En dansant, c’est vous qui soulevez la poussière : Commercialisation et transformation des arachides

Activités après récolte

Script

Enregistrez et révisez cette ressource sous forme de document Word.

Note au radiodiffuseur : Durée approximative de diffusion de l’épisode 1 : 20-25 minutes avec la musique d’introduction et de conclusion.

PERSONNAGES :

NAMAGELO : Veuve citadine très travailleuse qui a choisi de demeurer dans le village pour cultiver et gérer une entreprise de transformation. Sœur aînée de Namilazi. Propriétaire qui loue sa maison en ville afin d’obtenir un revenu pour mettre ses enfants à l’école.

JESCA : Jeune femme d’une famille pauvre, mère d’un enfant. Mariée à Chekani et c’est une amie et une admiratrice de Namilazi et de sa famille. Elle sort sa famille de la pauvreté en gagnant de l’argent supplémentaire provenant d’activités qui permettent à son mari de travailler dans son jardin.

CHEKANI : Mari de Jesca, né dans une famille pauvre. Luttant pour sortir de la pauvreté, il est manœuvre salarié et fait du travail à la pièce au lieu de travailler dans son propre jardin.

DORA : Belle-sœur de Namilazi

CHIBWE : Agriculteur, possède un moulin à maïs, ambitieux, ivrogne et travailleur

NAMILAZI : Épouse de Chibwe. Intelligente, c’est une décrocheuse de 8e année parce que ses parents n’avaient pas les moyens de payer les frais de scolarité de deux enfants au secondaire. Elle est restée dans son village; Chibwe l’a épousée et il est venu habiter avec elle.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ ET MAINTIEN SOUS LA NARRATION

ANIMATEUR : Bienvenue à cette série d’épisodes sur la commercialisation et la transformation des arachides. L’épisode d’aujourd’hui est intitulé En dansant, c’est vous qui soulevez la poussière ou Pagule fumbi ndinous mwini en langue chichewa. Lorsque vous dansez, vous êtes la personne qui contrôle la quantité de poussière que vous soulevez et le niveau de divertissement offert aux spectateurs.

Êtes-vous un producteur d’arachides?
Je suis votre ANIMATEUR, ___________, et je vous diffuserai les épisodes de ce feuilleton tous les _________ après-midi durant les quatre prochaines semaines sur (nom de la station de radio).

Dans le cadre de l’épisode d’aujourd’hui du feuilleton, nous présenterons une entrevue fictive avec un agent de vulgarisation agricole.

Après cette entrevue, nous ouvrirons nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes afin de parler de la valeur ajoutée aux arachides et des problèmes de mise en marché des arachides. Notre invité sera _____________. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

ANIMATEUR : Le premier épisode d’aujourd’hui se concentre sur les défis auxquels font face les gens qui veulent vendre des arachides non transformées et sur la façon dont certaines personnes réussissent à résoudre ces problèmes.

Plus tard au cours de l’émission, nous recevrons M. Banda, un agent de vulgarisation agricole. Profitez du feuilleton.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

SFX : BRUIT D’UNE PORTE QUI S’OUVRE ET SE REFERME EN CLAQUANT

NAMILAZI : Qui est là?

CHIBWE : C’est moi, Chibwe. Namilazi! Je ne savais pas que tu étais à la maison. Tu as déjà fermé le moulin à maïs à 4 heures de l’après-midi? Le soleil ne s’est pas encore couché. Pourquoi?

NAMILAZI : Oui, je l’ai fermé, Chibwe, mon mari. Très peu de gens viennent au moulin ces jours-ci.

CHIBWE : Oui, j’ai remarqué une diminution de la clientèle. Qu’est-ce qui ne va pas?

NAMILAZI : Rien. C’est simplement que bien des gens ont moulu leur farine à l’avance lorsqu’ils avaient plus d’argent et qu’il n’y avait pas autant de travail à faire dans les champs ou dans le jardin.

CHIBWE : Actuellement, les gens sont donc occupés dans leurs jardins?

NAMILAZI : Oui. (SURPRISE) Tu me poses la question comme si tu ne le savais pas. N’as-tu pas moulu notre farine d’avance?

CHIBWE : Oui, nous l’avons fait. Mais je suis inquiet – je ne m’attendais pas à ce que les affaires aillent aussi mal.

NAMILAZI : C’est correct; cela nous donne aussi le temps de faire d’autres travaux. Pourquoi as-tu l’air triste, mon mari? Est-ce à propos de notre activité de meunerie?

CHIBWE : Non, je n’ai pas encore trouvé de bons prix pour nos arachides. Nous approchons de la saison de plantation et les prix étaient censés remonter. C’est très inhabituel. Les acheteurs offrent encore de très bas prix.

NAMILAZI : Pourquoi?

CHIBWE : On m’a dit que les acheteurs ont été surpris par l’interdiction du gouvernement d’exporter des arachides l’an dernier. L’interdiction a signifié que toutes les arachides qu’ils achetaient ont dû être vendues et consommées au Malawi. Pas d’exportations.

NAMILAZI : Penses-tu que le gouvernement souhaite que nous exportions uniquement des produits fabriqués et pas des arachides brutes?

CHIBWE : (IMPRESSIONNÉ) Namilazi, qu’est-ce qui t’a fait penser à cela? Tu es vraiment très intelligente. Je pense aussi que le gouvernement avait de bonnes intentions en interdisant les exportations … mais certains acheteurs profitent de l’interdiction pour offrir des prix inférieurs à ceux de l’an dernier.

NAMILAZI : Parfois, nous les petits exploitants agricoles, nous exigeons des prix très élevés pour nos produits. Sommes-nous conscients du fait que les entreprises de transformation nous revendront les produits à des prix encore plus élevés?

CHIBWE : J’ai entendu dire qu’une organisation se plaint que nous voulons parfois trop d’argent pour le peu que nous produisons.

NAMILAZI : De toute façon, je ne pense pas que nos compagnies au Malawi fabriquent des produits assez bons pour concurrencer les sociétés étrangères. Imagine, l’an dernier nous avons obtenu de bons prix − 400 kwachas le kilo d’arachides. Cette année, les prix sont très bas – combien est-ce, mon mari?

CHIBWE : Cette année, c’est 250 kwachas le kilo.

NAMILAZI : As-tu vérifié auprès d’associations comme la National Smallholder Farmers Association of Malawi (NASFAM) pour voir quels prix elles offrent?

CHIBWE : Oui, la NASFAM achète à 250 kwachas. Les autres acheteurs paient 220 kwachas.

NAMILAZI : J’ai entendu dire que les acheteurs offraient 400 kwachas pour un kilo au début de la saison de vente mais que, par la suite, ils ont réduit le prix à 200 kwachas.

CHIBWE : Oui. C’est parce que nous avons plus d’arachides que les acheteurs locaux souhaitent en acheter. Nous parlions des interdictions pour les exportations … Peut-être que nous avons moins d’usines de transformation pour les arachides au Malawi. Mais je ne sais pas pourquoi les acheteurs n’ont pas réussi à maintenir les prix de la saison dernière.

NAMILAZI : C’est étrange. Peut-être que quelqu’un ne fait pas son boulot quelque part. J’ai entendu dire qu’il n’y a pas de lois pour protéger les agriculteurs contre les actes malhonnêtes des acheteurs dans la culture à contrat et sur les marchés libéralisés.

CHIBWE : (INQUIET et CHANGEANT DE SUJET) Au fait, as-tu vérifié si nos arachides sont encore bonnes et ne sont pas pourries?

NAMILAZI : Oui, je vérifie souvent. Les arachides non décortiquées sont intactes dans les sacs et aux bons niveaux d’humidité. Les plates-formes qui surélèvent les sacs du sol empêchent l’humidité de contaminer les arachides. Les rats ne les attaquent pas, peut-être à cause de notre chat.

CHIBWE : Même si nous n’avions pas de chat, les rats ne pourraient pas attaquer facilement ces arachides. (PAUSE) Si tu n’avais pas refusé de les faire cuire quand elles étaient encore fraîches, elles pourraient toutes être vendues maintenant.

NAMILAZI : (ENNUYÉE) Es-tu en train de m’accuser d’être responsable de la non-vente de nos arachides?

CHIBWE : Dans une certaine mesure, oui. Si tu avais fait cuire les arachides, nous aurions pu gagner de l’argent.

NAMILAZI : (ÉTONNÉE et INDIGNÉE) C’est une farce! La cuisson est pour les petits exploitants agricoles. À part cela, penses-tu que j’aurais pu finir de faire cuire toutes les arachides avant qu’elles soient contaminées par l’aflatoxine?

CHIBWE : Là tu as raison – l’aflatoxine aurait pu, en fait, contaminer nos arachides.

NAMILAZI : Pourquoi ne les as-tu pas vendues fraîches? Les arachides fraîches obtenaient de bons prix.

CHIBWE : Tu as raison; nous avons commis une erreur en ne vendant pas nos arachides fraîches. Nous pensions que le prix des arachides séchées serait meilleur que l’an dernier. Nous avions tort.

NAMILAZI : Alors, pourquoi m’accuses-tu de provoquer ce gâchis? Avant de planter ces arachides, je t’ai dit que je ne les ferais pas cuire parce que cela représenterait un recul pour moi.

CHIBWE : C’est vrai, ma femme. Le chef du village a bien joué l’an dernier quand il a vendu ses arachides fraîches. Pourquoi n’ai-je pas pensé à le faire?

NAMILAZI : Ne te blâme pas trop. C’est simplement une autre leçon à retenir. Nous devrions toujours décider, avant de faire pousser des arachides, de quelle façon nous allons les vendre. Nous pouvons les vendre fraîches aux vendeurs ou les faire sécher pour la transformation. Nous pouvons même les vendre en vertu d’un contrat de mise en marché.

CHIBWE : Tu as raison.

NAMILAZI : De toute façon, j’écouterai les émissions agricoles à la radio demain. Elles ont un volet qui partage les prix du marché et des idées sur la façon de vendre les arachides.

CHIBWE : Sur quelles stations de radio?

NAMILAZI : Sur Zodiak, Malawi Broadcasting Corporation et quelques radios communautaires.

CHIBWE : Cela sera utile. Écoute-les. Je les écouterai aussi.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE DEUX

SFX : BRUIT DE CUISINE

CHIBWE : (ARRIVANT AU MICRO) Namilazi, je suis de retour.

NAMILAZI : Avant de te raconter ce qu’a dit la radio, y a-t-il de bonnes nouvelles concernant le prix des arachides?

CHIBWE : Non, c’est encore 250 kwachas le kilo. Pas de changement.

NAMILAZI : La meilleure chose c’est de transformer nos arachides en huile et en produits comme le beurre d’arachides qui se vendent à bon prix.

CHIBWE : Oui, c’est vrai, mais cela reste seulement un rêve pour nous car nous n’avons pas le bon matériel pour transformer les arachides. (PAUSE) Qu’a dit la radio à propos du meilleur moyen et du meilleur endroit pour vendre les arachides?

NAMILAZI : Ils ont mentionné le même prix que toi. … La bonne chose c’est qu’ils comparent les prix dans tous les districts au Malawi. Les prix des arachides sont presque identiques partout. Là où ils sont plus élevés qu’ici, si on ajoute le coût du transport des arachides, ça revient au même que de les vendre ici… Mais, pour d’autres cultures, les prix sont meilleurs ailleurs, et c’est donc une très bonne émission. Je continuerai de l’écouter.

