Gestion des coûts financiers d’un AVC et modification du cadre de vie pour le rendre sécuritaire pour les survivants

Santé

Notes au radiodiffuseur

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Les accidents vasculaires cérébraux sont une des causes principales de décès et d’invalidités dans le monde, et les cas se multiplient dans les pays du Sud. Aujourd’hui, deux tiers de toutes les personnes ayant subi un AVC vivent dans les pays en développement, où les systèmes de santé sont souvent déjà mis à rude épreuve, et où le soutien apporté aux individus et à leurs familles touchés par un AVC est minime.

N’importe qui peut subir un AVC à n’importe quel âge, et ce mal a une incidence sur tout le monde, y compris les survivants eux-mêmes, leurs familles, leurs amis, leurs collègues de travail et leurs communautés. Il est important que les familles trouvent des stratégies pour gérer les répercussions de ces accidents. En outre, comme ces accidents nuisent aux capacités des survivants à accomplir leurs tâches quotidiennes, y compris prendre soin d’eux-mêmes, il est généralement nécessaire de modifier le cadre de vie pour aider les survivants et leurs familles à affronter la nouvelle réalité.

Le présent texte radiophonique parle des problèmes financiers liés à l’AVC. Il explique également comment les survivants d’un AVC et leurs familles gèrent ce problème et ses conséquences pour le malade et ses proches aidants. Les survivants d’un AVC et leurs proches aidants partagent des expériences réelles, et donnent des conseils pratiques à d’autres qui sont peut-être concernés par ce mal. Ils témoignent de leurs difficultés financières et la façon dont ils gèrent celles-ci, ainsi que les modifications qu’ils ont apportées à leurs maisons pour assurer un rétablissement en toute sécurité de leurs proches.

Ce texte est une discussion de groupe théâtralisée animée par un radiodiffuseur fictif avec plusieurs survivants d’un AVC, proches aidants et experts médicaux. Il est inspiré d’interviews réelles réalisées avec des survivants, des proches aidants et des experts médicaux.

Il est très probable que des individus et des familles de votre communauté soient concernés par le problème d’AVC. En tant que radiodiffuseur, vous pourriez vous inspirer du présent texte radiophonique et d’autres textes de RRI sur les AVC pour démarrer une discussion sur les AVC dans votre communauté. Vous pourriez inviter des spécialistes des accidents vasculaires cérébraux tels que des neurologues et des physiothérapeutes, ainsi que des survivants d’un AVC et leurs familles à s’exprimer dans votre émission consacrée à la santé, ou dans d’autres émissions.

L’émission pourrait aborder les points suivants :
• Les répercussions de l’AVC sur les individus et leurs familles.
• Les dispositions financières à prendre pour faire face aux besoins imprévus en soin de santé.
• L’importance de solliciter des soins de santé appropriés à la suite d’un AVC.
• La façon de sécuriser la maison pour une victime ou un survivant d’AVC.

Durée estimée du texte radiophonique : 20 minutes avec la musique de début et de fin.

Texte

Animateur principal : Delali Afi Mawutor

Invités dans le studio :
Physiothérapeute : Otis Nkansah
Proche aidant : Madame Elizabeth Afenyo
Survivants d’AVC : Madame Akosua Fremah, monsieur Kofi Tawiah
Personne interviewée au téléphone : Madame Beatrice Washington.

DELALI :
Bonjour, chers auditeurs et auditrices. Je vous souhaite la bienvenue à un autre numéro de « Parlons de santé », dans laquelle nous abordons des sujets liés à la santé et proposons des informations sur les problèmes de santé. Je m’appelle Delali Afi Mawutor, votre animateur de l’émission la plus instructive sur les questions de santé.

Aujourd’hui, nous allons discuter du sujet très important que sont les AVC, ainsi que des répercussions qu’ils ont sur les victimes et leurs familles. Comme nous le savons tous, n’importe qui peut subir un AVC à tout moment. Et si cela survient chez une personne qui n’avait pas remarqué les signes, il peut avoir un effet plus dévastateur sur la personne et toute sa famille. Nous allons effectuer une analyse plus approfondie des conséquences financières de l’AVC sur ses victimes et leurs familles, et comment ils parviennent à s’en sortir. Mes invités dans le studio nous parleront de certaines modifications qu’une famille a apportées à son cadre de vie pour assurer la sécurité et la protection du survivant.

