Eh oui, les galagos se mangent : Les agriculteurs malawites utilisent des plantes indigènes pour combattre les ravageurs et les maladies du bétail

Cultures agricoles

Notes au radiodiffuseur

Changa ndi nyamanso est un proverbe malawite qui signifie littéralement en français « Eh oui, les galagos sont de la viande. » Cela signifie que, tout comme les galagos sont généralement négligés malgré le fait que leur viande soit riche en protéines, les produits biochimiques à base de plantes négligées peuvent eux aussi être un moyen efficace pour combattre les ravageurs et les maladies du bétail. C’est dans ce sens que le MAFFA, le projet Agroécologique de paysan à paysan du Malawi, basé à l’Hôpital d’Ekwendeni, au nord du Malawi, encourage les agriculteurs à échanger et utiliser les connaissances indigènes entre eux.

Les dictionnaires définissent « l’agroécologie » comme l’étude scientifique des processus écologiques des systèmes de production agricole. L’application des principes écologiques aux agroécosystèmes peut aider les agriculteurs à trouver des approches novatrices, et ce, à travers l’utilisation de matériaux se trouvant directement dans leurs champs, et auxquels ils n’auraient autrement accordé aucune importance.

Des agriculteurs et des agricultrices de deux localités du Malawi, dans les régions d’Ekwendeni et Lobi, travaillent avec le MAFFA. Ces paysans ont leurs propres définitions de l’agroécologie, basées sur les expériences qu’ils ont acquises en utilisant diverses pratiques dans le cadre du projet. Cependant, tous affirment avoir tiré profit de l’adoption d’une approche agroécologique et du fait de ne plus avoir à recourir aux pesticides et aux engrais chimiques.

Le présent texte radiophonique est adapté d’interviews réalisées à Ekwendeni, un bourg du district de la Région du Nord du Malawi. Vous pourriez vous en inspirer pour faire des recherches et rédiger un texte radiophonique sur un thème similaire dans votre région. Vous pourriez décider de le faire interpréter dans le cadre de votre émission agricole régulière, par des comédiens et des comédiennes de doublage à la place des intervenants. Si tel est le cas, assurez-vous d’informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit des voix de ces comédiens et non celles des personnes interviewées.

Vous pourriez adapter cette émission pour votre auditoire et inviter ensuite les auditeurs et les auditrices à appeler ou à envoyer leurs commentaires et leurs questions par messages textes. Voici quelques questions que vous pourriez aborder dans une discussion :

  • Y a-t-il des agriculteurs et des agricultrices dans votre région qui utilisent les plantes locales pour combattre les ravageurs ou les maladies? Si oui, quelle a été leur expérience?
  • Y a-t-il des agriculteurs et des agricultrices dans votre région qui ont adopté d’autres pratiques courantes en agriculture agroécologique, telles que la culture intercalaire et la rotation des cultures avec des légumineuses et des céréales? Si oui, quelle a été leur expérience?
  • De manière générale, les agriculteurs et les agricultrices de votre région ont-ils une impression négative ou une préférence par rapport aux méthodes traditionnelles ou d’origine végétale de lutte contre les ravageurs et les maladies? Pourquoi?

Note : Dans ce texte radiophonique, les intervenants appellent généralement les différents types de plantes par leurs noms locaux. Ceux-ci sont suivis du nom scientifique entre parenthèses lorsque la plante est nommée pour la première fois.

Une liste des noms communs ou locaux des plantes nommées est proposée à la fin du texte radiophonique.

Le présent texte radiophonique comporte trois parties : les deux premières parties, y compris la musique de début et de fin, durent environ 20 minutes, tandis que la troisième partie dure environ 10 à 15 minutes.

Texte

L’INDICATIF SONORE MONTE ET EST MAINTENU SOUS LA VOIX DU NARRATEUR.

NARRATEUR :
Bienvenue à une émission spéciale sur (nom de la station de radio) intitulée Changa ndi nyamando, ou « Eh oui, les galagos se mangent. », un proverbe malawite qui signifie que tout comme les galagos sont généralement négligés, mais demeurent tout de même une source importante de protéines, de même les produits biochimiques à base de plantes négligées peuvent être un moyen efficace pour combattre les ravageurs et les maladies du bétail.

Il s’agit d’une série en trois parties qui fait un gros plan sur un groupe d’agriculteurs malawites qui emploient des techniques biochimiques, ou des pesticides à base de plantes, pour prévenir et combattre les ravageurs et les maladies plutôt que d’utiliser des produits chimiques. Vous êtes avec moi, (nom de l’animateur/animatrice).

INDICATIF SONORE MONTE, EST MAINTENU, PUIS EST À PEINE PERCEPTIBLE.

NARRATEUR :
Dans cette série de trois parties, nous vous proposons des récits d’agriculteurs et d’agricultrices qui utilisent des produits biochimiques dans deux localités du Malawi, à savoir à Ekwendeni dans le district de Mzimba dans la Région du Nord, et à Lobi dans le district de Dedza dans la Région du Centre. Ces paysans reçoivent l’assistance d’un projet qui les aide à cultiver suivant des principes agroécologiques. Des pesticides botaniques et des médicaments vétérinaires biologiques leur permettent de réussir suffisamment au point qu’ils peuvent acheter du bétail et construire des maisons avec des toits métalliques grâce à la vente de denrées et de bétail vulnérables habituellement aux ravageurs et aux maladies.

Plusieurs agriculteurs affirment qu’il faut beaucoup de produits chimiques pour lutter contre les ravageurs du pois d’Angole. La famille d’Esther Maona avait l’habitude de récolter un seau de pois d’Angole seulement sur une acre. Mais, maintenant, son histoire a totalement changé.

Soyez à l’écoute Esther Maona et ses amies, Dalina Tembo et Anita Chitaya du village de Chisangano. Ces femmes étaient toutes souriantes bavardant avec Gladson Makowa, journaliste en développement au Malawi.