CHIBWE : Alors, que faisons-nous à propos de tes vêtements? Tu as dit que tu avais besoin de nouveaux vêtements. Le moulin à maïs ne marche pas bien cette saison.

NAMILAZI : Qu’essaies-tu de dire? Veux-tu dire que tu ne peux pas me donner l’argent du moulin à maïs?

CHIBWE : Je dis ce que tu sais déjà. Nous ne tirons pas d’argent du moulin à maïs, alors à quoi t’attends-tu? Veux-tu que nous retirions de l’argent mis de côté pour les frais de scolarité ou pour les grosses réparations du moulin à maïs? Je t’ai donné les arachides que nous gardions pour les vendre lorsque le prix augmenterait. Tu peux les vendre quand tu voudras.

NAMILAZI : D’accord, parce que je ne veux pas me disputer avec toi. J’ai ces arachides. Laisse-moi faire ce que je veux avec les arachides que tu m’as données.

CHIBWE : Veux-tu les vendre maintenant à bas prix? Si tu veux, tu peux. Je ne peux pas t’en empêcher; elles sont à toi.

NAMILAZI : Non; je vais garder les arachides dans l’entrepôt de la Bourse des produits agricoles et utiliser le warrantage (basé sur le reçu ou warrant délivré par l’entrepôt).

CHIBWE : Qu’y a-t-il de mal à garder les arachides dans notre maison?

NAMILAZI : (FURIEUSE) Veux-tu reprendre les arachides? Tu me les déroberas quand tu verras le prix monter, je le sais. Je ne veux pas cela. Je veux en avoir le plein contrôle.

CHIBWE : Je ne les déroberai pas. Mais d’autres gens voleront nos arachides là-bas.

NAMILAZI : Tu devrais dire mes arachides, pas nos arachides. Elles sont à moi. Ce sont mes vêtements cachés.

CHIBWE : Très bien, ce sont tes arachides. Pourquoi veux-tu prendre le risque de garder les arachides à l’entrepôt de la Bourse des produits agricoles?

NAMILAZI : C’est sécuritaire de garder les récoltes là-bas; c’est aussi bon que de l’argent comptant.

CHIBWE : Que veux-tu dire?

NAMILAZI : Ils te donnent un warrant valide que tu peux apporter dans certaines banques pour obtenir de l’argent. Le warrant est ta garantie.

CHIBWE : Ensuite, la banque obtient les arachides?

NAMILAZI : Non, les arachides restent ma propriété. Mais lorsque les prix s’améliorent, je peux les vendre et rembourser l’argent à la banque en conservant le bénéfice.

CHIBWE : Cela semble formidable. Tu peux garder ces arachides à l’entrepôt de la Bourse des produits agricoles – mais à ton propre risque.

NAMILAZI : C’est sécuritaire et approuvé par le gouvernement. Rien n’arrivera là-bas. (PAUSE) À ton avis, quelle est la meilleure façon de vendre les arachides?

CHIBWE : Je pense que la meilleure c’est la culture sous contrat. Avant de cultiver, tu te mets d’accord avec un acheteur que tu produiras une certaine quantité d’arachides et l’acheteur te versera un prix convenu. C’est la meilleure solution pour moi.

NAMILAZI : J’aime ça aussi. Le seul problème c’est que notre pays n’a pas de lois concernant la mise en marché et la culture sous contrat, alors si tu traites avec des acheteurs malhonnêtes, tu es dans le pétrin.

CHIBWE : Dans ce cas, le mieux c’est de vendre à une association dont tu es membre. Ils vendront les arachides et te donneront un bonus s‘ils réalisent un plus gros bénéfice.

NAMILAZI : Ils ne donnent habituellement pas de bonis, alors il vaut mieux ne pas y penser.

CHIBWE : Mais ils donnent parfois des bonis, alors cela fait partie de la transaction.

NAMILAZI : Tu as raison. J’aime la mise en marché sous contrat. Pour moi, c’est l’option numéro un. L’entrepôt est la deuxième meilleure option car elle t’aide à prendre patience, mais la culture sous contrat est un marché facilement disponible sur lequel tu connais déjà le prix de vente minimum.

CHIBWE : Même les vendeurs donnent parfois de bons prix, n’oublie pas.

NAMILAZI : Oui. C‘est important de ne pas désespérer, mais de prendre ton temps et d’attendre les meilleures possibilités.

CHIBWE : Ce que tu envisages de faire – garder tes arachides à la Bourse des produits agricoles et obtenir un prêt de la banque – je pense que c’est l’une des meilleures initiatives dans notre pays.

NAMILAZI : Oui, le warrantage est très bon; je l’aime aussi. C’est ainsi que ma sœur Namagelo a obtenu un prêt pour acheter des arachides à d’autres agriculteurs. Elle souhaite commencer bientôt à les transformer.

CHIBWE : Ah, c’est donc là que ma belle-sœur a eu l’argent pour acheter des arachides dans le village. Je pensais qu’elle utilisait la gratuité de décès de son défunt mari.

NAMILAZI : Non, cet argent est destiné aux enfants pour finir l’école. Elle utilise également l’argent tiré de la location de sa maison pour les frais de scolarité. Namagelo viendra rester dans le village pour transformer ses arachides ici et commencer à cultiver à un niveau commercial.

CHIBWE : Quoi? Rêve-t-elle? Comment une femme peut-elle gérer une usine pour transformer toutes les arachides qu’elle a achetées?

NAMILAZI : Ainsi, tu penses encore que c’est seulement les hommes qui peuvent faire de grandes choses?

CHIBWE : Non, je sais qu’il y a des femmes qui sont riches et capables. En fait-elle partie? Attendons pour voir.

NAMILAZI : Je vais absolument me joindre à elle.

CHIBWE : (UN PEU SARCASTIQUE) Te joindre à elle dans l’usine de transformation des arachides? C’est juste un rêve. Attends de te réveiller de ton sommeil et de voir la réalité des choses. Ensuite, viens me parler de ton association avec elle.

NAMILAZI : (DÉTERMINÉE) Je connais ma sœur. C’est une femme très forte. Elle estime qu’elle perdait son temps en ville. Elle veut demeurer dans le village et gagner de l’argent. (PAUSE) Le nsima est prêt. Mets-le sur la table. (Note de la rédaction : le Nsima est un gruau épais amylacé fait de farine de maïs, de manioc ou d’une autre farine amylacée. Au Malawi, il est habituellement fait à partir de maïs.)

CHIBWE : Qu’apportes-tu sur la table à dîner?

NAMILAZI : Je vais apporter de l’eau pour laver nos mains et du sel.

CHIBWE : Très bien, oui, je vais apporter le nsima et la relish.

NAMILAZI : Merci, mon cher, de me donner les arachides que je garderai jusqu’à la hausse des prix. Je les utiliserai pour obtenir de l’argent de la banque et acheter ces arachides bon marché que les gens conservent encore dans leurs maisons. Avec cet argent, je pourrai augmenter le capital que j’utiliserai avec ma sœur Namagelo.

CHIBWE : Je te souhaite un beau rêve. Fais ce que tu veux. Mais je vais surveiller.

NAMILAZI : Nous verrons bientôt lequel de nous deux est en train de rêver.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE TROIS

SFX : BRUIT DE CAMION

ENFANTS : (CRIANT SANS ARRÊT) Le déménageur (wosamuka)! Le déménageur! (Note de la rédaction : Le camion apporte les affaires de Namagelo car elle « déménage » de la ville au village.)

CHAUFFEUR : Madame Namagelo, n’avez-vous pas d’amis ou de parents pour vous aider à porter ces choses?

NAMAGELO : Monsieur le chauffeur, ne vous inquiétez pas. Ces enfants vont m’aider. Femme, quel est ton nom?

JESCA : Je suis Jesca, l’épouse de M. Chekani.

NAMAGELO : Je m’appelle Namagelo, la sœur aînée de Namilazi. Où est Namilazi?

JESCA : Elle arrive. Elle est au moulin à maïs. Elle m’a envoyée ici pour voir qui amenait le camion à la maison de sa sœur. Oh, la voilà.

SFX : FRAPPANT UNE FOIS DANS LES MAINS (SALUTATIONS DES FEMMES)

NAMILAZI : Bienvenue, ma sœur Namagelo. Merci de me réveiller de mon rêve.

NAMAGELO : Pensais-tu que je mentais ou que veux-tu dire?

NAMILAZI : Non, je sais que tu comptes faire ce que tu dis. Mais ton beau-frère, mon mari, doutait vraiment de ta venue. Où est la machine à fabriquer le beurre d’arachides?

NAMAGELO : Elle se trouve dans ce grand carton.

JESCA : Tu vas faire du beurre d’arachides?

NAMAGELO : Oui. Veux-tu te joindre à nous? As-tu des arachides non vendues?

JESCA : Oui, je vais me joindre à vous et j’ai quelques arachides. Devrais-je en parler à mon mari?

NAMILAZI : Tu peux, mon amie. Espérons qu’il ne te l’interdira pas. De toute façon, si c’est le cas, nous lui parlerons. Les hommes sont souvent effrayés par l’autonomisation de leur femme.

NAMAGELO : Une autre solution aux arachides non vendues consiste simplement à les transformer. Nous débuterons donc cette stratégie de transformation demain matin. Tu ferais mieux de te dépêcher pour parler à ton mari!

NAMILAZI : Non, pas demain. Nous devons informer tous les gens dans le village. Ensuite, toute femme qui le voudra pourra se joindre à nous.

NAMAGELO : Tu as raison. Demain, nous aurons une rencontre avec tous les villageois. Nous n’avons pas de temps à perdre. Comment as-tu fait pour garder quelques arachides, Jesca?

JESCA : Elles étaient destinées à ma nourriture. Je les gardais pour assaisonner ma relish.

NAMAGELO : Très bien, tu en avais gardées un peu. C’est bien. Tu n’es pas comme la plupart des petites exploitantes agricoles qui vendent tout en voyant que les prix des cultures vivrières sont élevés.

NAMILAZI : Oui, nous oublions que les prix seront également plus élevés pour racheter ces aliments. Les négociants ne veulent pas essuyer de perte. Des prix de vente plus élevés entraînent des prix d’achat plus élevés.

JESCA : Tu as raison. Ces arachides sont mon capital. Alors, comment pouvez-vous m’aider? Je veux vraiment me joindre à ce groupe.

NAMILAZI : Tu peux te joindre au groupe, Jesca. Comment allons-nous l’aider, sœurette?

NAMAGELO : Je pense qu’elle pourra gagner son capital lentement avec l’argent que nous lui verserons pour son travail. De cette façon, elle pourra augmenter lentement ses parts dans la compagnie.

JESCA : (TRÈS HEUREUSE) Merci, madame.

NAMAGELO : Je m’appelle Namagelo, pas madame. Nous proposerons différentes façons de t’aider à augmenter tes parts.

SFX : MUSIQUE DE TRANSITION

NARRATRICE : Namagelo et ses amies seront de retour la semaine prochaine. Nous arrivons maintenant au volet de notre émission durant lequel nous bavardons avec des experts. Aujourd’hui, nous avons la visite de l’agent de vulgarisation agricole. M. Banda, veuillez saluer l’auditoire.

M. BANDA : Salutations à vous mes amis agriculteurs et agricultrices. Comment progresse l’agriculture de nos jours dans nos jardins? Avez-vous déjà commencé à (insérez la pratique agricole appropriée pour la période de la radiodiffusion)?

NARRATRICE : M. Banda, nous avons appris que la commercialisation des arachides est difficile cette année. En tant que conseiller agricole, quelles méthodes de mise en marché recommandez-vous?

M. BANDA : L’agriculture fonctionne à son meilleur lorsque vous savez où vous vendrez vos récoltes. Je pense que vous, les agriculteurs, serez d’accord avec moi. Nous encourageons donc la culture sous contrat – en vertu de laquelle un agriculteur fait pousser une récolte en sachant déjà à qui il la vendra.

NARRATRICE : Est-ce possible? Je pensais qu’il s’agissait simplement d’un fantasme, Namilazi en train de bavarder avec son mari Chibwe.

M. BANDA : Il est possible de savoir qui achètera vos arachides avant même que vous commenciez à cultiver. Mais …

NARRRATOR : Mais quoi?

M. BANDA : … mais seulement quand vous pouvez fournir de grandes quantités. Il est donc plus facile de savoir qui achètera vos arachides quand vous êtes dans des groupes. Les acheteurs sont intéressés par de grandes quantités, par exemple 100 tonnes ou davantage. Les petits exploitants agricoles ne peuvent pas approvisionner ce marché.

NARRATRICE : Comment les agriculteurs peuvent-ils se joindre à des groupes?

M. BANDA : Nous encourageons les villages à former des groupes que l’on appelle des clubs. Ces clubs devraient être affiliés à une association de plus grande envergure. La principale association la plus connue au Malawi est la Smallholder Farmers Association of Malawi ou NASFAM.

NARRATRICE : Pourquoi faut-il s’affilier à une association de plus grande envergure?

M. BANDA : Comme je l’ai dit, les acheteurs ont besoin de plus grandes quantités, comme une centaine de tonnes. Un club ne peut pas fournir cette quantité. Mais l’association le peut. L’avenir appartient donc aux gens organisés, comme le dit la NASFAM.

Il existe une autre méthode que peuvent utiliser les particuliers pour commercialiser leurs récoltes. C’est le warrantage que favorise la Bourse des produits agricoles. Cela fonctionne pour les agriculteurs qui ont de tels entrepôts près de chez eux.

NARRATRICE : Oui, j’ai entendu dire qu’elle obtiendra un prêt de la banque. Comment les agriculteurs peuvent-ils bénéficier d’un warrantage?

M. BANDA : Agriculteurs, si les prix sur le marché sont inférieurs à vos attentes, vous pouvez stocker vos récoltes à l’entrepôt. Vous recevrez un warrant montrant combien de sacs vous entreposez, la catégorie et une estimation du prix de vente. Vous pouvez obtenir 70 % de la valeur totale estimée de vos produits agricoles sous forme d’un prêt de la First Merchant Bank en utilisant votre warrant comme garantie. Vous remboursez le prêt après avoir vendu vos produits agricoles.

NARRATRICE : En quoi cela bénéficie-t-il aux agriculteurs?

M. BANDA : C’est une occasion formidable pour les agriculteurs de faire des affaires et d’obtenir facilement des prêts sans aucune garantie. Les agriculteurs patients achètent des produits agricoles à des collègues agriculteurs qui ne peuvent pas attendre une hausse des prix. Vous pouvez obtenir un prêt et acheter de ceux qui vendent à des prix plus bas. La Bourse des produits agricoles peut également vous aider à vendre vos grains à des prix négociés. C’est parce que la Bourse des produits agricoles peut soumissionner au nom de tous ses clients et approvisionner les acheteurs avec des quantités beaucoup plus grandes que quelques agriculteurs peuvent fournir.

NARRATRICE : Cela semble formidable. Nous manquons de temps. Un dernier mot pour quelques conseils?

M. BANDA : L’avenir appartient aux gens organisés. Agriculteurs, regardez autour de vous et demandez à votre agent de vulgarisation agricole et à vos amis quelles méthodes de commercialisation sont disponibles dans votre région. Choisissez-en une. Vous pouvez adhérer à un club et à une association, ou utiliser les entrepôts de la Bourse des produits agricoles.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL ET MAINTIEN SOUS LA NARRATION

ANIMATEUR : Merci, chers auditeurs et auditrices, d’avoir écouté le premier épisode de notre feuilleton en quatre épisodes, intitulé En dansant, c’est vous qui soulevez la poussière. C’est à vous de choisir la quantité de poussière à soulever en dansant. La balle est dans voter camp. Quelle méthode souhaitez-vous utiliser – les vendeurs, ou les clubs et les associations pour la culture sous contrat, ou le warrantage? Le choix vous incombe. Merci de votre écoute.

Nous allons maintenant ouvrir nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes. Nous avons avec nous aujourd’hui (nom de l’expert). Il/elle peut répondre à vos questions sur la mise en marché des arachides et l’ajout de valeur dans notre pays. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.
Une sauterelle va loin simplement en sautant : Commercialisation et transformation des arachides, Épisode 2

Note au radiodiffuseur : Durée approximative de diffusion de l’épisode 2 : 20 minutes avec la musique d’introduction et de conclusion.
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ ET MAINTIEN SOUS LA NARRATION

ANIMATEUR : Aujourd’hui, nous présentons le deuxième épisode d’un feuilleton radiophonique sur la commercialisation et la transformation des arachides En dansant, c’est vous qui soulevez la poussière, qui comporte des entrevues théâtralisées avec un agent de vulgarisation agricole et une experte en développement d’entreprises. Le feuilleton et l’entrevue fictive se concentrent sur la commercialisation et la transformation des arachides au Malawi, mais peuvent facilement être adaptés à d’autres pays africains qui cultivent les arachides.

L’épisode d’aujourd’hui est intitulé Une sauterelle va loin simplement en sautant ou Tsokonombnous adatha mtunda ndi kudumpha en langue chichewa. Le titre signifie que, si vous pensez qu’il y a un moyen pour vous d’avancer, faites-le – que ce soit en marchant, en courant – ou en sautant!

Comme d’habitude, vous êtes avec votre ANIMATEUR _________, qui vous diffuse cette émission tous les ________ (après-midi, soir) sur (nom de la station de radio). N’oubliez pas qu’après le feuilleton, nous aurons une discussion sur la planification des entreprises avec une agente du bien-être social qui donne des conseils et des avis sur les entreprises et les questions de genre. Après cela, nous nous ouvrirons nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes afin de parler de la valeur ajoutée aux arachides et des problèmes de mise en marché des arachides. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________. Maintenant, détendez-vous et appréciez le feuilleton du jour.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

SFX : CHANT D’UN COQ

CHIBWE : (IL CRIE) Namilazi! Réveille-toi! Il est quatre heures du matin et c’est l’heure d’aller au moulin à maïs.

NAMILAZI : M. Chibwe, mon mari, je t’ai dit hier que j’ai une rencontre ce matin.

CHIBWE : De quelle rencontre parles-tu?

NAMILAZI : Nous nous rencontrons à la maison de Namagelo à six heures ce matin.

CHIBWE : (MÉPRISANT) Qui est Namagelo? La veuve?

NAMILAZI : Oui, la veuve, ma sœur, ta belle-sœur. Pourquoi poses-tu cette question?

CHIBWE : Cette femme apporte la paresse chez de nombreuses femmes. Je vous vois souvent, les femmes, chez Namagelo. Que faites-vous?

NAMILAZI : Tu veux dire que tu étais ivre hier? Tu n’as pas compris ce que je t’ai dit? Cette femme, Namagelo, est un ange du ciel, le genre de femme que nous recherchions dans ce village.

CHIBWE : (DÉDAIGNEUX) Que peut bien vous dire une pauvre femme comme elle – une femme qui n’a pas réussi à rester en ville après le décès de son mari?

NAMILAZI : Namagelo n’est pas ce que tu penses. Elle est plus riche que nous. Elle est seulement là pour nous autonomiser. Elle a de bonnes maisons en ville qu’elle loue. Si elle est pauvre, comment a-t-elle réussi à acheter toutes ces arachides?

CHIBWE : (NON CONVAINCU) Pourquoi se trouve-t-elle dans le village?

NAMILAZI : Je te l’ai dit. Elle veut commencer à transformer des arachides. Et elle a toujours voulu autonomiser les femmes dans son village. Elle veut former un groupe de femmes au sein duquel vous pouvez apprendre comment transformer différents types de produits et les vendre par l’entremise de magasins à succursales multiples en ville.

CHIBWE : (RIRES PROLONGÉS) Ha! Ha! Ha! Ne me fais pas rire ce matin. Tu as fait un beau rêve la nuit dernière, n’est-ce pas? On dirait que tu n’es pas encore réveillée.

NAMILAZI : C’est toi qui rêve si tu penses que les femmes ne peuvent pas avoir d’esprits créatifs et être indépendantes. Ce n’est plus un rêve. J’ai vu les machines pour la transformation.

CHIBWE : (INQUIET) Ainsi, Namagelo veut retourner ma femme contre moi? Avant d’aller voir ta Namagelo, tu devrais démarrer le moulin à maïs. Je prendrai ta relève à dix heures.

NAMILAZI : (INSISTANTE) J’ai dit que j’étais occupée aujourd’hui. Si tu ne vas pas au moulin à maïs, qui le fera? Change ton plan, s’il te plaît… aujourd’hui nous fabriquons des échantillons de produits pour les montrer à nos clients en ville.

CHIBWE : (RIRES) Que pouvez-vous transformer assez bien pour vendre à des gens en ville, vous des villageoises?

NAMILAZI : De toute évidence, tu ne nous prends pas au sérieux, alors pourquoi devrais-je répondre à ta question? De toute façon, nous allons transformer les arachides en un certain nombre de produits.

CHIBWE : Où obtiendrez-vous les arachides?

NAMILAZI : Nous avons suffisamment d’arachides. Tu sais déjà que Namagelo est venue dans le village acheter des arachides. Les arachides qu’elle a cultivées et celles qu’elle a achetées sont à l’entrepôt de la Bourse des produits agricoles. Ma part de notre entreprise, ce sont les arachides que tu m’as données pour les transformer à ma guise et les vendre.

CHIBWE : Je pensais que tu avais décidé de ne pas te lancer dans la transformation.

NAMILAZI : Je n’ai pas dit que je ne transformerais pas les arachides. Tout ce que j’ai dit c’est que la cuisson des arachides est une entreprise trop modeste pour moi.

CHIBWE : Ainsi, tu étais seulement contre le genre de transformation que je suggérais – faire cuire les arachides − et tu n’avais rien contre l’idée de les transformer?

NAMILAZI : Je suis une femme capable. Je ne vendrai pas des arachides grillées et cuites. C’est une très bonne idée pour les femmes qui sont nouvelles en affaires et qui ont moins de capital.

CHIBWE : Mais quand tu as refusé de les faire cuire, j’ai dressé un plan pour vendre ces arachides par moi-même.

NAMILAZI : Cuire les arachides aurait été une pure dévalorisation, un recul pour moi. Mais cette fois-ci, mon travail est une promotion. Ce sera comme une compagnie, avec des étiquettes, un emballage et d’autres choses importantes. Nous envisageons même une certification à l’avenir.

CHIBWE : (UN PEU SARCASTIQUE MAIS IMPRESSIONNÉ) Vous rêvez vraiment en couleurs! Vous pensez vraiment en grand!

NAMILAZI : Pourquoi ne pas rêver en couleurs? Feu l’ancien président Bingu Wa Muntharika nous a dit de rêver en couleurs. Ne te souviens-tu pas?

CHIBWE : Oui, je me souviens, mais ton rêve contrecarre mon plan de faire d’autres choses avec ces arachides. Ne le vois-tu pas?