(RIT) Mon studio est rempli et je suis ravi de vous annoncer la présence d’un physiothérapeute spécialisé dans le traitement de victimes d’AVC. J’ai également deux survivants d’AVC ici et un proche aidant. Je vous souhaite chaleureusement la bienvenue à tous à « Parlons de santé. »

Restez à l’écoute chers auditeurs et auditrices. Nous vous revenons avec des informations rafraîchissantes sur la santé après cette courte pause.

COURTE PAUSE MUSICALE

Soyez à nouveau les bienvenus, chers auditeurs et auditrices. Si vous venez juste de nous rejoindre, vous êtes à « Parlons de santé », avec moi, votre auditeur, Delali Afi Mawutor. Ici se trouve en ma compagnie dans le studio un thérapeute, monsieur Otis Nkansah, monsieur Kofi Tawiah, madame Akosua Fremah, deux survivants d’un AVC, et madame Elizabeth Afenyo, un proche aidant. Je suis honoré de vous avoir tous à l’émission.

Monsieur Otis, auriez-vous l’amabilité de nous expliquer ce que c’est qu’un AVC en des termes simples?

OTIS :
Merci, Delali, (SE RÂCLE LA GORGE) et, s’il vous plaît, appelez-moi simplement Otis. L’AVC peut être simplement défini comme une attaque du cerveau, car il se produit quand le flux sanguin vers une partie du cerveau est interrompu, soit par l’obstruction d’un vaisseau sanguin, soit par la rupture de vaisseaux sanguins dans le cerveau.
DELALI :
Quels sont quelques-uns des signes précurseurs d’un AVC? Y a-t-il des choses qu’on peut voir ou entendre qui indiquent qu’une personne a peut-être eu un AVC?
OTIS :
Il y a un acronyme qui est facile à retenir : le test FAST. F représente « l’affaissement du visage ». A représente la « Faiblesse des bras ». S représente les « Difficultés de parole ». Ce sont là quelques signes les plus manifestes indiquant qu’une personne a eu une attaque. T représente « le temps pour composer un numéro d’urgence et obtenir une aide médicale d’urgence. » D’autres signes avant-coureurs englobent l’apparition d’une confusion soudaine, des difficultés de compréhension, une vision floue soudaine, un étourdissement soudain et une perte de coordination ou d’équilibre.
DELALI :
Merci. Le traitement coûte-t-il cher?
OTIS :
Si. Je dois avouer que ça coûte très cher pour les personnes démunies, et peut être quand même être jugé coûteux pour les personnes de la classe moyenne ou les riches.
DELALI :
Pourquoi dites-vous cela?
OTIS :
Parce que le processus allant du diagnostic à la guérison exige du malade qu’il fasse différents tests qui peuvent être très coûteux. Cela est suivi de l’achat des médicaments pour le démarrage du traitement, sans oublier le processus de réadaptation qui demande le paiement de différents spécialistes de la santé pour soigner différents aspects de l’AVC, et ce, de la physiothérapie à l’entraînement mental et au traitement psychologique.
DELALI :
Ouah, merci, Otis. Ma prochaine question s’adresse à madame Akosua Fremah. En tant que femme d’affaires, en quoi l’AVC a-t-il nui à vos finances?
FREMAH :
Même si je travaillais dur et j’avais économisé assez d’argent, l’AVC m’a vraiment ruinée financièrement. J’ai subi une perte, car j’ai utilisé la majeure partie de mon argent pour payer les factures d’hôpital. Je n’avais pas la force d’aller en Chine ou à Londres pour acheter plus de produits à vendre pour mes affaires. Je vis avec mes économies depuis deux ans.
DELALI :
Pouvez-vous nous donner une idée du montant que vous avez dépensé pour vous faire soigner?
FREMAH :
Quand j’étais alitée à l’hôpital, je payais 100 cedis ghanéens (environ 21 $ US) par jour pour deux spécialistes, ce qui faisait un montant de 500 cedis (104 $ US) par semaine pendant deux ans, et ça, c’est sans compter les frais généraux de l’hôpital. Et même deux ans après, je continue de payer un physiothérapeute pour qu’il surveille ma santé et mes progrès.
DELALI :
Quels sont vos conseils à l’endroit d’autres personnes qui ont des difficultés financières liées à un AVC?
FREMAH :
Je dois dire que le traitement d’un AVC coûte très cher, par conséquent, il est toujours préférable d’investir votre argent dans des choses qui vous seront utiles ou dont vous tirerez profit tout au long de vos traitements. J’ai aménagé un mini-gym chez moi, et cela me fait économiser beaucoup d’argent parce que je n’ai plus à payer des versements mensuels pour utiliser le gym. De cette façon, mon physiothérapeute me guide par rapport à la façon d’utiliser l’équipement pour maintenir ma santé.

