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Dans la plupart des collectivités rurales du nord de l’Ouganda, les agriculteurs ont des chèvres comme une sorte de sécurité ou de police d’assurance. En cas d’échec avec des cultures, de maladie grave dans la famille ou pour payer les frais de scolarité des enfants, une chèvre est pratique car elle peut être échangée contre des espèces en vue de satisfaire ces besoins immédiats. Dans le nord de l’Ouganda, les chèvres font également partie de la dot culturelle de la fiancée, remise à sa famille par celle du fiancé.
D’autres considèrent les chèvres comme des actifs ou une richesse. Certains choisissent d’élever un grand nombre de chèvres ou de les échanger contre des vaches. C’est une façon de grimper dans l’échelle de la richesse – de la possession de chèvres à l’élevage de bovins.
Les races indigènes de chèvres sont des bêtes robustes et résilientes qui peuvent survivre dans des environnements difficiles et sont capables de mieux s’adapter à des pénuries de fourrages au cours de la saison sèche que les races améliorées (par exemple les chèvres Boer) ou même que les bovins. Cela est particulièrement dû au fait que les chèvres broutent et mangent les arbustes et les buissons qui survivent toujours, contrairement à l’herbe. Des pratiques d’élevage améliorées sont nécessaires en matière de santé, d’alimentation et de reproduction pour que les races locales atteignent leur plein potentiel.
Le gouvernement ougandais encourage actuellement les petits exploitants agricoles à se tourner vers des activités plus commerciales comme moyen de combattre la pauvreté. Les Services nationaux de conseils agricoles, ou NAADS, sont un organisme qui aide les petits exploitants agricoles à devenir des producteurs commerciaux. Les NAADS ont encouragé certains agriculteurs à entreprendre l’élevage des chèvres comme une bonne source de revenu.
Le présent texte concerne deux agricultrices et un agriculteur qui ont essayé d’améliorer leur vie et celle de leurs familles en élevant des chèvres et en vendant des bêtes vivantes et du lait de chèvre. Vous pourriez vous en inspirer pour faire des recherches et rédiger un texte sur l’élevage des chèvres comme entreprise rémunératrice, sur l’élevage d’autres bovins ou sur d’autres pratiques agricoles qui pourraient aider les petits exploitants agricoles de votre région. Vous pourriez également choisir de théâtraliser ce texte à votre station, en utilisant des voix d’acteurs pour représenter les gens qui parlent. Si tel est le cas, veuillez vous assurer de préciser à votre auditoire, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs et non pas des personnes initialement impliquées dans les entrevues.
Les chèvres sont-elles élevées pour le lait ou pour la viande dans votre collectivité? Pourquoi ou pourquoi pas?
Quelle sorte de revenu les agriculteurs peuvent-ils obtenir en vendant des chèvres ou des produits caprins?
Quelles sont les choses les plus importantes qu’un agriculteur doit savoir pour réussir à élever des chèvres? Entre autres choses, vous pourriez envisager la prévention des maladies, les méthodes d’abreuvement et d’alimentation et les pratiques de commercialisation. Les techniques d’alimentation changent-elles à différentes périodes de l’année? Y a-t-il des périodes spéciales, par ex. Eid al-Adha, durant lesquelles les chèvres sont très demandées?
Il est important de noter que les jeunes chèvres (les chevreaux) meurent souvent, en particulier à cause de soins inappropriés. Souvent, les chèvres n’ont même pas d’abris et meurent de maladies, comme la pneumonie, qui sont courantes durant la saison des pluies.
Vous pourriez effectuer une entrevue en ondes avec un agriculteur qui élève des chèvres et inviter les auditeurs à téléphoner ou à envoyer des messages-textes pour poser des questions et faire des commentaires.
Le présent texte pourrait être diffusé à n’importe quel moment de l’année. Avec l’introduction, la conclusion et les effets sonores, il devrait durer environ 15 minutes.
Script
Les collectivités rurales du nord de l‘Ouganda offrent des possibilités limitées de gagner un revenu. Les cultures commerciales traditionnelles, comme le coton, exigent beaucoup de main d’œuvre avec des rendements financiers minimes. Lorsque l’insurrection de Kony est survenue dans le nord de l’Ouganda, des gens ont profité des villageois gardés dans des camps pour clôturer d’énormes parcelles de terres temporairement abandonnées. Souvent, les propriétaires d’origine ne pouvaient pas accéder à leurs terres ou les utiliser en raison de l’insécurité. Même après l’insurrection, certains chefs de ménage ont vendu une partie de leurs terres, en laissant très peu en partage à leurs fils, neveux et cousins, ce qui a provoqué des conflits. D’autres personnes ont lancé des entreprises commerciales, par exemple cultiver la canne à sucre pour des compagnies sucrières, et ces entreprises ont privé de terres les propriétaires d’origine. La situation est pire pour les femmes, qui ne sont traditionnellement pas autorisées à posséder des terres.