NAMILAZI : (ÉLÉVANT LA VOIX DE COLÈRE) Cela n’arrivera pas. Quel est ton problème? Quand pourrai-je faire ce que je veux et que tu acceptes et aimes ça?

Tout ce que je sais c’est que tu m’as donné ces arachides. Tu as dit que tu ne m’achèterais pas de vêtements si je refusais de faire cuire les arachides – et je suis restée tranquille pour éviter de me disputer avec toi. Mais ce que tu devrais savoir, c’est que même si tu refuses de me donner ces arachides, j’aurai quand même l’argent de toute façon.

CHIBWE : Et comment feras-tu pour le trouver?

NAMILAZI : Pourquoi n’admettras-tu jamais que tu es toujours en retard sur moi pour ce qui est de savoir ce qui se passe?

CHIBWE : (INSISTANT) Comment trouveras-tu l’argent?

NAMILAZI : Te rappelles-tu où j’ai entreposé les arachides?

CHIBWE : Oui, à l’entrepôt de la Bourse des produits agricoles – et je t’ai dit que nous pourrions perdre nos arachides avec ce système! Les ont-ils vendues en ton nom? Envisagent-ils de te les acheter?

NAMILAZI : (FIÈREMENT) Non, ils ne les ont pas vendues. J’ai un warrant pour conserver mes arachides chez eux en attendant de prendre la décision de les vendre. Maintenant, je peux aller dans une banque, comme la First Merchant Bank, pour emprunter l’argent, en utilisant ces arachides comme garantie. Ils m’ont donné un warrant avec ma photo dessus.

CHIBWE : (IMPRESSIONNÉ) Es-tu certaine? Vraiment? Je me souviens que tu m’as dit quelque chose du genre, oui … Ah …

NAMILAZI : (FIÈRE) Tu vois, tu es en retard sur moi. Ce n’est pas vrai que ce sont seulement les hommes qui adoptent de nouvelles choses rapidement. Tu vois. Je ne cesse de te dire qu’en étant ton épouse je contribue beaucoup à ta richesse. Si tu n’étais pas marié avec moi, qui sait? Tu serais peut-être devenu un homme pauvre.

CHIBWE : (MESQUIN AU DÉBUT, MAIS FIER) Je sais, ma femme. Je te souhaite bonne chance. Fais ce que tu veux avec ces arachides. Tu es brillante. Je suis fier de toi.

NAMILAZI : (HEUREUSE) C’est enfin mon mari qui parle maintenant. En fait, je gagnerai plus de deux dollars par kilo pour la tonne d’arachides que j’ai entreposées à la Bourse des produits agricoles.

CHIBWE : (ÉTONNÉ) Est-ce un autre rêve? Comment? Quel produit rapportera autant avec un kilo d’arachides?

NAMILAZI : Du beurre d’arachides. Attends simplement de voir.

SCÈNE DEUX : CHEZ NAMAGELO

SFX : ARACHIDES QUE L’ON FAIT GRILLER

NAMAGELO : Jesca, Dora et Namilazi, j’ai de bonnes nouvelles! Je suis allée dans un hôpital d’une mission et un hôpital privé pour annoncer notre beurre d’arachides. Le responsable des achats à l’hôpital de la mission a déclaré que nous devrions leur donner des échantillons. Ensuite, ils viendront chez nous pour voir comment nous fabriquons le beurre d’arachides. Si nous réussissons, ils vendront pour nous aux familles ayant des enfants mal nourris.

SFX : CRIS D’ALLÉGRESSE DE NAMILAZI, DORA ET JESCA

NAMAGELO : L’hôpital privé a dit que nous devrions leur donner le temps de réfléchir.

JESCA : Je ne peux pas croire ça! Merci, les femmes, de m’autonomiser. Je cherchais un moyen d’avoir ma propre entreprise. Faire partie d’une grosse entreprise comme celle-là est un rêve devenu réalité. J’aurai désormais le contrôle sur mes finances personnelles.

NAMAGELO : Ne t’inquiète pas, Jesca. De bonnes choses vont arriver. Cela t’aidera à compléter le revenu de ton mari et à améliorer la qualité de vie de ta famille. Les hommes s’efforcent de nous causer des problèmes parce qu’ils ont peur de notre indépendance … Si vous avez des problèmes dans vos familles, le groupe des femmes leur parlera. Le temps est venu pour les hommes et les femmes de collaborer et de conjuguer leurs efforts.
NAMILAZI : Sœurette Namagelo, J’allais être la première à te demander de parler à mon mari parce qu’il était contre ma participation à ce groupe.

DORA : Pour faire quoi? Mon frère est-il contrôlant avec toi, belle-sœur Namilazi? Je pensais que tout se passait en douceur dans votre famille – la famille riche de notre village.

NAMAGELO : Parfois, les hommes se sentent insécures et menacés quand ils constatent que vous allez être autonomisées. Mais je l’aime parce qu’il écoute et pense et prend une sage décision.

DORA : (CESSATION DU BRUIT DU BRÛLAGE) Tante Namagelo! Est-ce assez? Regarde – elles sont grillées et brunes.

NAMAGELO : Oui, c’est assez; elles sont brunes. (PARLANT À VOIX HAUTE) Un rappel entre nous : Comment fabriquons-nous le beurre d’arachides? Au fait, comment devrions-nous appeler notre groupe?

JESCA : Les survivantes!

TOUTES : Oui, c’est un beau nom. Nous serons en fait Les survivantes!

NAMAGELO : Parfait. Poursuivons notre discussion sur la transformation en beurre d’arachides. Comment fabriquons-nous le beurre d’arachides?

NAMILAZI : Nous utilisons des arachides propres, des arachides entières non brisées, non pourries, sans aflatoxine … et nous les faisons griller dans une poêle chaude sans graisse.

DORA : Nous laissons les arachides refroidir, ensuite nous ôtons la peau en la soufflant avec une vanneuse (ou un tarare), ce qui ne laisse que les arachides.

JESCA : Nous concassons légèrement les arachides et ensuite nous les tamisons ou nous les vannons afin de pouvoir séparer les grosses particules.

DORA : Ensuite, il faut concasser ou moudre les particules plus fines jusqu’à ce que l’huile commence à sortir sous une forme semi-liquide que l’on peut facilement étendre sur du pain.

NAMAGELO : Lorsque nous utilisons un moulin motorisé, nous suivons le même processus. Tout d’abord, nous enlevons la peau. Ensuite, nous moulons les arachides jusqu’à ce que le beurre d’arachides atteigne la consistance souhaitée.

Mais nous ne grillons pas et nous n’enlevons pas la peau lorsque nous fabriquons de la nsinjiro (Note de la rédaction : farine d’arachides).

NAMILAZI : Nous le savons déjà.

NAMAGELO : Je sais que vous savez comment faire de la farine d’arachides, mais c’est une entreprise et nous devons nous assurer que nous comprenons toutes les mêmes choses.

DORA : Nous devons nous assurer que toutes les arachides sont bonnes, propres et non pourries – parce que c’est de la nourriture!

NAMAGELO : Absolument, nous devons nous assurer que notre entreprise est propre. C’est une entreprise unique. Nous ne faisons pas la même chose que ces gens qui vendent des arachides grillées avec une cuiller ou qui vendent de la farine d’arachides dans une tasse. Nous emballerons tout.

NAMILAZI : Nous ferons de la commercialisation sérieuse.

JESCA : Pouvons-nous fabriquer aussi de l’huile de cuisson, comme nous avions convenu le premier jour?

NAMAGELO : Nous irons dans cette direction une fois que nous aurons un peu d’argent et que nous aurons fait assez d’études de marché. Si nous décidons de commencer à fabriquer de l’huile de cuisson, nous vendrons les résidus d’arachides comme aliments du bétail à des éleveurs de porcs et de poulets.

DORA : Ne pouvons-nous pas élever des animaux nous-mêmes?

NAMILAZI : Pourquoi pas? Mais nous devons bien cibler nos objectifs et opérer une expansion lente.

SFX : BRUIT DE VANNAGE. MAINTIEN SOUS LA NARRATION.

NAMAGELO : Aujourd’hui, nous allons fabriquer deux produits – de la farine d’arachides et du beurre d’arachides. Nous porterons des échantillons aux magasins en ville et à la clinique.

NAMILAZI : Tu as dit que tu avais une boutique de produits agricoles en ville, Namagelo. Devrions-nous porter des échantillons là-bas aussi?

NAMAGELO : Non, nous y porterons seulement la première vente en dépôt, pas un échantillon. Les gens sont habitués à acheter de la farine d’arachides dans mon magasin. Nous pouvons aussi y laisser du beurre d’arachides en sachets afin que les écoliers puissent en acheter, car la boutique est proche de l’école.

NAMILAZI : Sœurette, tu es formidable! Nous ne pensions jamais vendre du beurre d’arachides à des écoliers en petits sachets. Cela peut effectivement marcher. Nous pouvons le vendre dans des sachets de 50 et de 100 grammes.

NAMAGELO : Je crois que nous devrions cibler les personnes pauvres et à revenu moyen avec nos produits. Nous devrions donc toujours vendre en sachets.

NAMILAZI : Oui! Nous pouvons vendre beaucoup si nous ciblons le groupe à revenu moyen et si nous vendons en petits paquets à des prix abordables.

JESCA : Tu sais, nous pourrions aussi en envoyer au pensionnat du secondaire. Ils peuvent en acheter pour la relish ou pour assaisonner le porridge (ou le gruau).

TOUTES : (RIRES) Ouais! …

NAMAGELO : Regardez, les femmes, nous arrivons avec des idées brillantes. Nous faisons des affaires ici, alors peu importe ce que décidons de faire, nous devons le mettre par écrit. Autrement, nous pouvons oublier facilement. Et nous devons le faire!

NAMILAZI : Comment allons-nous nous assurer que nos aliments auront une longue durée de conservation?

NAMAGELO : Nous les emballerons dans des sachets en plastique. J’ai une scelleuse, mais même en scellant à chaud, c’est correct. Bien des gens scellent leurs sachets à chaud.

NAMILAZI : C’est bien. Fabriquais-tu de la farine d’arachides en ville?

NAMAGELO : J’ai acheté un moulin à arachides et je l’ai essayé, mais je n’en ai pas fait une activité à plein temps. Les gens apportaient leurs arachides pour les broyer chez moi. Mais j’ai apporté le moulin ici afin que mes sœurs puissant en profiter. Nous sommes chanceuses; nous avons l’électricité dans notre village.

DORA : Le broyeur est bon car la propreté est garantie. De nos jours, beaucoup de gens qui vendent de la nsinjiro portent leurs arachides chez les meuniers (ou les minotiers).

SFX : BRUIT DE REMPLISSAGE D’UN MOULIN AVEC DES ARACHIDES ET BRUIT DE MOUTURE

JESCA : Ouais, c’est facile et rapide de moudre de la farine. Il suffit d’appuyer sur un bouton et on obtient cinq kilos de farine en quelques minutes!

DORA : Namilazi est déjà la meunière experte dans notre groupe.

NAMILAZI : Lorsque nous voulons de la farine plus fine, nous réduisons l’ouverture d’où sort la farine, ainsi nous ralentissons quelque peu la transformation. Plus de passion Les survivantes!

TOUTES : (RIRES) Plus de passion Les survivantes!

NAMAGELO : Remplissons ces sachets avec du beurre d’arachides. C’est un gros travail. Deux d’entre nous devraient emplir les sachets de 100 grammes et deux les sachets de 50 grammes.