Il est également très important pour les survivants d’un AVC de prendre tous les médicaments prescrits par leur spécialiste médical, car cela les aidera à guérir plus rapidement et peut-être aussi éviter une rechute, ce qui pourrait même avoir un effet plus dévastateur.

J’ai également arrêté de manger ce que j’appelais le petit-déjeuner anglais, ainsi que la malbouffe et la viande. Je suis strictement un régime alimentaire sain avec plus de fruits et de légumes, d’avoine, et des aliments complets sains.

DELALI :
Merci infiniment d’avoir partagé votre expérience avec nous. Maintenant, ma prochaine question s’adresse à monsieur Tawiah. Mais avant ça, écoutons quelques voix d’agriculteurs provenant d’un village appelé Amantua, dans la région d’Ashanti. Voyons ce qu’ils ont à dire concernant le sujet d’aujourd’hui.

UN BIP PASSE

MICRO-TROTTOIR 1 :
Mon nom est Isaac Opoku, et je suis un agriculteur de 55 ans. Je vis à Amantua dans la région d’Ashanti. J’ai eu les symptômes de l’AVC il y a un an, mais je n’ai pas réalisé ce dont il s’agissait jusqu’à ce que je fasse un AVC il y a huit mois. Je ne pouvais plus cultiver. J’étais paralysé et je ne pouvais pas marcher non plus.

J’ai été d’abord conduit rapidement dans une clinique privée à Nkarea, la ville la plus proche de notre village, mais je n’avais pas les moyens de m’offrir leurs services de soin de santé parce qu’ils n’acceptaient pas la carte d’assurance maladie nationale. J’ai été alors renvoyé vers l’hôpital public Nkare3 pour des soins.

Plus tard, j’ai sollicité l’aide d’un médecin traditionnel qui s’est avéré être également cher. J’ai cessé d’aller chez l’herboriste, car je n’avais pas les moyens de payer ses services non plus. Maintenant, je me rends seulement à l’hôpital public pour les traitements et ça va. J’y vais assidûment pour mon entraînement de mise en forme chaque mardi et jeudi. Bien que je marche, je suis lente. J’essaie également de bien manger et je prends bien soin de moi pour éviter de tomber. Je n’ai apporté aucune modification à ma maison, car je n’ai pas été formé pour ça à l’hôpital.

MICRO-TROTTOIR 2 :
Je suis Ama Okoyie, un agriculteur de 70 ans. J’ai eu un AVC à l’âge de 50 ans. L’expérience a été très mauvaise pour moi, car je ne pouvais plus cultiver. Je suis partie dans plusieurs hôpitaux et chez plusieurs pasteurs, mais je n’ai pas été guéri. Plus tard, mon fils m’a envoyé chez un malaam (Note de la rédaction : un herboriste local et spirituel) qui m’a remis un médicament à mélanger avec ma nourriture, boire et me laver avec. C’est comme cela que j’ai été guéri. À mesure que me sentais bien, je ne pouvais toujours pas me rendre à l’hôpital à cause du manque d’argent. C’est très difficile d’avoir de l’argent pour acheter des médicaments.

Mon conseil à toutes les victimes d’AVC c’est qu’elles prennent leurs médicaments assidûment et qu’elles aient du courage, car c’est ainsi qu’elles pourront mieux se porter.