GLADSON MAKOWA :
Que signifie l’agroécologie pour vous? Esther?
ESTHER MAONA :
Pour nous agriculteurs, l’agroécologie signifie la diversité et l’intégration de plusieurs techniques agricoles, y compris l’utilisation de compost de fumier et la non-utilisation de produits chimiques.
DALINA TEMBO :
À travers cette méthode agricole, nous échangeons entre agriculteurs des techniques qui facilitent et rentabilisent nos activités agricoles. Une de ces techniques consiste à vérifier l’état de dégradation de nos sols et à essayer de reconstituer ou d’améliorer la fertilité du sol.
GLADSON MAKOWA :
Merci, Dalina. Esther a mentionné que vous n’utilisez pas de produits chimiques quand vous cultivez. Comment vous y prenez-vous? Anita?
ANITA CHITAYA :
Nous plantons diverses cultures et herbes qui contribuent à reconstituer la fertilité du sol de manière intégrée. Par exemple : nous associons les arachides et le pois d’Angole au soja dans un champ. Très souvent, nous rencontrons des problèmes avec les insectes qui attaquent nos cultures, surtout le pois d’Angole. C’est à ce moment que nous intégrons la Téphrosie de Vogel qui sert généralement à rendre le sol plus fertile. Mais dans ce cas, nous nous en servons comme un produit biochimique. Nous prenons des feuilles de Téphrosie de Vogel que nous écrasons et faisons macérer dans de l’eau. Puis, nous prenons cette eau et nous l’aspergeons sur les parties des champs où les insectes posent des problèmes, et nous obtenons un soulagement. Sinon, lorsque nous voulons garder notre maïs séché à l’abri des charançons, nous écrasons des feuilles séchées de Téphrosie de Vogel et mélangeons la poudre obtenue aux grains séchés. Les charançons n’attaquent plus les grains.
DALINA TEMBO :
Nous cultivons le maïs de manière plus intensive, soit un plant par trou, avec un espace de 25 centimètres entre chaque plant. Nous utilisons des techniques biologiques pour conserver les grains de maïs. Si vous ne souhaitez pas appliquer de la poudre de feuilles de Téphrosie de Vogel aux grains de maïs, vous pouvez remplacer cela par de la cendre. Nous faisons brûler des cosses de légumineuses et tamisons la cendre. Ensuite nous ajoutons celle-ci aux grains de maïs. Il faut en mettre juste assez de sorte que la cendre soit visible.
ESTHER MAONA :
C’est le pois d’Angole qui est plus vulnérable aux insectes. Les scarabées nous causent aussi des soucis avec cette culture. Par conséquent, pour les gérer, nous écrasons des feuilles de Téphrosie de Vogel. Puis, pendant que les feuilles sont encore fraîches et vertes, nous les faisons macérer dans un seau d’eau, et si on n’a pas de pulvérisateur, nous aspergeons la concoction sur les plantes à l’aide d’un balai. Il faut tremper le balai dans la solution se trouvant dans le seau et asperger le liquide sur les plantes par la suite. Si vous utilisez un pulvérisateur, il est important de filtrer la solution pour empêcher que les petites particules de feuilles et d’autres particules n’obstruent le pulvérisateur.
GLADSON MAKOWA :
S’agit-il des seules techniques biochimiques que vous utilisez?
ESTHER MAONA :
Non, nous empêchons également les chèvres de brouter nos cultures en faisant tremper de la bouse de chèvre dans de l’eau.
GLADSON MAKOWA :
Quelle quantité de bouse de chèvre mélangez-vous avec de l’eau?
ESTHER MAONA :
Cela dépend de la superficie de votre champ, mais vous pouvez ajouter un seau de bouse de chèvre de 15 litres à 20 litres d’eau. Nous mélangeons le tout, et pulvérisons ou appliquons le mélange aux abords du champ que vous voulez empêcher les chèvres de détruire. Vous pouvez également utiliser un balai pour asperger le mélange. Ainsi, les chèvres ne mangeront pas les cultures et n’entreront pas dans le champ.
GLADSON MAKOWA :
Donc, elles ne brouteront pas les plantes?
ANITA CHITAYA :
Non. Dans le même champ de pois d’Angole, on peut éviter la présence d’insectes en utilisant du piment oiseau. Nous prenons une quantité substantielle de piment, disons par exemple : 200 grammes, car les piments ne pèsent pas lourd, et nous les écrasons dans un mortier. Nous les mélangeons avec un pain de savon écrasé auparavant pour lui permettre de se dissoudre facilement dans l’eau. Puis nous ajoutons au moins 20 litres d’eau. Le lendemain, nous appliquons ou aspergeons cette solution sur les cultures. En faisant cela, vous repoussez ou tuez les scarabées, les chenilles et d’autres insectes.
GLADSON MAKOWA :
Qu’utilisez-vous d’autre comme insecticide biologique?
ESTHER MAONA :
Nous utilisons d’autres extraits de plantes et plantes indigènes, dont le muuluka [Securidaca longepedunculata], le muwawani [Cassia abbreviata], les arbustes appelés deliya [Tithonia diversifoli] et plusieurs autres. [Note de la rédaction : cf. la liste des espèces à la fin de la partie 3 pour voir les noms communs dans d’autres langues des espèces mentionnées dans le texte radiophonique.] En ce qui concerne toutes ces plantes, nous écrasons les feuilles et les faisons macérer dans de l’eau, puis, nous pulvérisons le liquide obtenu sur les cultures qui ont des problèmes.
DALINA TEMBO :
Nous utilisons aussi l’arbre appelé muwawani pour soigner et prévenir les maladies des poules, du bétail, des porcs et d’animaux d’élevage. Il faut simplement vous assurer de leur faire boire de l’eau contenant des extraits de ces plantes ou de mélanger ces extraits à leurs aliments.
ESTHER MAONA :
Nous utilisons également les fruits du mvunguti [Keielia Africana] pour soigner le bétail et les porcs. Nous mettons quelques fruits dans l’eau de boisson du bétail. À mesure qu’ils boivent, cela les soigne ou évite qu’ils soient infectés par exemple : par la fièvre rhodésienne ou la peste porcine africaine. Avec les plantes amères telles que le muwawani, nous mélangeons parfois la concoction à leurs aliments.
ANITA CHITAYA :
Nous utilisons aussi l’aloe vera de la même manière que le mvunguti. Nous l’écrasons et le mélangeons aux aliments, ou en mettons simplement dans l’eau de boisson des animaux. Les poules d’autres personnes peuvent mourir, mais les vôtres ne mourront pas s’il y a la maladie de Newcastle dans la région.
GLADSON MAKOWA :
Avez-vous eu la légionnaire d’automne ici?
ESTHER MAONA :
Si, l’an dernier, nous en avons eu.
GLADSON MAKOWA :
Qu’utilisez-vous pour combattre la légionnaire d’automne qui cause autant de ravages?
ANITA CHITAYA :
Nous avons utilisé un mélange fait à base de muwawani et de dema [Dolichos kilimandscharicus]. Nous avons également pilé des tubercules de dema que nous avons pulvérisés sur le champ de maïs. Les légionnaires sont mortes.
ESTHER MAONA :
Une autre façon de tuer ces légionnaires qui causent tant de ravages consiste à enduire de terre les parties en forme d’entonnoir de tous les plants de maïs. Quand nous avons fait cela, les légionnaires sont mortes et toutes les panicules de maïs se sont bien formées sans problèmes. Nous avons utilisé la terre plus que les autres méthodes novatrices. Nous avons simplement enduit les feuilles, les nœuds et les parties en forme d’entonnoir du plant de maïs avec de la terre provenant du champ.
GLADSON MAKOWA
:Laquelle des méthodes, à savoir l’ajout de la terre ou l’utilisation du muwawani, est la plus efficace pour le nouveau ravageur, à savoir la légionnaire d’automne?
ANITA CHITAYA :
Le muwawani a été plus efficace quand les plants étaient petits, mais quand les fleurs étaient sur le point d’éclore, nous avons utilisé de la terre et cela a été très efficace.
GLADSON MAKOWA :
D’accord, vous m’avez dit beaucoup de choses par rapport à ce que vous utilisez comme insecticides biologiques. Qu’est-ce qui vous a incité à utiliser ces innovations?
ESTHER MAONA :
Nous avons trouvé qu’il était très important de tester ces produits indigènes d’origine biologique, car beaucoup de nouveaux insectes résistants ont fait leur apparition récemment. Nous ne trouvons pas les bons produits chimiques pour les insectes et ils coûtent cher. Par conséquent, nous nous sommes concentrés sur ces produits locaux d’origine biologique en suivant également les pratiques de nos ancêtres.
GLADSON MAKOWA :
Quels avantages concrets avez-vous enregistrés en utilisant ces insecticides biologiques?
ESTHER MAONA :
Le pois d’Angole est la culture qui nous pose des problèmes avec les insectes. Sans produits chimiques, il est difficile de récolter quoi que ce soit. Cependant, quand nous utilisons ces produits biochimiques, nous pouvons récolter quelque chose. C’est la même chose pour le haricot.
GLADSON MAKOWA :
Quels changements avez-vous observés après avoir utilisé ces produits biochimiques?
ESTHER MAONA :
La première année, c’est-à-dire en 2007, nous avons cultivé du pois d’Angole, qui a très bien produit. Mais après avoir atteint une certaine hauteur et commencé à fleurir, les fleurs ont attiré les insectes, elles n’ont jamais produit de cosses, et je n’ai récolté qu’un seul seau sur une acre.
ANITA CHITAYA :
De plus, en 2007, j’ai semé du pois d’Angole et du soja sur une acre. Je voulais restaurer la fertilité du sol de mon champ, et j’ai eu une bonne récolte de soja, mais seulement un demi-seau de pois d’Angole.
GLADSON MAKOWA :
Comment avez-vous eu connaissance des innovations que vous utilisez?
ANITA CHITAYA :
Dans le cadre du projet, on nous encourage à faire des visites d’échange et apprendre de nos amis. J’ai rendu visite à une de nos amies qui cultive du pois d’Angole et lui ai demandé comment elle le cultivait de sorte à pouvoir récolter quelque chose. C’est là-bas que j’ai appris que je devais appliquer ces produits biochimiques. Je l’ai essayé cette année-là, mais c’était trop tard. Cela a permis de repousser certains insectes et même de les tuer, mais la production d’une acre n’a rempli qu’un demi-seau. L’année suivante, j’ai appliqué le muwawani avant et pendant la floraison, et j’ai récolté 12 sacs de 50 kilogrammes.
GLADSON MAKOWA :
Comment avez-vous utilisé les produits biochimiques l’année où vous avez récolté 12 sacs?
ANITA CHITAYA :
J’ai appliqué un mélange de feuilles de Téphrosie de Vogel et de muwawani. Je l’ai fait deux fois. Quand j’ai appliqué le mélange la première fois, il a plu le même jour et l’eau a emporté mes produits chimiques d’origine biologique. Cela m’a fait mal, mais je n’ai pas abandonné. J’ai appliqué à nouveau le mélange le jour suivant, et cela a fonctionné. Les insectes ont été repoussés effectivement de mon champ. L’hôpital a acheté mon pois d’Angole pour les repas des patients. J’ai acheté trois chèvres cette année-là. J’ai payé les frais de scolarité de mon enfant avec le restant de l’argent.
GLADSON MAKOWA :
Combien avez-vous gagné?
ANITA CHITAYA :
J’ai gagné 78 000 kwacha malawites en 2008 (environ 1 160 $ US en 2008).

Depuis ce moment, je cultive du pois d’Angole et j’applique les méthodes biochimiques. J’ai pu scolariser mon enfant qui travaille maintenant. J’ai acheté un terrain sur lequel j’ai construit une maison recouverte d’un toit métallique, et j’ai agrandi mon champ d’une acre à huit acres.

GLADSON MAKOWA :
Quelle superficie consacrez-vous au pois d’Angole?
ANITA CHITAYA :
Chaque année, je cultive du pois d’Angole sur une acre. L’autre raison pour laquelle je cultive du pois d’Angole, c’est que les plants morcellent la terre et ramollissent la texture du sol. Il est très facile de cultiver aux endroits où on a planté du pois d’Angole.
GLADSON MAKOWA :
Vous avez cultivé d’abord du pois d’Angole et acheter ces trois chèvres. Combien de chèvres possédez-vous maintenant?
ANITA CHITAYA
:J’ai 23 chèvres, et quelques porcs et moutons. Nous vendons une partie et consommons l’autre.
ESTHER MAONA :
En ce qui me concerne, j’ai vendu mon pois d’Angole et ai acheté une chèvre. La chèvre a mis bas et finalement, j’ai atteint 48 chèvres. En 2014, j’ai vendu 22 chèvres pour acheter une vache. J’ai deux moutons, mais on m’en a volé. J’ai construit également une maison avec un toit en tôles métalliques. Comme nous avons du bétail, nous épandons beaucoup de fumier et récoltons beaucoup de maïs grâce à nos sols fertiles.

J’ai acheté la première vache en 2014 à 120 000 kwacha (environ 165 $ US). Elle a eu un veau. J’ai acheté une autre velle qui est devenue une vache maintenant qui est assez mature pour porter des veaux. Nous avons désormais trois bovins.

Nous avons adhéré au projet Agroécologique de paysan à paysan tôt et, maintenant, après avoir constaté nos efforts, le projet nous donne l’occasion d’être des promotrices, afin de promouvoir l’agriculture agroécologique auprès d’autres agriculteurs de notre région.

NARRATEUR :
Nous sommes à la fin de la première partie de notre série d’émissions spéciales en trois parties intitulée Changa ndi nyamanso (Eh oui, les galagos se mangent.), un proverbe malawite qui signifie que tout comme les galagos sont généralement négligés, mais demeurent tout de même une source importante de protéines, de même les produits biochimiques à base de plantes négligées peuvent être un moyen efficace pour combattre les ravageurs et les maladies du bétail.

Dans l’émission d’aujourd’hui, nous avons appris que la Téphrosie de Vogel, le muwawani, la terre, le piment et d’autres plantes peuvent servir à combattre des ravageurs tels que la légionnaire d’automne dans les champs de maïs et prévenir les maladies du bétail. Les interviews ont été réalisées avec des agricultrices du nord du Malawi qui travaillent avec le projet Agroécologique de paysan à paysan.

EFFETS SONORES :
INDICATIF SONORE MAINTENU AU PLUS BAS NIVEAU
NARRATEUR :
Vous étiez avec moi (nom de l’animateur/animatrice). Restez à l’écoute la semaine prochaine.

INDICATIF SONORE AUGMENTE, PUIS S’ESTOMPE.

 

PARTIE 2:

INDICATIF SONORE MONTE ET SE MAINTIENT AU PLUS BAS NIVEAU.

NARRATEUR :
Bienvenue à une autre émission spéciale, la deuxième de notre série d’émissions en trois parties intitulée Changa ndi nyamanso, ou « Eh oui, les galagos se mangent. », un proverbe malawite qui signifie que tout comme les galagos sont généralement négligés, mais demeurent tout de même une source importante de protéines, de même les produits biochimiques à base de plantes négligées peuvent être un moyen efficace pour combattre les ravageurs et les maladies du bétail.

INDICATIF SONORE AUGMENTE, PUIS PASSE EN FONDU ENCHAÎNÉ AVANT DE RESTER TRÈS BAS.