SFX : BRUIT DE FEMMES PARLANT, RIANT ET TRAVAILLANT. FONDU ENCHAÎNÉ VERS L’INDICATIF MUSICAL.

NARRATRICE : Namagelo et ses amies seront de retour la semaine prochaine. Nous arrivons maintenant au volet de notre émission durant lequel nous bavardons avec un expert. Aujourd’hui, nous avons en studio avec nous une conseillère en entreprises de la ville, Madame Jane Chisale. Bienvenue, Madame.

MME CHISALE : Merci beaucoup. Comment allez-vous, chers auditeurs et auditrices?

NARRATRICE : Madame Chisale est une agente du bien-être social qui donne des conseils et des avis sur les entreprises et les questions de genre. Madame, Namagelo et ses amies ont lancé une entreprise de transformation. Que pouvez-vous conseiller aux gens qui souhaitent se lancer dans la transformation des arachides comme cette équipe de femmes?

MME CHISALE : La transformation est une façon d’ajouter de la valeur à vos produits agricoles. Avant de démarrer un processus à valeur ajoutée, vous devez penser aux trois choses suivantes. Premièrement, le capital : combien de capital avez-vous? Deuxièmement, le genre d’entreprise : Quelle sorte de transformation allez-vous effectuer? Faites preuve de créativité! Ne faites pas ce que tout le monde fait. Et troisièmement, votre marché : où trouverez-vous un marché pour votre produit? Et comment allez-vous promouvoir votre produit?

NARRATRICE : Ce sont de judicieux rappels. Qu’aimez-vous à propos de ce groupe, Les survivantes, dirigé par Namagelo?

MME CHISALE : Elles sont créatives; elles essaient de nouvelles choses. Au Malawi, presque toutes les femmes vendent de la farine d’arachides, des arachides grillées et des arachides fraîches. Mais, pour changer, ces femmes investissent pour faire quelque chose de différent : du beurre d’arachides. Et elles ont leur groupe cible en tête, les gens qu’elles cibleront pour vendre leur produit.

Une autre bonne chose, c’est que ces femmes n’investissent pas seulement dans une idée quelconque qui leur traverse l’esprit. Avant de fabriquer des produits qui sont déjà sur le marché, comme l’huile de cuisson, elles feront une étude de marché. Elles constateront si cela est rentable de se lancer dans cette activité. Elles s’informeront pour savoir en quoi elles doivent se démarquer des autres entreprises si elles veulent réussir.

NARRATRICE : Merci, madame, pour votre temps. Pour finir, pouvez-vous donner quelques conseils aux femmes qui abandonnent facilement des entreprises?

MME CHISALE : Les entreprises sont toutes différentes. Certaines demandent du temps pour prendre leur envol, tandis que d’autres attisent l’intérêt des gens et elles réussissent dès le départ. Un problème actuel réside dans le fait que bien des femmes qui constatent qu’une activité particulière est profitable commencent à faire la même chose. Elles ne font pas d’études de marché pour voir si ce sera rentable ou ne pensent à rien d’autre qu’elles pourraient faire pour attiser l’intérêt des gens.

Une autre chose à se souvenir, c’est que la plupart des hommes ont peur. Ils souhaitent peut-être que leurs femmes soient autonomisées, mais ils ont peur des nouvelles relations de pouvoir qui en découleront. Toutefois, il faut être deux pour élever une famille. Les femmes et les hommes doivent donc s’entraider pour assurer leur croissance sur le plan économique.

NARRATRICE : Merci, Madame Chisale, d’être venue dans le studio. Les affaires peuvent autonomiser les femmes sur le plan financier. N’oubliez pas de planifier, de faire des recherches et de vous adapter aux besoins du marché.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, MAINTIEN PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA VOIX DE L’ANIMATEUR

ANIMATEUR : Merci, chers auditeurs et auditrices, d’avoir été avec nous et d’avoir écouté cet épisode intitulé Une sauterelle va loin simplement en sautant. Chassez l’oisiveté; essayez quelque chose qui peut ajouter de la valeur à vos récoltes ou qui peut vous autonomiser sur le plan financier. Qui sait comment vous pourriez venir en aide à votre famille durant les périodes difficiles? Merci pour votre écoute.

Nous allons maintenant ouvrir nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes. Nous avons avec nous aujourd’hui (nom de l’expert-e). Il/elle peut répondre à vos questions sur la mise en marché des arachides et l’ajout de valeur dans notre pays. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL APRÈS LA TRIBUNE TÉLÉPHONIQUE
Il faut de la patience pour voir les yeux du serpent : Commercialisation et transformation des arachides, Épisode 3

Note au radiodiffuseur : Durée approximative de diffusion de l’épisode 3 : 20 minutes avec la musique d’introduction et de conclusion.
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ ET MAINTIEN SOUS LA NARRATION

ANIMATEUR : Aujourd’hui, nous présentons le troisième épisode de notre feuilleton sur la commercialisation et la transformation des arachides, En dansant, c’est vous qui soulevez la poussière. L’épisode d’aujourd’hui est intitulé Il faut de la patience pour voir les yeux du serpent ou kuona maso ankhono nkudekha en langue chichewa. Ce titre nous rappelle que, si vous voulez réaliser de bonnes choses, vous devez faire preuve de patience et de persévérance.

Je suis votre ANIMATEUR __________ et cette émission vous parvient tous les ________ sur (nom de la station de radio). Après le feuilleton, nous présenterons une discussion sur la planification des entreprises avec une agente du bien-être social qui donne des conseils et des avis sur les entreprises et les questions de genre. Comme d’habitude, nous ouvrirons ensuite nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes afin de parler de la valeur ajoutée aux arachides et de la mise en marché des arachides. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

SFX : MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

ANIMATEUR : Restez à l’écoute pour le feuilleton sur la commercialisation. Si vous avez déjà débuté la transformation des arachides au cours des dernières semaines, nous aimerions vous poser la question suivante : Faites-vous des bénéfices? Avez-vous trouvé de bons marchés? Sinon, soyez patients. Il faut de la patience pour voir les yeux du serpent. Écoutons comment se passent les choses avec Les survivantes.

SCÈNE UN

SFX : BRUIT DE CASSEROLES

NAMAGELO : (TRÈS HEUREUSE) Namilazi, Jesca et Dora, nous avons touché le gros lot!

NAMILAZI : Plus de passion Les survivantes!

NAMAGELO : (FRAPPE DES MAINS ET DANSE TOUT EN ENTONNANT LA CHANSON FOLK SUIVANTE BIEN CONNUE AU MALAWI. LA CHANSON EST JOYEUSE ET LES PAROLES SIGNIFIENT QUE, MÊME SI VOUS ÊTES HEUREUX, VOUS NE DEVRIEZ PAS FAIRE DES CHOSES STUPIDES.) Devrais-je danser?

TOUTES : Non, ne danse pas. Il y a des enfants.

NAMAGELO : Je vais danser.

TOUTES : Ne danse pas – il y a des enfants.

NAMAGELO : Alors je vais me déshabiller.

TOUTES : Non, ne te déshabille pas. Il y a des enfants.

NAMAGELO : Je dis que je vais me déshabiller.

TOUTES : Non, ne te déshabille pas – il y a des enfants. (RIRES) Plus de passion Les survivantes!

JESCA : Namilazi et Dora, comme vous vous en souvenez, Namagelo voulait nous autonomiser et nous montrer qui rencontrer au centre de santé. Alors, elle y est allée avec moi.

TOUTES : Oui!

JESCA : J’ai appris un certain nombre de choses et nous avons réussi.

TOUTES : Oui!

JESCA : Le responsable des achats voulait acheter tous nos échantillons de beurre d’arachides.

TOUTES : Plus de passion Les survivantes! (RIRES)

DORA : Qui a eu l’idée de ce bon slogan?

JESCA : Namilazi – qui d’autre! (PAUSE) Oui, nous avons dû le supplier de n’acheter que les deux tiers et de laisser un tiers pour nos ventes d’échantillons à l’école secondaire.

TOUTES : Oui!

SFX : BRUIT D’ENFANTS ET DE FEMMES QUI SONT ARRIVÉS EN ENTENDANT LES CHANSONS ET LES RIRES.

NAMILAZI : Vous faites du bruit et vous nous dérangez. Allez-vous en! Ne voyez-vous pas que nous sommes en réunion d’affaires? Vous faites du bruit. Allez. Allez! Plus de passion!

TOUTES : Plus de passion Les survivantes!

FEMME : Vous aussi vous faites du bruit. C’est pour cela que nous sommes ici – pour savoir ce qui s’est passé. Plus de passion, ça veut dire quoi?

DORA : Il n’y a rien à savoir; veuillez partir.

FEMME : Nous ne partirons pas; nous voulons nous joindre à ce groupe.

NAMAGELO : Vous ne pouvez pas vous y joindre cette année. Lorsque j’ai demandé à chaque femme du village de venir se joindre à nous le premier jour, vous avez refusé. Vous avez dit que nous rêvions.

JESCA : Certaines parmi vous ont dit que nous étions folles. Vous avez affirmé qu’aucune personne locale n’avait jamais vendu de beurre d’arachides au Malawi. Vous nous avez insultées!

NAMAGELO : Oui, je me souviens que quelqu’un a dit que je venais seulement pour voler vos maris… Pensez-vous que j’aurais une relation avec vos maris? Dieu vous pardonne.

NAMILAZI : Allez! Allez-vous en – vous retardez notre réunion, en doutant comme le Thomas Didyme de la Bible.

SFX : BRUIT DE FEMMES APPELANT LEURS ENFANTS POUR PARTIR. ELLES PARTENT.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE DEUX

SFX : POULETS ET POUSSINS

DORA : Hé! Allez-vous en (EN CHASSANT LES POULETS)!

NAMAGELO : De quoi parlions-nous avant que les femmes et les enfants ne viennent nous déranger?

NAMILAZI : De la clinique. Donne-nous le rapport de la clinique, s’il te plaît.

JESCA : Oui. Le responsable des achats était très satisfait de nos petits paquets, qui ne coûtent que 50 kwachas pour un sachet de 50 grammes et 100 kwachas pour un sachet de 100 grammes.

NAMAGELO : Oui, il est vraiment content. Cela signifie qu’une fois que le sachet est ouvert, un enfant peut le finir le jour même, si bien que son entreposage ne posera pas de gros problème.

JESCA : Il nous a payé comptant et a promis de nous payer comptant à la livraison des prochains achats. Nous avons donc 30 000 kwachas en caisse. Plus de passion …

TOUTES : Plus de passion Les survivantes! (RIRES)

NAMAGELO : Nous avons laissé les autres sachets de beurre d’arachides d’une valeur de 10 000 kwachas au pensionnat de l’école secondaire. La bonne nouvelle c’est que tout a été vendu! Le responsable adjoint du comptoir à confiseries nous a remis notre argent et a commandé pour 50 000 kwachas de plus à livrer toutes les semaines.

TOUTES : Plus de passion Les survivantes!

NAMILAZI : Ils sont contents avec nos prix de vente parce qu’ils peuvent réaliser un petit bénéfice.

JESCA : Oui, ils ajoutent un petit montant à nos prix de vente, mais pas plus de 25 kwachas par paquet.

NAMAGELO : Sais-tu ce que cela signifie?

TOUTES : Non.

NAMAGELO : Cela signifie que nous sommes des grossistes. Nous vendons à un prix légèrement inférieur à notre prix de détail habituel. Mais ceux qui achètent de nous vendent un peu plus cher pour faire un bénéfice. Donc, si l’une de nous veut vendre comme détaillante, elle peut le faire, en autant qu’elle nous achète les produits en argent comptant, comme je le fais dans ma boutique en ville.

NAMILAZI : Très bien, donc je peux acheter certains de ces produits et les vendre au moulin à maïs?

NAMAGELO : Pourquoi pas?

JESCA : (TRÈS RECONNAISSANTE) Merci pour cette idée. Je vais réfléchir à la façon dont je peux subvenir aux besoins de ma famille en gagnant plus d’argent. Je serai peut-être une détaillante à l’école secondaire où je vends mon jus de malambe (Note de la rédaction : jus du fruit du baobab). Merci.

NAMAGELO : Nous avons dit que nous allions faire profiter nos membres. Vous les membres, vous êtes nos priorités. Nous nous efforcerons de ne pas vendre en gros à vos clients qui achètent au détail.

DORA : Merci pour ces idées, ma belle-sœur. Qu’en est-il du marché en ville, Namagelo et Jesca? Comment cela s’est-il passé?

NAMAGELO : Malheureusement, la ville est inondée de farine d’arachides. Beaucoup de gens en vendent. Nous n’avons donc pas eu beaucoup de succès. J’ai laissé la farine d’arachides que nous avons fabriquée à ma boutique. J’ai acheté les sacs de farine et je revendrai la farine progressivement.

NAMILAZI : Les sacs valaient 10 000 kwachas. Voici l’argent.

NAMAGELO : Calculons notre bénéfice. Nous avons 50 000 kwachas en caisse ici. Combien de kilos avons-nous transformés?

DORA : 60 kilos. C’est écrit ici.

NAMAGELO : Et nous avons recueilli 50 000 kwachas. Cela signifie que nous avons vendu un kilo à quel prix?

NAMILAZI : Nous avons vendu à 833 kwachas le kilo et nous avons acheté les arachides à 250 kwachas le kilo.

TOUTES : Plus de passion Les survivantes!

DORA : Si nous déduisons les intrants comme l’électricité et l’emballage, nous réalisons un bon bénéfice!

NAMAGELO : Plus le transport jusqu’au marché.

DORA : Exact, mais nous aurons encore un bon bénéfice.

TOUTES : Plus de passion Les survivantes!

NAMAGELO : Aujourd’hui, nous allons transformer 100 kilos d’arachides en beurre d’arachides et nous rechercherons de nouveaux marchés dans le village et dans les écoles secondaires et d’autres cliniques.

NAMILAZI : Oui, nous avons un marché facilement disponible dans le village. Alors, rentrons à la maison afin de cuisiner pour nos maris et revenons à 14 heures.

DORA : Je pense que nous pouvons même trouver un marché dans les magasins sur le campus de l’université.

NAMAGELO : Oui, pourquoi pas! Nous devrions aller là-bas aussi. À propos de l’huile de cuisson, les femmes, je pense encore que nous devrions faire plus de recherches.

SONG : UNE VOIX : Olire olire
TOUTES : Yee olire yee (x2) (Note de la rédaction : Ces mots n’ont aucune signification particulière; ce sont simplement des sons pour chanter.)

TOUTES : Vous vous êtes moquées de nous en disant que nous ne ferions pas de bénéfice (mumatinena kuti sitiwina).
Nous avons fait un bénéfice; vous allez ressentir le feu (lero tawina muva m’mbebe). (Note de la rédaction : le feu de la jalousie)

ONE : Olire olire
TOUTES : Yee olire yea (x2)
TOUTES : Vous vous êtes moquées de nous en disant que nous ne ferions pas de bénéfice.
Nous avons fait un bénéfice; vous allez ressentir le feu.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL

NARRATRICE : Namilazi et ses amies seront de retour la semaine prochaine. Nous arrivons maintenant au volet de notre émission durant lequel nous bavardons avec un expert. Aujourd’hui, nous accueillons de nouveau une conseillère en entreprises de la ville, Madame Jane Chisale. Bienvenue encore une fois, Madame.

MME CHISALE : Merci beaucoup. Comment allez-vous, chers auditeurs et auditrices?

NARRATRICE : Madame Chisale est une agente du bien-être social qui donne des conseils et des avis sur les entreprises et les questions de genre. Madame, vous avez entendu comment l’entreprise de Namagelo est florissante. Qu’aimez-vous à propos de ce groupe?

MME CHISALE : Le groupe est créatif et se concentre sur une activité qui n’est pas encore surchargée au Malawi – la fabrication de beurre d’arachides. Leur style de commercialisation est également unique parce qu’elles ciblent les groupes à revenu faible et moyen et l’emballage en plus petits sachets.

NARRATRICE : Pourquoi les gens copient-ils toujours les idées commerciales au lieu d’en inventer des nouvelles?

MME CHISALE : Les gens ont peur d’essayer de nouvelles choses parce qu’ils ne veulent pas perdre. Les affaires, c’est un peu comme prendre des risques au jeu; vous pouvez perdre ou vous pouvez gagner. Il faut de la patience pour que certaines entreprises portent fruit.

Vous savez, parfois les gens se lancent dans une entreprise simplement parce que tout le monde le fait, sans connaître les avantages et les inconvénients de cette activité en particulier. Même si beaucoup de gens exercent l’activité, il faut du temps pour faire des recherches et se renseigner davantage sur le sujet.

NARRATRICE : Pourquoi consacrer autant de temps à faire des recherches quand tout le monde pratique cette activité?

MME CHISALE : L’avantage, c’est que vous pouvez identifier et comprendre les secteurs dans lesquels vous pouvez faire des améliorations. Dans ce groupe, par exemple, ces femmes feront des recherches et découvriront les avantages et les inconvénients de la fabrication de l’huile de cuisson. Connaissant leur niveau de créativité, elles amélioreront assurément la rentabilité de l’huile de cuisson.

NARRATRICE : Merci beaucoup pour votre visite dans le studio. Nous nous parlerons de nouveau la semaine prochaine. Un dernier commentaire?

MME CHISALE : Oui. Comme vous pouvez le constater, ces femmes font prospérer leurs affaires en créant de nouvelles idées de produits et de mise en marché. Elles peuvent vendre comme grossistes et elles peuvent vendre comme détaillantes. Je vous mets au défi d’arriver avec des moyens de contribuer à l’expansion de votre entreprise. Faites preuve de créativité dans votre entreprise si vous voulez prendre de l’expansion.

NARRATRICE : Encore merci, Madame Chisale, d’être venue dans le studio. Les entreprises peuvent autonomiser les femmes sur le plan financier. N’oubliez pas de planifier, de faire des recherches et de vous adapter aux besoins du marché.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL ET FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA VOIX DE L’ANIMATEUR

ANIMATEUR : Merci, chers auditeurs et auditrices, d’avoir été avec nous et d’avoir écouté le troisième épisode de notre feuilleton sur la commercialisation et la transformation des arachides intitulé Il faut de la patience pour voir les yeux du serpent. Prenez le temps de faire des recherches pour en savoir davantage sur l’entreprise que vous souhaitez lancer. Faites preuve de créativité et de patience. Merci pour votre écoute.

Nous allons maintenant ouvrir nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes. Nous avions avec nous aujourd’hui (nom de l’expert-e). Il/elle peut répondre à vos questions sur la mise en marché des arachides et l’ajout de valeur dans notre pays. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.
Une personne ne soulève pas un toit – la valeur des groupes : Commercialisation et transformation des arachides, Épisode 4

Note au radiodiffuseur : Durée approximative de diffusion de l’épisode 4 : 25 minutes avec la musique d’introduction et de conclusion.
MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ ET MAINTIEN SOUS LA NARRATION

ANIMATEUR : Aujourd’hui, nous présentons le quatrième et dernier épisode de notre feuilleton sur la commercialisation et la transformation des arachides. L’épisode d’aujourd’hui est intitulé Une personne ne soulève pas un toit ou Mutu umodzi suseza denga en langue chichewa. Le titre signifie que, si vous êtes dans un groupe, vous pouvez mieux partager et demander des idées et parler de la marche à suivre pour progresser.

Je suis votre ANIMATEUR, __________, et cette émission vous parvient tous les ________ sur (nom de la station de radio). Après le feuilleton, nous présenterons une discussion sur la planification des entreprises avec une agente du bien-être social qui donne des conseils et des avis sur les entreprises et les questions de genre. Comme d’habitude, nous ouvrirons ensuite nos lignes pour vos appels téléphoniques et vos messages-textes afin de parler de la valeur ajoutée aux arachides et de la mise en marché des arachides. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ VERS LA NARRATION

NARRATRICE : Les femmes, avez-vous déjà pensé que vous pourriez aider votre famille en achetant des choses pour votre foyer avec votre propre argent? Que faites-vous pour atteindre cet objectif? Écoutez comment Namilazi, Jesca, Dora et Namagelo s’y prennent durant l’épisode d’aujourd’hui.

TRANSITION DE SCÈNE

SCÈNE UN

SFX : MACHINE BROYANT DES ARACHIDES

NAMAGELO : Namilazi et Jesca, venez ici! Vous devriez emballer pendant que Dora fait la mouture et que je scelle les paquets. Je ne veux pas que nous passions beaucoup de temps ici cet après-midi.

NAMILAZI : Tu as raison, Namagelo. J’aimerais tirer un peu d’eau après cela. J’ai quitté la maison sans laisser une goutte d’eau.

DORA : Pourquoi dis-tu que tu vas tirer de l’eau alors que tu vas en réalité envoyer des servantes le faire pour toi?

NAMILAZI : Mais si je n’ai pas dit aux servantes de le faire, elles ne le feront pas. De toute façon, il faut que je sois à la maison pour m’assurer que les bidons et les seaux d’eau soient remplis.

JESCA : Je pense que j’appuie Namilazi.

DORA : (AVEC UN PEU D’AMERTUME) Je savais que tu appuierais ton amie.

JESCA : Humm, alors tu penses que je prends parti?

NAMAGELO : (APRÈS UNE PAUSE) Maintenant, tu as cessé de parler, Dora. Mais pourquoi as-tu arrêté de travailler? Est-ce parce que Jesca appuie Namilazi?

JESCA : On dirait que ta belle-sœur Dora a mauvais caractère. Elle ne sait pas comment les gens bavardent.

NAMAGELO : Dora, tu devrais apprendre à être en désaccord avec des amies sans devenir amère et penser qu’elles t’attaquent.

DORA : (EMBARRASSÉE) Je suis désolée, Namagelo; je vais apprendre. Mais je ne suis pas habituée à me disputer avec les gens.

JESCA : Je pense savoir pourquoi cela arrive. Tu es l’enfant unique dans votre maison, alors tes parents t’ont trop gâtée. Nous ne sommes pas comme ça.

DORA : Humm, je pense que tu as raison. J’apprends beaucoup de choses de toi, mon amie, et de l’humble vie de mon mari M. Gama. Quand je suis calme, il m’informe que je me fâche facilement pour des petites choses inutiles et que je devrais me surveiller.

NAMILAZI : Tu y parviendras, ma belle-sœur; nous apprenons toutes beaucoup de choses de nos amies en vieillissant. Mais tu t’améliores beaucoup. Tu n’es plus la même qu’avant.

CHEKANI : (HORS MICRO. APPELANT D’UN VOIX FÂCHÉE) Jesca! Jesca! Viens ici.

NAMAGELO : (CHUCHOTANT) Jesca! N’y vas pas! Il a l’air trop fâché; il pourrait te frapper. Laisse-le venir ici; nous allons nous occuper de lui.