UN AUTRE BIP SE FAIT ENTENDRE À LA FIN DU MICRO-TROTTOIR

DELALI :
Vous venez juste d’entendre la contribution d’agriculteurs d’Amantua, dans la région d’Ashanti. Monsieur Otis, qu’avez-vous à dire à propos de ça?
OTIS :
Je dois avouer que je ne conseille pas aux clients de demander l’aide d’herboristes ou de médecins traditionnels parce que la plupart de leurs méthodes sont, soit risquées, soit fondées sur certaines croyances. Je suis content que l’agriculteur Isaac soit reparti à l’hôpital public pour les traitements. Je sais que cela peut être difficile ou coûteux d’obtenir des soins médicaux en milieu rural, mais mon conseil aux malades c’est qu’ils doivent toujours aller dans les hôpitaux publics ou les cliniques de leurs villes ou le dispensaire public le plus proche dans la région pour bénéficier de bons soins de santé.
DELALI :
Maintenant, je reviens à monsieur Tawiah. S’il vous plaît, pouvez-vous nous dire quelles répercussions ce mal a eues sur vous et les finances de votre famille?
M. TAWIAH :
En tant que pourvoyeur de ma famille, j’étais un homme très occupé. J’avais mon propre restaurant et j’étais également dans la construction. Ma femme a perçu les signes de l’AVC très tôt, et bien que j’eus refusé de l’admettre, elle a insisté pour que j’aille faire un contrôle à l’hôpital. Quand on m’a diagnostiqué un AVC, cela m’a durement éprouvé, car cela signifiait que je devais ralentir.

Finalement, j’ai arrêté de travailler pendant environ huit mois ou plus. C’était dur, mais ma femme a tenu le coup et géré nos finances parce qu’elle travaillait. La situation allait être pire si ma femme ne travaillait pas parce que les enfants vont à l’école et avaient besoin qu’on prenne soin d’eux. J’avais aussi quelques investissements qui ont couvert certaines de mes factures d’hôpital. J’ai arrêté de travailler dans la construction, car c’est plus difficile, mais j’ai repris mon travail de gérant de mon restaurant et c’est devenu maintenant ma principale source de revenus.

DELALI :
Ouah, j’apprends beaucoup de mes invités aujourd’hui et j’espère que c’est le cas aussi pour vous. Prenons une courte pause. Après la pause, nous nous informerons sur les modifications à apporter à votre cadre de vie pour assurer la sécurité et la protection des survivants d’un AVC. C’est « Parlons de santé », restez à l’écoute!

COURTE PAUSE MUSICALE

DELALI :
Bienvenue à nouveau à « Parlons de santé », l’émission qui vous propose des informations sur les questions de santé. J’ai un intervenant très important en ligne. Elle est une survivante qui est désormais une femme d’affaires et une militante des droits des personnes ayant subi une attaque.

BIP D’UN TÉLÉPHONE

Salut, madame Béatrice, bonjour.

