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Les cultivateurs de maïs d’Afrique subsaharienne testent différentes méthodes pour empêcher la chenille légionnaire d’automne et d’autres ravageurs de gâter leurs cultures. La chenille légionnaire d’automne est un ravageur migrateur qui a une préférence pour le maïs. Depuis qu’elle a été signalée en Afrique pour la première fois en 2016, elle a considérablement nui aux cultures dans plus de 40 pays africains, et les experts estiment qu’elle y est installée pour de bon.
En Éthiopie, 55 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, dépendent du maïs comme source de nourriture et de revenus. En milieu rural, le maïs procure aux populations près d’un cinquième de leurs apports en calories.
Les agriculteurs ramassent les chenilles sur leurs plants de maïs à la main, fabriquent des insecticides à base de plantes locales et mettent tout en œuvre, afin que leur maïs soit en bonne santé pour ne pas subir les dégâts provoqués par la chenille légionnaire d’automne.
Les agriculteurs éthiopiens ont cultivé du maïs durant cette saison pluvieuse, de juin à septembre. Nous avons interviewé des cultivateurs de la région de Gojam, en Éthiopie, à environ 400 kilomètres de la capitale Addis Abeba.
Après avoir vécu des moments difficiles l’an dernier, ils surveillent désormais dès les premiers stades de la croissance du plant, et une agricultrice figurant dans le présent texte radiophonique affirme s’attendre à obtenir une bonne récolte grâce à sa surveillance permanente. Un expert agricole soutient que les cultivateurs du district de Mankusa savent comment repérer la chenille légionnaire d’automne et surveillent activement leurs terres agricoles pour tenir leurs cultures à l’abri du ravageur.
Le présent texte radiophonique est basé sur des interviews réelles. Vous pourriez vous en inspirer pour faire des recherches et rédiger un texte sur un sujet similaire dans votre région. Sinon, vous pourriez le faire interpréter dans votre station par des comédiens et des comédiennes de doublage à la place des intervenants. Si tel est le cas, assurez-vous d’informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit de voix de comédiens et non celles des personnes interrogées dans les interviews originales.
Vous pourriez également utiliser le présent texte radiophonique comme document de recherche ou vous en inspirer pour réaliser vos propres émissions sur les avantages qu’il y a à surveiller les champs pour vérifier la présence des ravageurs de cultures et déceler les dommages qu’ils occasionnent. Entretenez-vous avec des agriculteurs, des agents agricoles et d’autres experts. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :
- Quels sont les principaux ravageurs de cultures présents dans cette région?
- Quelles sont les meilleures méthodes pour contrôler ces ravageurs et les dommages qu’ils occasionnent?
- Quelles mesures les agriculteurs doivent-ils prendre en fonction de qu’ils trouvent dans leurs champs?
- Quelles difficultés les agriculteurs rencontrent-ils lorsqu’ils exercent ce type de surveillance, et comment peuvent-ils mieux gérer ces difficultés?
En plus de vous entretenir directement avec des agriculteurs et d’autres experts, vous pourriez vous inspirer de ces questions pour une tribune téléphonique ou une émission avec envoi de messages textes.
Durée estimée du présent élément, avec l’indicatif sonore, l’intro et l’extro : 15 à 20 minutes.
Script
Le moyen le plus facile pour surveiller c’est de choisir au hasard des plantes à différents endroits du champ. Je vérifie au hasard trois ou quatre plants au milieu, du côté droit et gauche, en avant et en arrière.
L’autre signe est que vous verrez, c’est une petite substance blanchâtre qui ressemble à de la poudre. Ce sont les œufs. Vous devez détruire les œufs avant qu’ils se développent.
S’il y a un trou dans la tige ou le verticille avec une poudre brun pâle tout autour, cela signifie que le ravageur se trouve à l’intérieur de la plante. Dans ce cas, j’inspecte d’autres plantes voisines, en recherchant soigneusement des œufs que la chenille légionnaire d’automne aurait pu y pondre.
Nous avons appris beaucoup de choses sur l’apparition de la chenille ou la larve, qui représente l’étape où la chenille légionnaire d’automne occasionne les dommages. Elle a des traits particuliers, dont une marque en forme de « Y » renversé sur le front et quatre points noirs ou brun foncé qui forment un carré au bas du dos.
Les œufs ont l’aspect d’une poudre et je les enlève de la feuille pour les empêcher de devenir les chenilles qui ont détruit les plants l’an dernier. Je surveille ma terre agricole chaque jour ou tous les deux jours pour voir s’il y a des œufs. Je suis satisfaite de l’aspect de ma plantation. C’est très bien, et cela me donne l’espoir d’avoir une bonne récolte.
Au début, la majorité des agriculteurs pensaient que la chenille légionnaire d’automne était un ravageur ordinaire. Ils croyaient qu’il s’agissait d’une chenille différente. Cependant, les experts nous ont montré des photos et nous avons vu physiquement des chenilles et des œufs. Ç’a été un gros problème l’an dernier. Cette année, nous arrivons à reconnaître le ravageur nous-mêmes.