JESCA : (CHUCHOTANT) Merci, Namagelo! (À VOIX HAUTE) Oui, Papa de John, M. Chekani, venez … quel est le problème, mon mari?

CHEKANI : (CRIANT DE COLÈRE) Jesca! Je comprends que vous avez passé toute votre matinée ici à faire vos affaires … mais que vais-je manger? Dois-je cuisiner moi-même?

NAMAGELO : (CALMEMENT) Calmez-vous. Ne voyez-vous pas qu’il y a ici des personnes âgées aussi vieilles que votre mère?

CHEKANI : (SE CALMANT) Oh, je suis désolé, madame. Je ne veux pas être grossier. Je suis simplement très fâché.

DORA : Un homme qui a faim est un homme en colère, dit-on.

NAMAGELO : Mon fils, vous devez apprendre à contrôler votre colère si vous voulez réussir dans ce monde… (CHANGEANT DE SUJET) Mais qui vous a dit que nous sommes ici depuis le matin? Cette personne est une menteuse. Namilazi, Jesca et Dora, sommes-nous ici depuis le matin, les femmes?

TOUTES : Non!

NAMAGELO : Vous voyez, mon fils, les gens sont jaloux du bon travail que fait votre femme.

CHEKANI : (DÉCONTRACTÉ) Pourquoi ces femmes mentiraient-elles? Pourquoi sont-elles jalouses?

NAMILAZI : Elles sont jalouses parce que nous faisons déjà des bénéfices.

NAMAGELO : Probablement parce que nous avons déjà commencé à refuser quiconque veut se joindre à nous à ce stade-ci. Elles savent que nous gagnons de l’argent. Calmez-vous – votre femme a cuisiné pour vous, mon fils.

CHEKANI : Où est ma nourriture, mère de John?

JESCA : Papa de John, vous trouverez votre nourriture au chaud. Je l’ai mise dans les assiettes en métal et j’ai placé les assiettes au-dessus d’une casserole d’eau bouillante. J’ai déposé la casserole sur le feu doux afin que l’eau continue à bouillir et chauffe votre nourriture avec la vapeur. Elle restera chaude et fraîche jusqu’à ce que vous la mangiez.

CHEKANI : Où avez-vous appris cela?

JESCA : Ici, papa de John.

CHEKANI : Merci, les femmes. Je mangeais de la nourriture froide quand je rentrais tard à la maison. Maintenant, je mangerai de la nourriture chaude grâce à vous. Continuez, les femmes. Je suis désolé de vous avoir dérangées.

NAMAGELO : Va et donne la nourriture à ton mari.

CHEKANI : Non madame non, je vais me servir. (PAUSE) Continue ton travail, ma chère femme.

NAMAGELO : Nous essayons ici de nous enseigner mutuellement les bonnes manières. Alors, mon fils, allez chercher votre nourriture. Mais n’oubliez pas de contrôler votre caractère.

JESCA : Tu trouveras de la très bonne relish (Note de la rédaction : « relish » veut dire « sauce »).

CHEKANI : Dois-je acheter le sel que vous m’avez demandé ce matin?

JESCA : Non, j’ai déjà acheté le sel. Je l’ai acheté avec ma part du bénéfice que nous avons réalisé et que nous partageons pour faire vivre nos familles.

CHEKANI : Oh, merci, Namagelo, Namilazi et Dora de transformer mon épouse en une femme travailleuse. Jesca, garde ces 200 kwachas que j’ai gagnés en faisant du travail à la pièce. J’allais les utiliser pour acheter le sel. Merci, les femmes. C’est un grand soulagement pour moi. Maintenant, je vais travailler dans notre jardin.

NAMILAZI : Plus de pass…!

TOUTES : Plus de passion Les survivantes!

DORA : (ÉTONNÉE) Hé, ainsi des gens ont commencé à mentir à nos maris!

NAMAGELO : Ne t’inquiète pas; ce sera bientôt fini.

TRANSITION DE SCÈNE EN MUSIQUE

SCÈNE TROIS

SFX : BRUIT D’ASSIETTES EN MÉTAL QUE L’ON MET DANS UN SEAU EN MÉTAL

NAMAGELO : Nous avons fini de travailler tôt aujourd’hui. Parlons de ce que nous avons appris de nos études de marché.

NAMILAZI : Oui, racontez-nous ce que vous a dit le responsable des achats sur la façon dont ils vont utiliser notre beurre d’arachides à l’hôpital. Nous voulons en tirer des leçons.

NAMAGELO : Le responsable des achats a dit que, quand nous voyons des enfants mal nourris dans nos quartiers, nous devrions encourager leurs mères à les nourrir avec au moins un sachet de beurre d’arachides par jour. Un sachet représente environ trois cuillers à soupe de beurre d’arachides. C’est en plus des autres compléments alimentaires. Le beurre d’arachides aidera les enfants mal nourris à consommer suffisamment de protéines et à améliorer considérablement leur nutrition.

JESCA : Le responsable des achats a dit que l’enfant commencera à montrer des signes d’amélioration de sa santé en une semaine.

DORA : Je pense que nous devrions organiser une journée durant laquelle tous les habitants d’un village peuvent assister à nos rencontres pour partager de bonnes recettes pour les enfants avec des produits de l’arachide.

TOUTES : Plus de passion Les survivantes!

NAMILAZI : Que pensez-vous de fabriquer de l’huile maintenant?

DORA : Faisons d’abord les comptes rendus. Qu’avons-nous découvert? Voulons-nous vraiment fabriquer de l’huile de cuisson?

NAMAGELO : Je suis allée voir des presses à huile. Certaines sont électriques et certaines sont manuelles. J’étais à la recherche d’une machine efficace.

DORA : Oui, il faut obtenir la meilleure que nous pouvons nous permettre. Nous pouvons perdre de l’argent dans cette affaire si notre machine est inefficace.

NAMAGELO : On m’a dit que les machines sont assez différentes. Je crois savoir qu’à Kamwendo, dans le district de Mchinji, il leur faut quatre kilos d’arachides ou sept kilos de graines de tournesol pour fabriquer un litre d’huile de cuisson. À mon avis, s’il en faut autant, nous subirons une perte.

NAMILAZI : Si c’est vrai, je ne pense pas que nous devrions poursuivre cette activité d’extraction de l’huile. Que se passera-t-il si le prix des arachides grimpe l’an prochain? Cela signifie-t-il que le prix de l’huile de cuisson augmentera aussi?

NAMAGELO : Nous savons qu’un litre d’huile de cuisson se vend 950 kwachas, mais nous ne savons pas combien se vend le tourteau d’arachides.

JESCA : C’est vrai. Nous devons connaître le prix du tourteau. Peut-être que nos bénéfices viendront de la vente du tourteau d’arachides.

DORA De toute façon, je ne pense pas que nous puissions vendre le tourteau plus cher qu’un kilo d’arachides, à savoir 250 kwachas à l’heure actuelle.

NAMAGELO : Tu as raison, Dora, nos bénéfices provenant de l’utilisation d’une machine aussi inefficace seraient trop faibles.

JESCA : Mais il y a de très bons marchés facilement disponibles pour l’huile de cuisson. Les marchés sont partout.

NAMILAZI : J’ai une idée. Nous achetons toutes de l’huile dans de petits sachets en plastique à des vendeurs. Nous pourrions vendre de l’huile de cuisson aux vendeurs et ils pourraient remplir les sachets et les vendre aux consommateurs.

NAMAGELO : Oui les vendeurs peuvent nous l’acheter.

DORA : Nous pourrions vendre en sachets pour maximiser notre bénéfice.

NAMILAZI : Oui, nous pourrions vendre en sachets à un prix légèrement inférieur à celui des vendeurs tout en continuant à cibler les gens à revenu moyen.

NAMAGELO : De toute façon, en ce qui concerne les presses à huile, il y a plusieurs types de machines disponibles. Nous les testerons toutes et nous choisirons la plus efficace et la plus abordable.

JESCA : On m’a dit qu’il existe des machines qui peuvent produire plus d’un litre d’huile de cuisson à partir de deux kilos d’arachides.

NAMILAZI : Ce genre de machine serait bon car nous tirerions un bénéfice de chaque kilo d’arachides. Et en dehors de la vente du tourteau d’arachides. Cette machine semble bonne; allons-y pour celle-là.

NAMAGELO : Oui, c’est la machine que nous recherchons. Si nous trouvons une machine qui peut produire un litre d’huile avec deux kilos d’arachides, devrions-nous amorcer notre activité d’extraction d’huile?

DORA : Évidemment. Nous ferons de notre mieux pour acheter cette machine. Comment allons-nous nous assurer que notre huile est propre, sans résidus d’arachides?

NAMAGELO : Nous utiliserons un tissu propre pour filtrer l’huile. Certaines machines prennent soin de ça. Elles font même bouillir l’huile à la température requise avant de la vendre.

NAMILAZI : Mais il nous faut une plus grosse machine, une qui peut produire 50 litres en deux à quatre heures. N’êtes-vous pas d’accord, les Survivantes?

TOUTES : Plus de passion Les survivantes!

NAMAGELO : J’ai entendu dire qu’il faut faire bouillir l’huile de cuisson pour la rendre sécuritaire et pour améliorer son goût.

DORA : Oui, il faut faire bouillir l’huile et, si nous obtenons la presse, nous devrons effectivement faire bouillir l’huile. Mais comment faire des aliments pour animaux à partir des résidus d’arachides?

NAMAGELO : Ce n’est pas difficile. Vous mélangez une certaine proportion de résidus d’arachides avec une certaine proportion de farine de maïs et quelques vitamines et de la chaux si c’est pour des porcs. La chaux garantit que les porcs ne mangeront pas trop de terre.

CHIBWE : (HORS MICRO) Namilazi! Namilazi! Namilazi!

DORA : Namilazi, ton mari t’appelle. Vas-y.

NAMILAZI : (À VOIX HAUTE) Oh, mon mari, êtes-vous déjà de retour de la ville? Attendez … nous avons déjà terminé la transformation et je suis en train de faire la comptabilité. J’arrive; allons ensemble. Laissez-moi vous aider à porter votre sac.

CHIBWE : (HORS MICRO) Venez simplement; j’ai quelque chose à vous donner. Je vais transporter mon sac jusqu’à la maison.

NAMAGELO : (À VOIX HAUTE) Comment vas-tu, mon beau-frère?

CHIBWE : (AU MICRO) Je vais bien, ma belle-sœur. Vous nous manquez; vous vous faites si rare ces jours-ci. Êtes-vous si occupée avec la transformation?

NAMAGELO : (CALME) Oui, nous essayons d’éliminer la pauvreté.

CHIBWE : C’est bien, femmes; je suis impressionné par votre détermination. Vous avez rendu ma femme heureuse et elle est plus bienveillante que d’habitude. Je trouve plein de bons goûters ces jours-ci quand je reviens à la maison.

NAMILAZI : Je ne pouvais pas acheter ou faire ces goûters auparavant parce que je devais mendier de l’argent auprès de vous pour acheter les ingrédients. Maintenant que j’ai mon propre argent, je les achète simplement moi-même.

CHIBWE : Ma belle-sœur, ma femme Jesca et Dora ma sœur, je suis impressionné que vous ayez réalisé votre rêve. (BRUIT DE TRANSMISSION À NAMALAZI D’UN SACHET EN PLASTIQUE REMPLI D’ARACHIDES) En fait, j’ai acheté ces arachides de la NASFAM pour aider votre groupe à développer d’autres idées commerciales. Je vous laisse. J’ai faim; allons à la maison pour manger.