BEATRICE :
Bonjour, comment allez-vous?
DELALI :
Je vais très bien, et merci de vous joindre à notre émission. Auriez-vous l’amabilité de nous raconter votre expérience concernant l’attaque cérébrovasculaire que vous avez eue?
BEATRICE :
Hum, mon premier AVC s’est produit quand j’étais en visite chez ma sœur aux États-Unis. Je me suis sentie étourdie et serais tombée si un jeune homme ne m’avait pas aidée en m’attrapant et en appelant l’ambulance rapidement. J’ignorais ce qui était en train de m’arriver, mais quand j’ai été admise à l’hôpital, on m’a dit que j’avais eu une attaque.
DELALI :
Donc, vous étiez en visite en famille hors de votre pays natal et vous vous êtes retrouvée avec un AVC?
BEATRICE :
En effet.
DELALI :
Comment avez-vous géré la situation financièrement?
BEATRICE :
J’ai été chanceuse, car, bien que je ne fusse pas citoyenne américaine, une aide du gouvernement américain m’a été accordée. C’est cette aide qui a servi à payer toutes mes factures médicales à cette époque. Ma sœur m’a été aussi d’un grand soutien en allant me chercher mes médicaments.
DELALI :
C’est une bonne nouvelle. Après avoir reçu votre congé de l’hôpital, quelles ont été les modifications majeures que vous avez apportées à votre maison pour assurer votre sécurité et votre protection?
BEATRICE :
Ma sœur qui était mon principal proche aidant à l’époque m’a déplacée du rez-de-chaussée au sous-sol qui était très spacieux. Cela m’a beaucoup aidée, car j’étais en fauteuil roulant, et cela m’a donné beaucoup d’espace pour circuler librement. Elle m’a également acheté un lit plus bas et a rendu le plancher très rugueux pour éviter qu’il soit glissant. Des poignets ou des boutons métalliques ont été installés le long des murs de ma chambre jusqu’à la salle de bain pour que je puisse m’appuyer là-dessus. L’isolement était également très important parce que cela m’empêchait de cogner les enfants de ma sœur qui aimaient courir partout et laisser leurs jouets par terre, ce qui aurait pu me faire trébucher si on ne faisait pas attention.
DELALI :
Si toutes ces modifications ont été faites pour vous mettre à l’aise, pourquoi êtes-vous retournée au Ghana?
BEATRICE :
Ma sœur ne pouvait plus travailler à cause de moi, alors qu’elle avait besoin d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille. Par conséquent, elle a demandé que je reparte au Ghana, afin qu’elle puisse reprendre le travail.
DELALI :
Depuis votre retour, comment vous en sortez-vous financièrement?
BEATRICE :
Je n’ai pas le soutien de ma grande famille. Je subviens à mes propres besoins et, même si j’ai un fils qui me soutient, j’essaie de me débrouiller toute seule. Depuis mon retour au Ghana, j’utilise mes économies que j’ai rapportées des États-Unis, et je fais des affaires par ci et par là pour m’en sortir. J’ai une ligne de vêtements qui sont cousus au Ghana et exportés vers d’autres pays africains. Je m’active pour ouvrir un magasin où je vendrai des produits fabriqués au Ghana.
DELALI :
Ouah, félicitations. Quel est votre dernier mot pour les auditeurs et les auditrices qui nous écoutent?
BEATRICE :
Faire un AVC ne veut pas dire que c’est la fin du monde. Mon côté droit a été rendu invalide par l’AVC, pourtant je continue de vivre confortablement en tant que survivante d’un AVC. Je suis allée étudier la réalisation à Ghallywood et j’ai été également consacrée comme pasteur.

J’ai créé une association d’entraide pour les victimes d’un AVC au Ghana en vue d’encourager les survivants d’un AVC à vivre pleinement leur vie. Mon conseil à tous les survivants d’un AVC est qu’il y a une vie après l’AVC, et s’ils s’appliquent à avoir un mode de vie sain, ils peuvent mener une existence pleinement satisfaisante sans faire de rechute.

LES INVITÉS DU STUDIO APPLAUDISSENT ET SE RÉJOUISSENT EN ENTENDANT CELA.

DELALI :
C’était très passionnant. Nous venons juste d’entendre madame Beatrice Washington, une survivante d’AVC et une militante des droits des survivants d’un AVC. Nous allons marquer une petite pause et au retour, il y aura plus de choses à dire à « Parlons de santé. » Restez à l’écoute.

PETITE PAUSE

DELALI :
Salut, chers auditeurs et auditrices.

Bienvenue à nouveau à « Parlons de santé » avec Delali. Je suis ici avec trois invités dans le studio, où nous partageons nos idées et nos expériences sur la gestion financière de l’AVC. Madame Afenyo est le principal proche aidant de son mari qui a survécu à un AVC.

Bonjour, madame Afenyo. Merci d’être venue. Je sais que ça n’a pas été facile de laisser votre mari à la maison. Nous apprécions votre présence dans notre studio.

