMANI MARIAMA :
Le conseil que je donne aux hommes qui ont des terres et des épouses est que, quelle que soit la terre que possède une femme, elle peut utiliser le produit de son exploitation pour subvenir aux besoins du ménage. Ainsi, si vous donnez une terre à une femme pour qu’elle l’exploite, vous utilisez le produit à la fois pour vous et pour la famille. Je conseille aux hommes de ne pas se considérer comme différents de leurs femmes à cet égard. Si l’homme et la femme sont tous deux agriculteurs et que vous n’avez pas assez, vous pouvez prendre les récoltes de la femme, car tout ce que la femme a sert sans aucun doute à soutenir la famille. Tous les hommes devraient donc savoir qu’ils se font du tort en n’aidant pas les femmes à cultiver leurs terres.

ANIMATEUR.TRICE :
Quel soutien apportez-vous aux femmes qui ne possèdent pas du tout de terres?

SUMANI MARIAMA :
Pendant la récolte, je partage avec ceux qui viennent me soutenir. Je divise ma récolte en trois : je prends deux parts et une est partagée entre ceux qui viennent m’aider. En dehors de cela, si certains d’entre eux sont des membres de la famille et ont besoin d’un peu d’arachide ou de maïs pour une raison quelconque, je ne peux pas les laisser souffrir de cette façon.

SFX :
SIGTUNE PENDANT QUELQUES SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS L’ANIMATEUR.TRICE

ANIMATEUR.TRICE :
Si vous comprenez bien le contexte africain, vous savez que les chefs jouent un rôle majeur dans l’acquisition des terres. Allons parler au chef de la communauté où vit Sumani Mariama. Il nous permettra de mieux comprendre les défis auxquels les femmes sont confrontées en matière d’accès aux terres agricoles et nous dira également ce qu’il a fait au fil des ans pour soutenir les femmes défavorisées.

M. John Mahama, je crois savoir que vous travaillez en étroite collaboration avec des femmes comme Sumani. Pouvez-vous nous expliquer davantage la situation?

JOHN MAHAMA :
En fait, mon palais se trouve à Gizaa Gundaa, et presque tous les endroits où les femmes pratiquent l’agriculture se trouvent dans ma région. Ce qui se passe normalement, c’est que chaque agriculteur et agricultrice qui défriche la brousse pour en faire une terre agricole, en fait sa terre et celle de ses enfants. En tant que chef, j’ai des terres qui me sont principalement destinées, et j’ai des terres que j’ai distribuées à des femmes qui n’ont pas reçu de terres de leurs maris.

Certaines femmes ont des petits-enfants et elles n’ont pas assez de terres pour faire vivre toute la famille. Ces femmes viennent me voir quand il est temps de cultiver et je leur donne des terres – pas des terres permanentes, juste pour cette année. L’année suivante, si elles ne sont pas en mesure de la cultiver, je la donne gratuitement à une autre femme.

ANIMATEUR.TRICE :
C’est bien de savoir que vous aidez les femmes qui n’ont pas de terres agricoles. Pour ces femmes qui n’en disposent pas, est-ce parce qu’elles ne sont pas mariées ou parce qu’elles n’ont pas de terres familiales à cultiver?

JOHN MAHAMA :
Une famille élargie peut comprendre les épouses du père et les épouses de ses enfants, mais c’est le père qui possède la terre et la donne à ses épouses. Mais si un agriculteur n’a pas de terre à donner à ses épouses, les épouses doivent seconder la belle-mère en l’aidant dans toutes les activités agricoles. Si une femme a la capacité de cultiver, elle devrait voir un chef qui a assez de terres à lui donner pour cultiver.

ANIMATEUR.TRICE :
Merci beaucoup, Chef Mahama, de nous avoir parlé et de continuer à soutenir les femmes de votre région.

Nous arrivons trop tôt à la fin d’une autre édition instructive de Farm Right. J’aimerais poser une question à nos personnes ressources qui sont intervenues précédemment : après avoir écouté Sumani Mariama et le chef, avez-vous un dernier conseil à donner?

HAJIA LAMNATU ADAM :
Eh bien, je pense qu’il est important de négocier et de plaider auprès des propriétaires fonciers pour aider les femmes à avoir accès à des terres productives. Car lorsque les femmes sont autonomes, cela se répercute sur les familles, les sociétés et la nation. En dehors de cela, il faut également demander aux autorités traditionnelles de prêter des terres aux femmes, et surtout de veiller à ce que les terres héritées soient données aux femmes.

ANIMATEUR.TRICE :
Merci beaucoup à nos personnes ressources et à vous, nos auditeurs et auditrices, pour avoir fait de l’émission d’aujourd’hui un succès. Profitez du reste de la semaine jusqu’à ce que nous nous retrouvions à la même heure la semaine prochaine. Au revoir!

Acknowledgements

Remerciements :

Rédigé par : Linda Dede Nyanya Godji, https ://agrighanaonline.com/

Révisé par : Lillian Bruce, directeur exécutif, Development and Land Solutions Consult à Accra, Ghana

Interviews :

Hajia Lamnatu Adam, directrice exécutive de Songtaba, Ghana. Interviewé le 23 novembre 2021.

Sumani Mariama, agricultrice au Gizaa Gundaa, Kumdungu, Ghana. Interviewé le 26 février 2022.

John Mahama, chef au Gizaa Gundaa, Kumdungu, Ghana. Interviewé le 26 février 2022.

La présente ressource a été produite avec le soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.