NAMILAZI : (FIÈREMENT) C’est bien mon mari. Merci, mon mari, de me rendre fière.

TOUTES : (RIRES) Nous l’apprécions.

NAMAGELO : M. Chibwe, mon beau-frère. Continuez! Savourez votre repas.

JESCA : Ouais, nos maris apprécient donc quand nous leur donnons ces goûters dont nous avons entendu parler ici? Merci, Namagelo, de nous aider à consolider nos familles.

NAMAGELO : Ne dites rien. En réalité, vous êtes aussi en train de m’aider à oublier mon cher mari qui est mort dans un accident de minibus. Il n’est pas tombé malade, alors je n’ai pas pu gérer facilement son décès. Ce fut trop soudain.

TOUTES : Nous sommes désolées … (PAUSE, SILENCE, AVEC DES BRUITS DE FERME EN ARRIÈRE-PLAN)

NAMAGELO : Ce paquet d’arachides que M. Chibwe a rapporté de la NASFAM a l’air magnifique. Pouvons-nous aussi emballer nos arachides dans des paquets magnifiquement décorés? Combien de grammes dans ce paquet?

NAMILAZI : Voyons voir … c’est un paquet de 100 grammes.

JESCA : Ces paquets de 100 grammes se vendent combien?

NAMILAZI : Ils se vendent à 100 kwachas pièce.

NAMAGELO : Je pense que c’est un autre débouché commercial pour nous. Dix emballages de 100 grammes feraient un kilo et un kilo se vendrait pour 1 000 kwachas. Si nous soustrayons le coût de l’emballage, les autres intrants et la main d’œuvre, nous pourrions réaliser un bon bénéfice.

JESCA : Si nous vendons des arachides grillées, nous pouvons ajouter différentes saveurs. Nous pouvons faire des essais en ajoutant du poivre, du sel, du sucre, du chocolat et des citrons. Ce qui est savoureux pour nous le sera généralement pour d’autres gens.

NAMILAZI : Jesca est créative. Ce qui lui manque, c’est de l’argent. Si on lui donne la chance, elle fera de grandes choses.

NAMAGELO : Je constate que j’ai une équipe merveilleuse. Vous toutes êtes formidables! D’ici la fin de l’année prochaine, nous aurons des arachides grillées à notre propre façon avec différentes saveurs, nous devrions avoir de l’huile de cuisson et nous devrions continuer à produire notre beurre d’arachides. Devrions-nous aussi ajouter à l’avenir des saveurs à notre beurre d’arachides?

DORA : Celui qui est salé suffit pour le moment. Nous verrons au fil du temps si les arachides à saveur de sucre seront attrayantes pour les enfants.

NAMILAZI : Plus de passion…

TOUTES : Plus de passion Les survivantes!

NAMILAZI : Ces arachides sont vendues par l’entremise de la NASFAM, la National Smallholder Farmers Association of Malawi. L’emballage est bien décoré et porte le logo et l’adresse de la NASFAM. Nous devrions inventer un nom de marque pour nos produits.

DORA : Nous pouvons le faire. Regardez : le paquet a été certifié par l’organisme chargé des normes. Que devons-nous faire pour obtenir la certification?

NAMAGELO : Nous pouvons vendre notre beurre d’arachides salé en utilisant le nom local Survivors Chiponde. Et nous pouvons écrire sur le paquet « Bon pour les voyageurs, les gens mal nourris et les malades, les étudiants, etc. Dose d’énergie et de satisfaction pour vous inciter à continuer ».

JESCA : Bien! Vous me rappelez de quelque chose. Quand j’allais à l’école, j’étais une accompagnatrice bénévole pour certains Européens qui nous donnaient des barres énergétiques avec du chocolat et des arachides. Elles étaient croquantes. Pouvons-nous faire des essais en ajoutant du lait et du sucre à nos arachides grillées aromatisées? Nous pouvons en appeler une « au lait » et nous pouvons donner un autre nom à celle ayant du café.

TOUTES : RIRES et CRIS D’ALLÉGRESSE

NAMAGELO : La dernière bonne nouvelle que j’ai gardée pour moi est que l’hôpital de la mission a demandé qu’à partir du mois prochain nous devrions quintupler la fourniture de beurre d’arachides. Ils veulent approvisionner toutes leurs cliniques dans la région. Cela signifie que nous devrons transformer et emballer cinq sacs de 50 kilos d’arachides pour eux.

TOUTES : RIRES et CRIS D’ALLÉGRESSE

NAMAGELO : Ils auront besoin de cette quantité toutes les deux semaines. La demande pour notre beurre d’arachides dans les pensionnats et les collèges est aussi en hausse.

SONG : Une : Olire olire
Toutes : Yee olire yee (x2)

Toutes : Vous vous êtes moquées de nous en disant que nous ne ferions pas de bénéfice (mumatinena kuti sitiwina).
Nous avons fait un bénéfice; vous allez ressentir le feu (lero tawina muva m’mbebe). (Note de la rédaction : le feu de la jalousie)

Une : Olire olire
Toutes : Yee olire yee (x2)

SFX : (HORS MICRO) CHIBWE CHANTONNANT AUSSI SUR UNE CHANSON QUI JOUE FORT À LA RADIO

NAMILAZI : (ELLE APPELLE) M. Chibwe, pourquoi êtes-vous si heureux? Je vous entendais chanter de loin. Que se passe-t-il?

CHIBWE : Pourquoi devrais-je être triste quand les rêves de ma femme se réalisent et qu’elle paraît radieuse et heureuse?

NAMILAZI : Disons que vous blaguez! N’est-ce pas?

CHIBWE : Je blague? Pourquoi devrais-je faire des blagues à ce sujet? Je ne blague pas, mon amour. (D’UNE VOIX AIMANTE) Regardez dans le miroir et voyez comme vous êtes radieuse et comment votre visage est encore plus magnifique quand vous êtes comblée. Au lieu de vieillir, vous êtes de plus en plus jeune. Je suis chanceux.

NAMILAZI : Pour être honnête, je me sens honorée que vous n’ayez pas été égoïste au point de m’empêcher de faire des affaires. Et vous savez quoi? … Je veux vous faire une offre.

CHIBWE : Quelle offre, ma chérie?

NAMILAZI : Comme vous le savez, chéri, mon rêve s’est réalisé. Et nous avons une compagnie qui fait des bénéfices. Voulez-vous que je vous aide à payer les frais de scolarité ou les engrais?

CHIBWE : Ouah! Alors, les femmes autonomisées peuvent parfois réduire votre charge de travail, si vous êtes marié à une femme sage comme vous? (RIRES COMMUNS)

NAMILAZI : Pas seulement moi, chéri, bien des femmes veulent être autonomisées et appuyer leurs maris comme je le souhaite.

CHIBWE : Merci, chérie. Comme vous le savez, nous avons déjà acheté tous nos intrants, mais vous pouvez payer les frais de scolarité de notre fils. Merci de ne pas oublier que nous avons des besoins en tant que famille.

Je pensais qu’une fois autonomisée, vous cesseriez de m’aimer. Mais c’est tout le contraire.

NAMILAZI : C’est ce que craignent la plupart des hommes, mais ce n’est pas vrai. Dans la majorité des cas, l’autonomisation des femmes renforce l’amour. Regardez simplement ce que font Chekani et mon amie Jesca. Ils sont heureux; plus de disputes fréquentes. Ils vivent en paix.

CHIBWE : Vous voyez! (ILS RIENT)

CHIBWE : C’est comme ça que la vie change – avec la paix et la satisfaction de nos besoins.

CHANSON DE TRANSITION

NARRATRICE : Merci, chers auditeurs et auditrices. C’était le quatrième et dernier épisode de notre feuilleton sur la commercialisation et la transformation des arachides. Nous accueillons de nouveau aujourd’hui une des conseillères en entreprises de la ville, Madame Jane Chisale. Bienvenue, Madame.

MME CHISALE : Merci beaucoup. Comment allez-vous chers auditeurs et auditrices?

NARRATRICE : Madame Chisale est une agente du bien-être social qui donne des conseils et des avis sur les entreprises et les questions de genre. Nous avons entendu dire que Namagelo et ses amies ont plein d’idées. Qu’en pensez-vous?

MME CHISALE : Ce qui est bien c’est qu’elles sont cohérentes avec leur produit, le beurre d’arachides. La semaine dernière, nous avons appris qu’elles ont trouvé une nouvelle stratégie de mise en marché − que les membres individuelles peuvent vendre au détail en autant qu’elles paient comptant au groupe pour acheter les produits. Elles ont fait des recherches : par exemple, elles savent que certaines presses à huile sont inefficaces et que certaines sont bonnes. Elles vont faire un choix éclairé sur ce qu’il faut faire et sur les activités à lancer.

NARRATRICE : De nombreuses presses à huile viennent en cadeaux dans le cadre de projets. Que peuvent faire les gens si on leur donne des machines inefficaces?

MME CHISALE : C’est malheureux que bon nombre d’extracteurs à huile viennent en cadeaux. Dans certains cas, ces cadeaux ne sont pas les machines qui seraient recommandées par les experts du domaine. C’est compliqué dans ce cas. Mais si les gens ont une vision pour l’avenir, ils peuvent utiliser la machine inefficace pour recueillir des fonds pour acheter une meilleure machine, petite ou grosse, en autant qu’elle les aide à réaliser plus de bénéfices.

NARRATRICE : Quels sont les inconvénients d’appartenir à un groupe comme Les survivantes?

MME CHISALE : Leur force, leur créativité et leurs recherches peuvent devenir négatives si elles ne sont pas déterminées à continuer de créer de nouveaux produits qu’elles savent pouvoir vendre facilement, comme les arachides au lait croustillantes et les arachides au sucre. Après que ces produits trouvent un marché, elles peuvent développer d’autres produits. La stratégie consiste à commencer modestement et à grossir, pas à démarrer en grand et à rapetisser.

NARRATRICE : Merci encore, Madame Chisale, d’être venue dans le studio. Les entreprises peuvent autonomiser les femmes sur le plan financier. N’oubliez pas de planifier, de faire des recherches et de vous adapter aux besoins du marché.

Tout est possible avec de la détermination. Que voulez-vous faire? Faites-le. Transformez les arachides en tout produit que vous voulez. Qui sait? Vous pourriez être des pionniers ou créer un produit formidable qui n’a jamais existé auparavant. Ne mourez pas avec de bons rêves. Essayez de les réaliser.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL, MAINTIEN PENDANT 10 SECONDES, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ SOUS LA VOIX DE L’ANIMATEUR

ANIMATEUR : Merci, chers auditeurs et auditrices, d’avoir écouté le quatrième et dernier épisode de notre feuilleton sur la mise en marché et l’ajout de valeur aux arachides. Cet épisode s’intitulait Une personne ne soulève pas un toit.

Prenez le temps d’apprendre auprès de vos ami-e-s; vous apprendrez que vos points faibles correspondent à leurs points forts. Effectuez des recherches ensemble pour en savoir davantage sur les affaires que vous souhaitez lancer ou que vous faites déjà. Faites preuve de créativité et de patience. Merci pour votre écoute.

Les lignes téléphoniques sont maintenant ouvertes. Voici nos numéros pour les appels téléphoniques ____________ et nos lignes pour les messages-textes _____________.

MONTÉE DE L’INDICATIF MUSICAL APRÈS LA TRIBUNE TÉLÉPHONIQUE