MME AFENYO :
Merci de me recevoir, Delali. Je vous en remercie vivement. Mon mari est entre de bonnes mains.
DELALI :
S’il vous plaît, parlez-nous de votre expérience.
MME AFENYO :
Je suis Elizabeth Afenyo, l’épouse de monsieur John Afenyo qui a eu un AVC il y a trois mois. Mon mari était déjà diabétique et cela fait sept ans qu’il prend des médicaments contre le diabète. Mais l’attaque qu’il a eue s’est produite à Hohoe, dans la région de la Volta. J’étais à Tema lorsque j’ai reçu un appel m’informant que mon mari s’était réveillé le matin, puis s’était écroulé. Donc, il a été rapidement transporté à l’hôpital public le plus proche. J’ai dû immédiatement envoyer 300 cedis (environ 62 $ US) pour son admission et ses médicaments avant de m’apprêter pour aller le voir. Lorsque je suis arrivée là-bas, j’ai été choquée de voir son état. Il était paralysé et ne pouvait pas parler. De la salive s’écoulait de sa bouche et celle-ci était déformée. J’ai été formée par les infirmières sur la façon de prendre soin de lui et lui donner ses médicaments.
DELALI :
Hum, parlez-nous des difficultés financières que vous avez rencontrées en ce qui concerne les soins prodigués à votre mari depuis qu’il est tombé malade.
MME AFENYO :
Bien que mon mari fût le pourvoyeur de la famille, il avait 76 ans et était déjà à la retraite au moment où il est tombé malade. Alors, sa contribution financière pour les besoins de la maison est très minime. Nous avons trois enfants. Deux d’entre eux étudient toujours et l’aîné vient juste de terminer ses études. Je suis couturière et je subviens aux besoins de la famille avec l’argent de la couture. Nous ne gagnons pas beaucoup d’argent, mais nous avons pu survivre jusqu’ici.
DELALI :
Comment êtes-vous parvenus à faire face à vos difficultés financières?
MME AFENYO :
Eh bien, j’avais quelques économies qui m’ont aidée à payer les premières factures de l’hôpital, dont le montant s’élevait à près de 3 000 cedis (625 $ US). Ensuite, j’ai demandé une lettre de la société d’assurance pour transférer mon mari à l’Hôpital général de Tema où il bénéficiait gratuitement de soins de santé grâce à son assurance maladie. Mais j’achète ses médicaments avec mes propres recettes.

Je dois dire que ç’a été très difficile pour moi. Cela a considérablement ralenti mon travail parce que je m’occupe de lui matin, midi, soir, et je dois tout de même travailler parallèlement pour gagner un peu d’argent. Parfois, je dois travailler vers minuit pour terminer les commandes de mes clients. Ce qui est bon dans ça, c’est que je travaille à la maison, ce qui rend un peu supportable le fait de jongler entre les soins que je lui prodigue, mes travaux ménagers et mon travail. Néanmoins, cela ne signifie pas que je suis moins stressée.

DELALI :
Vous avez dit qu’il a souffert des séquelles de l’AVC pendant trois mois. Sa santé s’est-elle améliorée?
MME AFENYO :
Si, il peut maintenant prononcer quelques mots, même si ce n’est pas aussi clair. Bien qu’il ne puisse toujours pas utiliser sa main droite, il peut marcher dans sa chambre avec mon aide, ce qui constitue une très grande amélioration pour nous.
DELALI :
Merci, madame d’être venue. Nous sommes fiers de votre courage et votre dévouement envers votre mari. Je reviendrai vers vous pour avoir votre dernier mot, mais avant ça, monsieur Tawiah, quel est votre dernier mot à l’endroit de nos auditeurs et nos auditrices?
M. TAWIAH :
N’importe qui peut être victime d’un AVC à n’importe quel moment. Par conséquent, j’encourage tout le monde à faire des contrôles régulièrement à l’hôpital, étant donné que cela peut vous aider à éviter une crise d’AVC qui peut être accablant pour les victimes et leurs proches. Vous ne pouvez même pas imaginer la charge financière qu’un AVC peut vous imposer. Je dois dire que ce n’est pas facile, mais, au-delà des multiples problèmes que cela a posés, nous sommes revenus de si loin grâce au soutien de ma femme qui est mon principal proche aidant.
DELALI :
Merci, monsieur Tawiah. Donc, dans votre cas, le fait que votre femme travaillait vous a véritablement aidé. Elle est devenue votre assurance à un moment où le besoin s’est posé. Madame Fremah, qu’avez-vous à nous dire?
FREMAH :
Merci, Delali, de nous recevoir. Je suis contente d’être venue, car j’ai appris beaucoup de choses de cette discussion. Mon conseil aux auditeurs et aux auditrices c’est de faire attention à ne pas prendre des médicaments et des herbes étranges qui n’ont pas été prescrits par leur spécialiste, car cela peut être dangereux pour leur santé, et même ralentir leur guérison.
DELALI :
Merci, madame Akosua Fremah, et, maintenant, je reviens à vous madame Afenyo. Quels conseils avez-vous à donner à nos auditeurs et nos auditrices?
MME AFENYO :
Je conseille à chacun d’économiser le peu qu’il peut pendant qu’il est en bonne santé et travaille parce qu’on ne sait jamais quand on va tomber malade. Je me suis rendu compte après la manière brusque dont est survenue la maladie de mon mari que cela peut arriver à tout le monde à n’importe quel moment et que nous devons être prêts à affronter de telles situations. J’ai dépensé presque 30 millions de cedis (environ 6 250 $ US), alors si vous n’êtes pas préparés ou si vous n’avez pas d’économies pour vous dépanner, vous pouvez mourir ou perdre un proche tout simplement par manque d’argent pour payer le traitement.

Si vous êtes diabétique, vous devez prendre vos médicaments assidûment, faire attention à ce que vous mangez et éviter le sucre et les aliments riches en glucides. Si vous avez l’hypertension artérielle comme moi, vous devez également manger des repas sains et vérifier votre tension artérielle régulièrement pour éviter d’avoir un AVC.

DELALI :
Voici de très bons conseils, chers auditeurs et auditrices.

Otis, en tant que spécialiste de la santé, quels conseils donneriez-vous aux personnes victimes d’un AVC et à leurs familles pour les aider à supporter la charge financière d’un AVC?

OTIS :
Mes collègues ont dit beaucoup de choses et j’espère que les auditeurs et les auditrices ont retenu quelque chose de leurs conseils et leurs expériences. Comme ils le soulignent, « L’expérience est le meilleur des enseignants. » Je sais qu’un AVC peut réellement devenir un fardeau sur le plan financier pour les malades et les personnes qui prennent soin d’eux, notamment lorsque les malades qui subviennent aux besoins de leurs familles. Les clients doivent toujours faire appel à des professionnels compétents de la santé. Ils doivent faire de leur mieux pour manger sainement et faire de l’exercice, qu’ils soient malades ou non. Essayez d’investir dans votre santé afin qu’en cas de maladie soudaine, vous et votre famille puissiez avoir la capacité financière de payer de bons soins ou traitements médicaux dans un hôpital fiable.
DELALI :
Nous sommes arrivés à la fin du numéro d’aujourd’hui de « Parlons de santé ». J’aimerais dire grand merci à mes invités dans le studio pour avoir partagé leurs expériences et leurs connaissances avec nous. Cela nous a ouvert les yeux et j’espère que vous avez appris beaucoup d’eux.

Mon nom est Delali Afi Mawutor, votre animateur. Restez à l’écoute pour avoir plus d’informations sur les questions de santé à la même heure la semaine prochaine. Dites à un ami de parler de l’émission « Parlons de santé » de Delali à un ami!

Au revoir!

Acknowledgements

Rédaction : Abena Dansoa Danso, scénariste, Eagles Roar Creatives, Accra, Ghana
Révision : Delali Ed-Bansah, physiothérapeute, ShareCare Ghana

Le présent texte radiophonique a été produit avec l’appui de la Triskeles Foundation.

Information sources

Interviews : Kofi Tawiah, juin 2018.
Madame Beatrice Washington, juin 2018.
Madame Akosua Fremah, juin 2018
Madame Elizabeth, juin 2018.
M. Otis Nkansah, physiothérapeute, Centre hospitalier universitaire Korle bu, Accra, juin 2018.
Isaac Opoku, août 2018.
Ama Okoyie, août 2018.