NARRATEUR :
Dans l’émission d’aujourd’hui, Gladson Makowa s’entretient avec d’autres agriculteurs impliqués dans le projet MAFFA dans la région d’Ekwendeni, au nord du Malawi. Leurs conversations nous révèlent dans quelle mesure les éleveurs de bétail de la région tirent profit de l’utilisation de produits biochimiques pour protéger les céréales entreposées et protéger leur bétail contre les maladies, y compris la maladie dangereuse de Newcastle au niveau de l’aviculture. Selon l’agriculteur Aaron Moyo, on ne devrait jamais s’inquiéter si la maladie de Newcastle attaque les poules. Sans aucun doute, le dema soigne la maladie de Newcastle chez les poules, une chose qu’il a apprise auprès de ses collègues éleveurs. Écoutons Gladson.
GLADSON MAKOWA :
Quand vous entendez le terme « agroécologie », que signifie cela pour vous?
AARON MOYO :
L’agroécologie nous aide avec le changement climatique. Les sols sont durs, mais quand nous appliquons les méthodes agroécologiques, les sols ramollissent, deviennent à nouveau fertiles et exploitables.
WACKSON MAONA :
L’agroécologie nous montre le fonctionnement de la nature, et nous permet de discuter et comparer les méthodes agricoles traditionnelles avec les méthodes agricoles modernes.
GLADSON MAKOWA :
En quoi l’agroécologie diffère-t-elle des méthodes agricoles que vous appliquiez autrefois dans cette région?
MARIETTE HARA :
Autrefois, on dépendait des engrais. On épandait l’engrais deux fois, en guise de fumure de fond et de fumure de couverture. De nos jours, on épand l’engrais une fois seulement en guise de fumure de couverture, mais nous récoltons suffisamment. Nous pratiquons également la rotation des cultures. Nous changeons les groupes de cultures qui se suivent.
JULIUS THINDWA :
La différence entre les méthodes agricoles que nous utilisions avant et l’agroécologie que nous enseigne l’hôpital d’Ekendweni réside dans le fait que nous dépendions autrefois des produits chimiques, mais, maintenant, nous utilisons des produits biochimiques. Nous utilisons des plantes comme produits biochimiques pour tuer les insectes et soigner les maladies.

J’ai cultivé du soja et du pois d’Angole sur une acre. Après avoir récolté le pois d’Angole, j’ai mélangé les feuilles qui étaient tombées à la terre, et j’ai alterné le pois d’Angole avec du maïs jaune. Les plants de maïs n’ont pas flétri pendant les périodes sèches et nous avons obtenu une bonne récolte. J’ai utilisé de l’engrais comme fumure de couverture simplement parce que je me demandais si les feuilles de pois d’Angole agiraient vraiment comme fumure de fond. Par conséquent, j’ai ajouté cinq grammes à chaque trou de plantation.

GLADSON MAKOWA :
Avez-vous utilisé des produits biochimiques?
JULIUS THINDWA :
Si. J’ai fait un essai avec les feuilles de Téphrosie de Vogel. Je les ai écrasées, je les ai fait macérer dans de l’eau, et ensuite j’ai aspergé le mélange sur les légionnaires africaines et les légionnaires d’automne. Les légionnaires sont mortes et les feuilles de maïs ont retrouvé leur vigueur. Ainsi, j’ai pu récolter suffisamment de maïs. Nous faisons sécher les feuilles de Téphrosie de Vogel à l’ombre sur une natte, et nous nous en servons pour protéger nos céréales. Nous écrasons les feuilles séchées et les tamisons pour ensuite appliquer la poudre obtenue sur les grains de maïs que nous voulons entreposer. La poudre à une couleur verdâtre, mais le gros perceur de céréales n’attaque pas le maïs. De plus, lorsque les chèvres ont des tiques, nous les plongeons ou les aspergeons avec de l’eau à laquelle ont été mélangées des feuilles de Téphrosie de Vogel et elles guérissent.
GLADSON MAKOWA :
Ajoutez-vous de la Téphrosie de Vogel au maïs que vous voulez utiliser comme semence ou pour votre consommation?
JULIUS THINDWA :
Je l’ajoute au maïs que je conserve pour mes repas. Quand nous voulons consommer le maïs, nous le vannons et l’amenons au moulin.
GLADSON MAKOWA :
Quelle quantité de feuilles de Téphrosie de Vogel avez-vous utilisée pour un sac de maïs de 50 kilogrammes?
JULIUS THINDWA :
J’utilise deux contenants de poudre d’un demi-litre dans chaque sac de 50 kilogrammes. J’en ai appliqué en mai et j’ai consommé le maïs l’année suivante en janvier.
GLADSON MAKOWA :
Si vous n’appliquez pas la super poudre d’Actellic ou d’autres produits chimiques lorsque vous entreposez votre maïs, est-ce que votre maïs peut se conserver jusqu’en janvier sans être attaqué par des charançons?
JULIUS THINDWA :
Non, ce n’est pas possible. Il y a le gros perceur de céréales qui peut réduire votre maïs en farine. Mais il n’y avait aucune trace de charançon dans le maïs qui contenait de la Téphrosie de Vogel. J’ai appliqué la Téphrosie de Vogel à cinq sacs de maïs pour faire un premier test. Cette année, j’en ai mis dans 15 sacs.
GLADSON MAKOWA :
Quelle quantité avez-vous pu préserver en utilisant la Téphrosie de Vogel?
JULIUS THINDWA :
Avant, j’utilisais deux bouteilles de super poudre d’Actellic pour 15 sacs, et chaque bouteille coûtait 2 500 kwacha [environ 3,40 $ US]. Mais depuis deux ans, j’utilise seulement la Téphrosie de Vogel pour protéger mes céréales.
GLADSON MAKOWA :
Avez-vous des problèmes de termites dans cette région?
PRESSING MOYO :
Si, mais pas trop.
JULIUS THINDWA :
Nous utilisons le nkhadze [Euphorbia tirucali] contre les termites. Nous le plantons seulement dans la partie du champ où il y a des termites. Nous laissons à peu près 20 mètres entre les plants. Ils repoussent les termites de la zone. De même, vous pouvez repousser les termites si vous en plantez près de votre maison. Mais nous ne le plantons pas souvent près des maisons à cause des enfants. Cette plante est toxique, et si la sève laiteuse de la plante touche vos yeux, vous pourriez souffrir de cécité nocturne.
LAINA NJUNGA :
J’applique de la Téphrosie aux grains de haricot et de pois d’Angole entreposés. Je fais également macérer des feuilles de Téphrosie de Vogel dans de l’eau, et j’asperge la solution avec un balai sur les parties du champ où se trouvent les légionnaires africaines ou d’automne. Cela tue les légionnaires et le maïs survit.
MAURICE MAONA :
J’ai utilisé les feuilles de Téphrosie de Vogel écrasées et macérées pour traiter mes chèvres contre les tiques et prévenir la maladie transmise par les tiques. Une des chèvres a eu deux chevreaux. Ces deux chevreaux ont eu une maladie qui les démangeait, et ils se grattaient tout le temps. J’étais stressé, car je savais que cela pourrait les faire souffrir plus tard et qu’ils pourraient mourir d’une maladie transmise par les tiques. Ils n’avaient pas bonne mine. Mais quand je les ai nettoyés avec la concoction à base de Téphrosie de Vogel, ils ont été guéris. Ils sont en bonne santé et ils gambadent partout.
GLADSON MAKOWA :
Où avez-vous entendu parler de ce remède?
MAURICE MAONA :
Je me suis rendu chez monsieur Julius parce que je voulais qu’il leur injecte un médicament chimique. Mais il n’était pas à la maison et j’étais préoccupé. En retournant chez moi, j’ai rencontré monsieur Maona, qui m’a demandé pourquoi j’avais l’air préoccupé. Je lui ai expliqué que mes chevreaux étaient malades. Il m’a suggéré de les nettoyer avec la concoction de Téphrosie de Vogel.
GLADSON MAKOWA :
Quelle quantité de feuilles de Téphrosie de Vogel avez-vous écrasée?
MAURICE MAONA :
Je crois que c’était environ un kilogramme de feuilles, macérées dans 10 litres d’eau. Peu de temps après avoir préparé la concoction, j’ai nettoyé les chevreaux. Je les ai nettoyés à nouveau le lendemain.
JULIUS THINDWA :
Quand je suis revenu à la maison, on m’a dit qu’elle était venue chercher des produits chimiques. Comme j’avais rencontré l’équipe d’agroécologie, j’ai cessé d’utiliser les produits chimiques provenant du magasin. J’ai des porcs que je nettoie habituellement avec une suspension de feuilles de Téphrosie de Vogel également.

Un jour, des hommes qui achètent de la viande pour le boucher sont venus et ont trouvé tous mes porcs verts à cause de la concoction de Téphrosie de Vogel. Ils refusèrent d’en acheter, car ils n’avaient jamais vu des porcs blancs devenir verts à cause de cette solution. Cependant, ils sont revenus quelques jours après et les ont trouvés normaux et qu’ils pouvaient les acheter. Nous utilisons également un bain à base de Téphrosie pour les bœufs qui labourent.

GLADSON MAKOWA :
Madame Maurice, avez-vous un champ de Téphrosie de Vogel?
MAURICE MAONA :
Non, monsieur Maona avait l’habitude de me donner de la Téphrosie de Vogel. Mais j’ai décidé d’en planter après avoir observé les avantages qu’elle procurait.
GLADSON MAKOWA :
Quel montant d’argent avez-vous économisé en utilisant la Téphrosie de Vogel?
MAURICE MAONA :
C’est beaucoup d’argent, une génération de chèvres. C’est difficile à quantifier.
GLADSON MAKOWA :
Les porcs souffrent généralement de la peste porcine africaine. Quand vous utilisez la concoction à base de Téphrosie de Vogel, vos porcs sont-ils touchés par la peste porcine africaine?
JULIUS THINDWA :
J’ai appris que la propreté était le premier moyen de prévention contre la peste porcine africaine. Le plancher de notre porcherie est en ciment. J’évite la présence des tiques dans la porcherie en lavant les porcs et le plancher avec une concoction à base de Téphrosie de Vogel une fois par semaine. Des amis d’ailleurs m’ont dit que la peste porcine tuait leurs porcs, mais je n’en ai jamais eu chez moi.

Vous avez demandé combien nous économisons lorsqu’on utilise des produits biochimiques pour le bétail. Il y a un vétérinaire qui demande 500 kwacha [environ 0.70 $ US] pour chaque chèvre ou porc, et 6 000 [environ 8.20 $ US] pour chaque vache auxquels il injecte le médicament. Depuis que nous avons appris l’existence de ces produits biochimiques, nous n’avons plus jamais utilisé les injections. J’ai 28 porcs et j’applique la propreté et l’alimentation à l’étable pour éviter les vers.

GLADSON MAKOWA :
Combien coûte un porc?
JULIUS THINDWA :
Je vends un porc âgé d’une année et demie et qui pèse plus de 100 kilogrammes à 100 000 kwacha [environ 135 $ US]. En 2017, j’ai vendu cinq porcs. J’ai acheté des tôles métalliques pour couvrir ma maison. Je vends les porcelets pour la reproduction en 8 000 et 10 000 kwacha [11 à 13 $ US]. Le problème c’est que nous n’avons pas de marché pour les porcelets, bien qu’il y ait beaucoup de demandes pour les gros porcs.
AARON MOYO :
Pour les termites, on nous a dit qu’ils aiment manger des choses mortes, par conséquent, si nous voulons empêcher les termites de manger le maïs, nous devons appliquer la culture sans labour. Nous utilisons les tiges de maïs comme paillis. Les termites se nourrissent du paillis et épargnent le maïs qui pousse.

Une autre plante que le projet MAFFA nous a donnée, mais que nous n’utilisons pas beaucoup est une variété de pois à gratter, appelée kalongonda en langue chewa. J’ai entendu des amis dire que cette plante guérissait la maladie de Newcastle. Alors maintenant j’utilise le pois à gratter pour soigner la maladie de Newcastle.

GLADSON MAKOWA :
Comment soignez-vous les poules atteintes de la maladie de Newcastle?
AARON MOYO :
Je fais macérer des fèves de pois à gratter le matin, et puis je les réduis en bouillie. J’en donne seulement aux poules lorsqu’elles présentent des symptômes de la maladie. Puis, j’en mets dans l’eau de boisson des poules. Ça guérit complètement la maladie de Newcastle.
Mon ami a amené une poule qui était sur le point de mourir, mais j’ai écrasé des fèves de pois à gratter et je lui en ai fait boire le même jour. Elle a été guérie et elle pond maintenant.
MAURICE MAONA :
Nous empêchons également la maladie de Newcastle d’entrer chez nous. Nous cherchons du piment, de l’aloe vera et du dema, nous écrasons et mélangeons le tout avec l’eau de boisson des poules.
GLADSON MAKOWA :
Où avez-vous appris cela?
AARON MOYO :
Nous avons appris cela auprès des éleveurs de la région de Kabwanda.
JULIUS THINDWA :
Nous sommes allés à Dedza et avons appris qu’ils utilisaient de la cendre sur leurs cultures de pois d’Angole. Si on met de la cendre sous chaque plant de pois d’Angole, les fourmis ne montent pas sur le plant. Lorsque celui-ci fleurit, nous mettons de la cendre sur les fleurs, et alors les mouches ne perturbent pas les fleurs. Il y a également un insecte qui vole autour de nos champs. Nous les capturons et les faisons brûler aux abords des champs, et le vent souffle leurs cendres vers les champs. Les autres insectes sentent l’odeur de leurs amis et s’enfuient.
NARRATEUR :
Nous sommes arrivés à la fin de la deuxième partie de notre série d’émissions spéciales en trois parties, intitulée Changa ndi nyamando, ou « Eh oui, les galagos se mangent. », un proverbe malawite qui signifie que tout comme les galagos sont généralement négligés, mais demeurent tout de même une source importante de protéines, de même les produits biochimiques à base de plantes négligées peuvent être un moyen efficace pour combattre les ravageurs et les maladies du bétail.

Dans l’émission d’aujourd’hui, nous avons appris que la Téphrosie de Vogel et la cendre pouvaient empêcher les charançons d’attaquer nos céréales et prévenir également la présence d’insectes ravageurs au niveau de nos cultures et notre bétail. Et n’oubliez pas que les fèves de pois à gratter peuvent soigner la maladie de Newcastle chez les poules. Les interviews ont été réalisées avec des agriculteurs qui travaillent avec le projet Agroécologique de paysan à paysan du Malawi, au nord du Malawi.

SONORE AUGMENTE ET EST MAINTENU BAS.

NARRATEUR :
Vous étiez avec moi (nom de l’animateur/animatrice) Soyez à l’écoute la semaine prochaine.

INDICATIF SONORE AUGMENTE ET DISPARAÎT.

 

PARTIE 3

INDICATIF SONORE AUGMENTE ET EST MAINTENU BAS.
NARRATEUR :
Bienvenue à une autre émission spéciale, la troisième et dernière de notre série d’émission en trois parties intitulée Changa ndi nyamando, ou « Eh oui, les galagos se mangent. », un proverbe malawite qui signifie que tout comme les galagos sont généralement négligés, mais demeurent tout de même une source importante de protéines, de même les produits biochimiques à base de plantes négligées peuvent être un moyen efficace pour combattre les ravageurs et les maladies du bétail.

Aujourd’hui, nous diffusons la dernière émission concernant des agriculteurs impliqués dans un projet qui a réussi à promouvoir l’utilisation de techniques biochimiques, ainsi que la diversification des cultures et des aliments pour traiter les problèmes de ravageurs et les maladies courantes du bétail.

INDICATIF SONORE AUGMENTE, PASSE EN FONDU ENCHAÎNÉ PUIS DIMINUE.
NARRATEUR :
Dans l’émission d’aujourd’hui, Gladson Makowa interviewe la coordonnatrice du Projet Agroécologique de paysan à paysan, madame Lizzie Shumba, à l’Hôpital de la Mission presbytérienne de l’Église d’Afrique centrale d’Ekwendeni, à Mzimba. Madame Shumba explique pourquoi l’hôpital a introduit le projet sur la sécurité alimentaire et la nutrition pour contribuer à venir à bout des nombreuses maladies dont souffraient les gens de la région qui fréquentaient l’hôpital. Nous découvrons le fonctionnement du projet, et les avantages dont bénéficie un hôpital qui dirige un projet sur la sécurité alimentaire et la nutrition de ce genre.
GLADSON MAKOWA :
Veuillez vous présenter.
LIZZIE SHUMBA :
Je m’appelle Lizzie Shumba, et je suis la coordonnatrice du projet MAFFA, qui est le projet Agroécologique de paysan à paysan du Malawi.
GLADSON MAKOWA:
Qu’est-ce que c’est que l’agroécologie?
LIZZIE SHUMBA :
C’est une stratégie durable visant à produire des denrées à bas coût sans causer de torts aux populations.
GLADSON MAKOWA :
Quels principes l’agriculture agroécologique suit-elle?
LIZZIE SHUMBA :
Cela inclut l’agriculture biologique et l’utilisation d’extraits de plante, notamment pour combattre les ravageurs et les maladies des cultures et des animaux et régénérer le sol.
GLADSON MAKOWA :
Pourquoi ce projet a-t-il été lancé?
LIZZIE SHUMBA :
Le projet a été lancé parce que, dans le passé, les taux de malnutrition chez les enfants étaient élevés dans les régions locales, et cette situation était due à la dégradation des sols et, par conséquent, une mauvaise production alimentaire. Alors, nous avons trouvé des solutions pour aider les agriculteurs à améliorer leur sécurité alimentaire, et par la même occasion la santé des personnes, ainsi que celle du sol.
GLADSON MAKOWA :
Quand avez-vous démarré le projet?
LIZZIE SHUMBA :
Il a commencé en 2000 dans sept villages avec 30 agriculteurs et agricultrices. Actuellement, nous sommes présents dans 284 villages avec plus de 17 000 agriculteurs. Autrefois, nous étions limités à la circonscription de l’hôpital d’Ekwendeni, qui a une superficie de 600 kilomètres carrés environ. Mais, maintenant, nous avons dépassé ce périmètre en raison des avantages dont jouissent les paysans. Un plus grand nombre d’agriculteurs souhaitent adhérer au projet afin de pouvoir eux aussi utiliser différentes pratiques agroécologiques.
GLADSON MAKOWA :
Dans quelles régions le projet intervient-il au Malawi?
LIZZIE SHUMBA :
Le projet intervient dans deux régions, soit à Ekwendeni dans le district de Mzimba, et à Lobi dans le district de Dedza.
GLADSON MAKOWA :
Quelles sont les denrées qui principalement cultivées en association à Ekwendeni et à Dedza?
LIZZIE SHUMBA :
Principalement, nous faisons la promotion des légumineuses. On apprend aux paysans à cultiver deux légumineuses de façon intercalaire ou une légumineuse et une céréale sur une partie du champ. Plusieurs agriculteurs cultivent le pois d’Angole et le soja ou les arachides en association, ou ils cultivent le maïs avec le pois d’Angole. Durant les premières années, les paysans recevaient un ensemble de solutions parmi lesquelles ils pouvaient faire leur choix.
GLADSON MAKOWA :
Où trouvez-vous les semences de ces denrées?
LIZZIE SHUMBA :
Au début, on achetait les semences à l’ICRISAT, et aussi auprès de la Société de semences du Malawi. Mais, maintenant, nous avons mis en place un programme de multiplication de semences. Les paysans empruntent des semences, et nous retournent une partie après les avoir cultivées. Par exemple : ils pourraient prendre cinq kilogrammes et nous redonner 10 kilogrammes de semences. Ces 10 kilogrammes de semences sont entreposés et sont offerts à d’autres paysans la saison agricole suivante.
GLADSON MAKOWA :
Quelle sorte de maïs encouragez-vous les gens à cultiver?
LIZZIE SHUMBA :
Autrefois, on les encourageait à cultiver le maïs blanc, car nous n’en produisions pas nous-mêmes, et nous avons formé les paysans pour cultiver le maïs blanc avec deux différentes légumineuses en association sur un billon. On les encourageait à semer une céréale telles que le maïs après cette culture intercalaire. Ils pouvaient trouver leurs propres semences, qu’elles fussent hybrides ou locales.

Mais avec le projet MAFFA qui a commencé en 2012, nous faisons la promotion du maïs orange. Nous avons eu cette variété auprès d’un paysan de Dedza. Nous travaillons également avec le Chancellor College de l’Université du Malawi, à Dedza. Le maïs orange est une variété locale que les agriculteurs peuvent réutiliser. Il est connu localement sous le nom de mthikinya et c’est une variété précoce.

GLADSON MAKOWA :
Quelles sont les différences entre l’agriculture agroécologique et les vieilles méthodes agricoles?
LIZZIE SHUMBA :
La différence majeure est qu’avec les anciennes méthodes agricoles, les agriculteurs utilisaient surtout des produits chimiques qu’ils achetaient dans les magasins. Mais avec l’agriculture agroécologique, nous faisons la promotion de pesticides botaniques et de plantes telles que la Téphrosie de Vogel et le piment afin que les paysans puissent les utiliser comme pesticides dans les champs ou pour l’entreposage. De plus, l’agriculture agroécologique est très similaire à la permaculture.
GLADSON MAKOWA :
Quels avantages l’agriculture agroécologique procure-t-elle aux paysans qui la pratiquent, et à quoi sont-ils parvenus?
LIZZIE SHUMBA :
Les paysans sont en mesure de récolter plus de denrées qu’avant. Autrefois, ils dépendaient juste d’une denrée, qui était le maïs. Mais en intégrant différentes légumineuses, ils diversifient leur alimentation quotidienne. Par conséquent, nous avons pu réduire les cas de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans. En plus, la plupart des gens avec lesquels nous travaillons sont en bonne santé parce qu’ils ont désormais un régime alimentaire varié.

Grâce aux pratiques agroécologiques, les paysans ont vraiment amélioré leurs sols. Dans le passé, ils ne pouvaient rien récolter, mais après avoir pratiqué la culture intercalaire avec les légumineuses et incorporé les résidus, ils récoltent plus sur le même lopin de terre.

L’agroécologie implique aussi la récupération de l’eau. Les paysans retiennent l’eau dans leurs champs pour s’assurer que les eaux de ruissellement n’érodent pas le sol. Nous leur apprenons à faire des cloisons qui serviront à retenir l’eau.

GLADSON MAKOWA :
Quelles sont les principales pratiques qu’utilisent les agriculteurs dans le projet agroécologique?
LIZZIE SHUMBA :
Il y a la culture intercalaire de différentes cultures, les techniques de récupération de l’eau, la production et l’épandage du fumier de compost, l’incorporation des résidus, et nous encourageons également la plantation en trous pour faciliter la conservation de l’eau en raison du changement climatique.

Nous pratiquons également la culture sans labour, cultivons des variétés agroforestières dans les champs telles que le Gliricidia, le mthethe [Acacia polyacantha], le kesha [Senna spectabilis] et le nsangu [Faidherbia albida]. Nous encourageons aussi les paysans à utiliser des pesticides biologiques comme la Téphrosie de Vogel, l’ail, le piment et les oignons. Certains agriculteurs qui ont été à Salima ont obtenu des graines de neem qu’ils ont testées.

GLADSON MAKOWA :
Comment les paysans produisent-ils les variétés de plantes qu’ils utilisent comme pesticides?
LIZZIE SHUMBA :
Ils les cultivent dans leurs champs à la lisière ou sur les champs en jachère. Ils sèment du piment sur un lopin ou à la lisière des champs. Parfois, les agriculteurs utilisent des feuilles de tabac contre les ravageurs, surtout dans les jardins potagers. Ils écrasent les feuilles de tabac, les font macérer toute la nuit et aspergent la solution sur les champs de légumes pour combattre les termites et tuer d’autres ravageurs.
GLADSON MAKOWA :
Quelle est la vision de votre projet en matière de pesticides?
LIZZIE SHUMBA :
Nous avons créé un centre de formation qui dispose de parcelles de démonstration divisées en zones. Dans une zone, nous aménageons un jardin d’herbes. Par conséquent, nous travaillons à cueillir toutes les herbes qui ont des attributs de produits biochimiques. Nous les plantons dans le champ, afin que les paysans puissent voir et savoir comment ces plantes fonctionnent et les tester dans leurs champs.
NARRATEUR :
Merci.

Nous sommes arrivés à la fin de la troisième et dernière partie de notre série d’émissions spéciales intitulée Changa ndi nyamando, ou « Eh oui, les galagos se mangent. », un proverbe malawite qui signifie que tout comme les galagos sont généralement négligés, mais demeurent tout de même une source importante de protéines, de même les produits biochimiques à base de plantes négligées peuvent être un moyen efficace pour combattre les ravageurs et les maladies du bétail.

Dans cette partie, nous avons interviewé la coordonnatrice du Projet Agroécologique de paysan à paysan, madame Lizzie Shumba, et avons vu comment des agriculteurs et des agricultrices qui adoptent une approche agroécologique pour l’agriculture ont tiré profit de l’utilisation de produits chimiques biologiques. Madame Shumba nous a expliqué comment le projet a démarré comme un moyen de limiter la fréquence des maladies et de la sous-nutrition dans la région. Le projet a non seulement permis de régler le problème de faim, mais de lutter contre également contre la pauvreté en général, les problèmes de revenus et la malnutrition grâce à la diversification des cultures et l’utilisation des pratiques biologiques.

Je suis votre animateur (nom de l’animateur/animatrice) qui vous dit : n’oubliez pas, tout comme le proverbe malawite « Eh oui, les galagos se mangent. », signifie qu’il y a plusieurs sources de protéines, alors, les produits biochimiques à base de plantes sont également un bon moyen pour combattre les insectes ravageurs et les maladies des animaux.

Acknowledgements

Rédaction : Gladson Makowa, Story Workshop Educational Trust, Blantyre, Malawi.
Révision : Stephen P. Nyirenda, chercheur agricole principal, Protection des végétaux, Station de recherche agricole de Bwumbwe, Limbe, Malawi.

La présente nouvelle a été produite grâce au financement de The McLean Foundation.
Le travail du MAFFA est appuyé par Soils, Food and Health Communities (SFHC), http://soilandfood.org/.

Information sources

Les interviews se sont déroulées le 22 décembre 2017 :
Partie 1 : Esther Maona du village de Mzuku Shonga Chisangano, Anita Chitaya du village de Mayipi Nyoni, et Dalina Tembo du village de Yesaya Jere. Elles ont toutes été interviewées à l’École de Bwabwa, à Ekwendeni.
Partie 2 : Aaron Moyo, Wackson Maona, Mariette Hara, Esiliya Maona, Julius Thindwa, Pressing Moyo, Laina Njunga, Maurice Maona, et Jane Salanda.
Partie 3 : Lizzie Shumba, Coordonnatrice du projet MAFFA (projet Agroécologique de paysan à paysan)

 

Pour avoir de plus amples renseignements :

Anjarwalla, P., Belmain S., Sola, P., Jamnadass R., Stevenson P.C., 2016. Guide des plantes pesticides. World Agroforestry Centre (ICRAF), Nairobi, Kenya. http://www.projects.nri.org/options/images/Pesticidal_plants_-_handbook_-_French.pdf (1.34 MB)

Belman, S.R., non daté. Using pesticidal plants in crop protection. Présentation PowerPoint. National Resources Institute, University of Greenwich, London, UK.   http://www.projects.nri.org/options/images/Using_pesticidal_plants_in.pdf (6.46 MB)

Site Web du MAFFA : http://soilandfood.org/projects/malawi-farmer-to-farmer-agroecology-project/

Ofori, Daniel, non daté. Pesticidal plants: an alternative to synthetic chemical formulations. Présentation PowerPoint. National Resources Institute, University of Greenwich, London, UK.  http://www.projects.nri.org/options/images/Pesticidal_plants_an_alternative_to_synthetic_chemicals.pdf  (656 KB).

Nyirenda, S.P. Sileshi, G., Belmain, S.R., Kamanula, J.F., Mvumi, B., Sola,   P., Nyirenda, G.K.C. & Stevenson, P.C., 2011. Farmers’ ethno-ecological knowledge of vegetable pests and pesticidal plant use in northern Malawi and eastern Zambia. African Journal of Agricultural Research. Vol. 6(6), pp. 1525-1537 http://projects.nri.org/adappt/docs/Nyirenda.pdf

Stevenson, P.C., and Belamin, S., 2016. Pesticidal Plants in African Agriculture: Local uses and global perspectives. Outlooks on Pest Management, Vol 27(5), 226-230. http://www.projects.nri.org/options/images/stevenson_and_belmain_opm.pdf (177 KB)

 

Liste des noms communs des plantes mentionnées dans le texte radiophonique

(Note : Les noms communs indiqués ci-dessous ont été recueillis à partir de diverses sources en ligne, et RRI ne peut garantir leur exactitude.)

Acacia polyacantha (also called Senegalia polyacantha)

Afrikaans: witdoring
Chichewa: mthethe
English: white thorn
Northern Sotho: mooka, mpho-kamagwa
Shona: chikwiku, chiungadzi, kovakova, mugone, mukwakwa, munanga
Tswana: xigatlu, nkowankowa
Venda: tshikwalo
Xhosa: umnga

Cassia abbreviata

Afrikaans: sjambokpeul, peulboom, peulbos, boontjieboom
Bemba: musambafwa, munsokansoka
Chichewa: muwawani, muwawane
English: Sjambok pod, long-tail cassia
Fula/Fulfulde: jutahi
Gwari: mihuski
Hausa: gama fada, malga, malgi, màrgáá, mihuski, sandan maya
Kalanga: nshahanyana, nlembelembe
Kololo: mokwankusha, sifonkola
Ndebele: isihaqa
Otjiherero: omutangaruru
Shona: mremberembe, muvheneka
Somali: rabuya, domader
Swahili: mbaraka, mkakatika
Tswana: molepelepe, monêpênêpê
Venda: muboma, mulambivhu, muluma-nama, muvhonelathangu, munembe-nembe

Dolichos kilimandscharicus

Chichewa: dema
English: wild lupin, veld lupin
Yao: ndupa

Euphorbia tirucali

Afrikaans: kraalmelkbos
Arabic: azfur zukkum
Chichewa: nkhadze
English: rubber-hedge euphorbia, Indian tree spurge, African milkbush, pencil tree, rubber euphorbia
Ndebele: ingotsha
Portuguese: almeidinha
Shona: hejiyemukaka, rusungwe
Swahili: mtupa mwitu
Tumbuka: mduzi

Faidherbia albida

Afrikaans: ana, ana-boom
Arabic (Chad): harraz
Arabic (Sudan): hazar, hiraz
Ateso: edurokoit, ewoi
Bambara: balansan, balasa
Cangin (Senegal): saas
Chichewa: nsangu
Dagomba: puhu wuni
Djerma: gao
English: apple-ring acacia, winterthorn
French: kad, cadde, arbre blanc
Fula (Fulfude, Pulaar): cayki, caski
Hausa: gao
IsiZulu: umHlalankwazi
Kuunda: musangu
Maasai: ol-erai
Moore: zanga, zaaga
Portuguese: espinheiro de Angola
Sepedi: mogabo
Serer: saas
Setswana: mokosho
Somali: garbi
Tabwa: muchese
Tamachek: athes, ates
Tonga: musangu, muunga
Tumbuka: nsangu
Turkana: edurokoit
Venda: muhoto
Wolof: kad

Gliricidia sepium

English: mother of cocoa
French: gliricidie des haies
Yoruba: agunmaniye

Keielia africana

Afrikaans: worsboom
Arabic: abu shutor, um shutur, um mashatur, abu sidra
Bemba: mufungufungu
Chichewa: mvunguti
English: sausage tree
French: saucissonnier
Fula: jilahi
Hausa: rawuya
Igbo: uturubein
Kikiyu: mũratina
Lozi: mufungufungu, muzungula, mPolata
Luganda: mussa
Lunda: ifungufungu, mufunofuno
Luo: yago
Ndebele: umvebe
Northern Soto: modukguhlu
Nyanja: chizutu, mvula
Shona: mubveve, musonya, muvhumati
Swahili: mbungatimwegeamnyegeamvongonya, mvungwa, mwicha, mvungavunga
Tigrigna: mederba
Tongan: muzungula, muVeve
Tugen (Kalenjin): totinwo
Tumbuka: mvunguti
Venda: muvevha
Yoruba: pandoro
Zulu: umVunguta, umFongothi

Mucuna pruriens

Bekwarra: akpakru 
Bemba: sepese
Bini: iyèkpè
Chichewa: kalongonda
English: Bengal bean, cow itch, cowage, cowhage, itchweed, Mauritius bean, velvet bean
French: pois a gratter, pois pouilleux, pois velu, pois eveque, pois mascate
Ibo: agbala
Igala: inyelekpe
Nyanja: nkasi
Portuguese: feijão maluco
Shona: huriri
Swahili: upupu
Yoruba: werepe, yerepe

Securidaca longepedunculata
Afrikaans: krinkhout
Agnuakgna: urao
Amargna: temene, etse, menahe, etse menabele
Ateso: elilie, elilyoi
Bambara: satene
Bertagna: sheqet
English: violet tree
French: arbre a serpents, arbre aux hachettes
Gumuzgna: sikida
Luganda: lilo
Lugbara: oiyofe
Lugishu: wadambasima
Lugwe: mwiabala
Lugwere: loloyi
Luo (Acholi): aliya, lalia, lalon
Nuyergna: leele
Runyankore: mweya
Runyoro: nkondwe
Shinashgna: sigida
Tswana: mmaba
Tumbuka: muuluka
Venda: mpesu
Wolaytgna: sangano
Zulu: iphuphuma

Senna spectabilis

Chichewa: kesha
English: spectacular cassia, calceolaria shower, cassia, pisabed, yellow shower, whitebark senna
French: casse remarquable, séné spectaculaire
Kikuyu: mwenu
Swahili: mhomba, mhoba
Tumbuka: kesha

Tephrosia vogeli

Chichewa: katupe, mthuthu
Diola: diabi
English: Vogel’s tephrosia, fish-poison-tree, fish-poison bean, fish bean
French: téphrosie de Vogel
Fula-Pulaar: bãntãnkuludi, garkassa ki
Fulfulde: yomji
Manding-Bambara: diéfa diaba, diéfé daba, tiabi ndiaboy, tiébi ndiaboy
Mandinka: bãntamaro
Portuguese: tefrósia
Swahili: utupa wa mrima, utupa wa kingindo, utupa wa kibaazi, mtupa, mibaazi, kibazi, kibaazi
Tumbuka: tetesya
Yao: uwombwe

Tithonia diversifolia

Afrikaans: Mexikaanse sonneblom
English: Bolivian sunflower, Mexican sunflower, Nitobe chrysanthemum, shrub sunflower, tree marigold
French: tournesol mexicain
Kamba: ilaa
Kikuyu: maruru
Kisii: amaua maroro
Luo: maua makech, akech, maua madungo
Luhya: maua amalulu
Portuguese: margaridão-amarelo, girassol mexicano