L’an dernier, nous avons vu la menace. La chenille légionnaire d’automne a détruit nos cultures. À cette époque, nous n’étions pas assez prudents et nous ne surveillions pas autant. Le ravageur a envahi nos plantes en un rien de temps. Certains agriculteurs ont utilisé des produits chimiques pour sauver les plantes. L’an dernier nous a beaucoup servi de leçon. Cela nous a appris à augmenter la fréquence de nos inspections. C’est pourquoi j’inspecte chaque jour.
Je peux vous amener voir les champs. Les agriculteurs nous informent lorsqu’ils pensent qu’il y a un risque que la chenille légionnaire d’automne envahisse leurs exploitations. Nous allons vérifier. Mais rien de menaçant ne s’est produit jusqu’ici.
De ce que j’ai pu observer, je crois que les agriculteurs vérifient activement si leurs cultures sont épargnées par le ravageur. Ils écoutent en groupe une émission radiophonique diffusée deux fois par semaine. Donc, ils savent reconnaître une plante qui est attaquée, soit par l’œuf, soit par la chenille. Nous leur conseillons de tuer la chenille, mais nous avons des produits chimiques qui sont prêts au cas où les ravageurs sont trop nombreux pour les méthodes traditionnelles comme le ramassage à la main, la pulvérisation d’urine de vache, la culture de mauvaises herbes qui attirent le ravageur et le labour répété.
Ils doivent débarrasser la plante du ravageur en ramassant celui-ci à la main et en le tuant. Ils peuvent verser de l’urine de vache dans le trou pour tuer la chenille si elle se trouve dans la tige ou l’épi. Ils peuvent détruire les œufs blancs se trouvant sur les feuilles en les ramassant à la main et en les écrasant avec les doigts.
Si plus de deux plants sur dix sont infestés, ils doivent informer les experts agricoles.
En outre, si les cultivateurs surveillent leurs champs deux à trois fois par jour et trouvent que plus de 20 pour cent des plants de maïs sont infestés de chenille légionnaires d’automne, nous leur conseillons d’utiliser des produits chimiques.
animateur : Quel type de dégâts les agriculteurs doivent-ils rechercher?
Après avoir appliqué l’engrais, il est temps d’inspecter les champs. S’il y a des traces de chenille légionnaire d’automne, nous prenons note du champ et le classons dans la catégorie « extrêmement atteint » ou « légèrement atteint ». Si le champ est très atteint, nous utilisons un quadrant qui un cadre d’un mètre carré qui nous permet de voir si nous devons utiliser des produits chimiques ou si nous devons gérer la situation avec des moyens traditionnels.
Quand les agriculteurs prennent des mesures préventives au stade initial de la croissance du plant, le ravageur peut être maîtrisé. Les mesures préventives pourraient consister à arroser le plant avec de l’urine de vache, séparer les petits plants ayant moins de cinq feuilles avec un conduit pour empêcher les chenilles de passer d’un plant à un autre, planter du desmodium pour repousser le ravageur, ainsi qu’à détruire les œufs et ramasser les chenilles à la main. Mais si le contrôle n’est pas fait tôt, le ravageur pourrait se propager à d’autres champs et gâter plus de cultures.
Ils savent également à quelle vitesse ce ravageur peut gâter leurs champs et jusqu’à quel point il pourrait nuire à leurs récoltes. Une émission radiophonique est diffusée deux fois par semaine et les groupes d’écoute restent à l’écoute pour obtenir les nouvelles informations. Les cultivateurs partagent également des témoignages lors d’événements sociaux. L’émission radiophonique joue un rôle très important dans le renforcement de leurs connaissances et interpelle les agriculteurs sur le problème de la chenille légionnaire d’automne.
Par conséquent, le fait de voir des agriculteurs qui arrivent à reconnaître la chenille ou les œufs est très prometteur. Personnellement, je crois que leurs cultures sont à l’abri cette année. Cela peut être imputé aux efforts consentis par les organisations gouvernementales et non gouvernementales pour sensibiliser les gens concernant la chenille légionnaire d’automne dans les différentes régions productrices de maïs en Éthiopie.
Nous remercions également monsieur Temesgen pour ses explications claires. Comme vous venez de l’entendre dire, l’habitude prise par les agriculteurs éthiopiens de surveiller à temps empêche la chenille légionnaire d’automne de détruire leur maïs. Comme le dit le proverbe : « Mieux vaut prévenir que guérir. » Lorsque les cultivateurs surveillent leurs champs, ils réduisent le risque de perdre leurs cultures à cause du raves à cause du ravause du ravageur.
Acknowledgements
Rédaction : Yemman Haileslasie Sahle, chef des programmes par intérim, 105.3 Afro FM, Addis Abeba, Éthiopie.
Révision : Dr Belay Habtegebriel, chercheur en protection des végétaux, Institut éthiopien des recherches agricoles, Direction de la recherche agronomique, directeur du Département de la recherche phytosanitaire, Centre de la recherche phytosanitaire d’Ambo, Ambo, Éthiopie.
Information Sources
Interviews :
Mme Aynadis Tilahun
M. Dereje Birku
M. Melkam Abebe
M. Melkyalew Fanta
M. Temesgen Mihret
Tous les interviews ont été réalisées le 3 septembre 2018.