Bon nombre d’Ougandais du nord n’ont aucun moyen de gagner un revenu en dehors de fabriquer de l’alcool illicite à la maison pour le vendre. Mais certains essaient d’autres options.
Dans le district de Lamwo, j’ai rencontré Pamela Opira et Pauline Akello. Ces femmes ont commencé à élever des chèvres sur une base commerciale, avec l’aide des Services nationaux de conseils agricoles ou NAADS. Les NAADS sont un programme gouvernemental ayant pour but d’offrir des services de vulgarisation agricole aux agriculteurs ruraux. L’objectif des NAADS vise à aider les agriculteurs à démarrer des entreprises agricoles.
Je me suis d’abord assise avec Pamela Opira, du village de Loi bol kol. Mme Opira est mère de quatre enfants et c’est la première membre de sa collectivité àélever des chèvres laitières. Elle est avec sa fille, qui souffre d’anémie drépanocytaire. Elle est émaciée et présente clairement des signes de mauvaise santé.
Les principales occupations de leurs maris consistent à boire de l’alcool, à jouer aux cartes et à flâner dans les centres commerciaux. Ils retournent à la maison pour exiger de la nourriture alors qu’ils n’ont pas participé à sa production. Dans la plupart des cas, ces situations entraînent de la violence conjugale.
Docteur, quels sont les avantages d’élever des chèvres pour l’agriculteur ordinaire?
Les chèvres conviennent mieux que les gros animaux pour les agriculteurs ruraux pauvres car elles se reproduisent plus vite et donnent donc aux éleveurs un rendement plus rapide sur leur investissement. Pour quelqu’un qui se débat pour sortir de la pauvreté et qui n’a pas beaucoup d’options, c’est une qualité importante.
J’ai chargé sur un camion mes possessions terrestres, y compris deux chèvres Boer sud-africaines que j’avais reçues des NAADS, et je suis partie pour mener une nouvelle vie dans le village.
Pauline Akello me conduit derrière la maison vers sa cour arrière où un jeune homme garde un gros troupeau de chèvres dans les buissons proches. Avec une expression de fierté sur son visage, Pauline aborde ma question pendant que nous marchons vers les chèvres.
La demande ne cesse de croître. Le revenu m’aide à payer les frais de scolarité de mes quatre enfants – deux au secondaire et deux au primaire. Je suis aussi en mesure de mieux satisfaire d’autres besoins familiaux quotidiens que lorsque j’étais enseignante.
Ce projet m’a donné plus de confiance en moi parce que je suis capable de subvenir à tous mes besoins sans devoir attendre des gestes de mon mari ou un salaire qui ne vient pas, ou m’endetter pour joindre les deux bouts. Je demande à mes collègues féminines de suivre mes traces. Ne restez pas des ménagères mais utiliser vos capacités innées pour gagner de l’argent et améliorer vos moyens de subsistance, ainsi que ceux de vos familles. Cela renforcera assurément votre estime de soi ainsi que votre mariage.
Otto a fréquenté l’école jusqu’aux niveaux «O ». Ensuite, il est allé dans une école technique où il a appris à fabriquer des pièces détachées pour des véhicules à moteur, des charrues à bœufs et des bicyclettes.
Il avait un emploi mais il n’était pas satisfait, surtout parce qu’il ne gagnait qu’environ120$US par mois. Alors, il a quitté son emploi en 1995 et il s’est lancé dans l’agriculture.
Otto, Je m’intéresse à votre projet d’élevage de chèvres. Quand avez-vous commencé à élever des chèvres?
Acknowledgements
Rédaction : Grace Amito, réalisatrice d’émissions radiophoniques agricoles, Acholi Broadcasting Services FM, Gulu.
Révision : Saskia Hendrickx, Institut international de recherche sur l’élevage, Maputo, Mozambique.
Traduction : Jean-Luc Malherbe, Société Ardenn, Ottawa, Canada.
Information Sources
Interviews avec :
1. Pamela Opira, membre de la collectivité de Loi bol kol dans le district de Lamwo, au nord de l’Ouganda. Interviewée le 25 mai 2013.
2. Dr Tony Aliro, agent vétérinaire du district, Gulu. Interviewé le 28 mai 2013.
3. Pauline Akello, enseignante retraitée, sous-comté de Lukung dans le district de Lamwo. Interviewée le 26 mai 2013.
4. Bosco Otoo, agriculteur et membre de l’Association des agriculteurs du district de Gulu. Interviewé le 1er juillet 2013.
Projet réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD)