Rien ne sert de courir; il faut partir à point : normes de production pour les cultivatrices et les cultivateurs de pommes de terre

Cultures agricoles

Notes au radiodiffuseur

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Pour s’assurer que les aliments sont sains, aider les agriculteurs, les agricultrices, les transformateurs et les transformatrices et améliorer les chaînes de valeur, les gouvernements veillent à l’élaboration et l’application de normes en matière de culture et de transformation d’aliments tels que les pommes de terre. Les normes sont des lignes directrices détaillées pour la production de produits agricoles sains et de haute qualité. Ils couvrent tous les aspects de la production, la transformation, l’étiquetage et du transport. Le bureau national des normes de chaque pays collabore avec d’autres intervenants pour élaborer et veiller à l’application de ces normes.

Lorsque les producteurs, les productrices, les transformateurs et les transformatrices respectent les normes, la qualité des produits s’améliore, les producteurs, les productrices, les transformateurs et les transformatrices peuvent s’attendre à une augmentation des revenus et les consommateurs et les consommatrices ont la garantie d’avoir des produits agricoles sains et de haute qualité. En outre, la vente et lacommercialisation au-delà des frontières nationales deviennent possibles, comme c’est le cas avec les normes harmonisées d’Afrique de l’Est et équatoriale pour les pommes de terre fraîches.

Le présent texte est un feuilleton radiophonique constitué de six scènes qui montre la manière dont les petits cultivateurs et cultivatrices de pommes de terre peuvent cultiver des pommes de terre fraîches suivant les normes du marché. Le texte porte sur les normes à respecter en ce qui a trait aux semences, aux pratiques culturales, à la récolte, la conservation et au transport.

Vous pourriezvous inspirer de ce feuilletonpour réaliser uneémission similaire sur les normes de culture de pommes de terre ou d’autres cultures dans votre région. Sinon, vous pourriez présenter le présenter dans le cadre de votre émission agricole ordinaire en vous servant des voix de comédiens et de comédiennes de doublage pour représenter les personnages.

Choisissez un indicatif sonoreoriginal pour le début et la fin de chaque épisode afin que votre auditoire sache instantanément qu’un nouvel épisode du feuilleton est sur le point de commencer. Créez une promo pour le feuilleton et diffusez-le souventau cours de votre émission agricole ordinaire et à d’autres moments où les agriculteurs et les agricultrices sont susceptibles d’être à l’écoute.

À la fin de la diffusion du feuilleton, diffusez une interview que vous avez réalisée avec un cultivateur ou une cultivatrice de pommes de terre ou un ou une spécialiste dela chaîne de valeur de la pomme de terre. Invitez les auditeurs et les auditrices à appeler ou à envoyer des messages texte pour faire part de leurs questions et leurs commentaires. Les sujets de discussion pourraient tourner autour des questions suivantes :

  • Quelles sont les normes de production recommandées pour la culture de pommes de terre fraîches destinées au marché?
  • Quelles sont les plus grandes difficultés qu’éprouvent les cultivateurs et les cultivatrices à respecter ces normes, et comment peuvent-ils venir à bout de celles-ci?

Durée estimée du présent élément : 15-20 minutes, avec la musique d’intro et de sortie.

Texte

PERSONNAGES :

AGENTE DE VULGARISATION :
Femme dans la mi-trentaine, qui s’y connaît et qui a suivi des études en agriculture. Elle est connue et appréciée dans le village.

MURIMI :
Son nom signifie « agriculteur » en kikuyu. Âgé de la mi-quarantaine, cela fait longtemps qu’il cultive. C’est un homme heureux et charismatique, un bon cultivateur, mais il ne fait pas attention aux détails. Il est insouciant et aime passer du temps avec ses amis tout en prenant un verre.

GITONGA :
Son nom signifie « le riche ». C’est un homme sérieux dans la mi-trentaine, qui fait ses premiers pas dans le domaine agricole, qui très pointilleux et décidé à réussir.

MACHARIA :
Son nom signifie « celui qui cherche ». Il s’agit d’un homme d’affaires dans le début de la trentaine qui parle vite. Il a grandi dans le village de Wamugunda, mais réside et mène une grande partie de ses activités en ville. Il aime les produits agricoles de bonne qualité.

DÉCOR :
Village de Wamugunda, au centre du Kenya. Wamugunda signifie « de la terre agricole. »

LE VOLUME DE L’INDICATIF SONORE AUGMENTE PUIS DIMINUE

NARRATEUR :
Les pommes de terre sont une importante culture vivrière en Afrique de l’Est et centrale, en plus d’être une importante source d’énergie. Elles parviennent à maturité en trois mois et produisent de bons rendements. Toutefois, elles ne se conservent que quelques mois. Elles peuvent être également transformées en fécule et en chips de pommes de terre. Cela signifie que les pommes de terre constituent une bonne source de revenus pour les agricultrices et les agriculteurs! Toutefois, plusieurs d’entre eux ont de mauvaises récoltes et gagnent peu d’argent. Pourquoi? Parce qu’ils ne respectent pas les normes fixées pour la culture, la récolte et la conservation des pommes de terre en vue de préserver leur qualité.

Dans le feuilleton d’aujourd’hui, nous rencontrons deux agriculteurs qui ont cultivé des pommes de terre à la même période. Un d’entre eux a eu une très bonne récolte et a vendu ses pommes de terre à un prix très élevé. L’autre n’a pas prêté attention aux détails lorsqu’il a planté, récolté et entreposé ses pommes de terre. Par conséquent, sa récolte a été mauvaise et il a perdu de l’argent. En fait, personne ne voulait acheter ses pommes de terre! Dans l’émission de ce jour, vous apprendrez comment il faut cultiver, entreposer et transporter les pommes de terre conformément aux normes harmonisées afférentes aux racines et aux tubercules en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. Cultiver suivant ces normes vous permettra d’obtenir un meilleur marché et un revenu plus élevé. Restez à l’écoute.

L’INDICATIF SONORE AUGMENTE PUIS DIMINUE

SCÈNE 1

NARRATEUR :
Bienvenue au village de Wamugunda, où habitent les agriculteurs Gitonga et Murini. Aujourd’hui, les agricultrices et les agriculteurs de Wamugunda rencontrent une agente de vulgarisation agricole qui leur apprend à cultiver des pommes de terre de bonne qualité. Écoutons.

EFFETS SONORES:
VOIX DE NOMBREUX AGRICULTRICES ET AGRICULTEURS QUI DISCUTENT

AGENTE DE VULGARISATION:
Bien, résumons ce que nous avons appris aujourd’hui sur les pommes de terre. (MARQUE UNE PAUSE PENDANT QUE LES VOIX CESSENT DE SE FAIRE ENTENDRE) Les pommes de terre fournissent de la nourriture aux gens de la communauté et nous rapportent un revenu vraiment substantiel si nous les cultivons suivant les normes en vigueur en Afrique de l’Est. Alors … est-ce que quelqu’un peut me rappeler ce qu’on a dit à propos des soins qu’il faut accorder aux pommes de terre?

GITONGA :
On a appris qu’il fallait cultiver les pommes de terre à partir de semences de bonne qualité, récolter au bon moment, c’est-à-dire pas trop tôt ni trop tard, et s’assurer de ne pas couper ou abîmer les tubercules pendant la récolte. Oh, encore une autre chose! Il est important de mettre les pommes de terre dans de bons récipients propres pour éviter toute contamination. Il faut également entreposer les tubercules dans un endroit frais et sec et dans des matières d’emballage convenables pour éviter qu’ils ne se gâtent rapidement.

AGENTE DE VULGARISATION :
Très bien, Gitonga. Et n’oubliez pas de bien emballer et étiqueter les pommes de terre également, en précisant le poids et la source du produit.

MURIMI :
Nous avons dit aussi qu’on pouvait gagner beaucoup d’argent en cultivant des pommes de terre. J’ai aimé ce point!

EFFETS SONORES:
RIRES

AGENTE DE VULGARISATION :
(RIANT) En effet, Murini, mais il doit s’agir de pommes de terre de bonne qualité. Les pommes de terre de bonne qualité vous rapporteront plus d’argent! Il ne s’agit pas uniquement de n’importe quelle pomme de terre. De plus, souvenez-vous que les pommes de terre peuvent être transformées en chips et exportées ou utilisées par les industries. Mais cela ne se produira que si les agriculteurs respectent les normes de qualité en ce qui a trait à la culture des pommes de terre.

Bien, cela met fin à notre rencontre. Je vous souhaite le meilleur pour la culture de vos pommes de terre!

EFFETS SONORES:
APPLAUDISSEMENTS QUI S’AFFAIBLISSENT PAR LA SUITE

SCÈNE 2

À LA FERME DE GITONGA

EFFETS SONORES:
SONS PROVENANT D’UNE FERME (POULETS, VACHES, BRUIT DE BÊCHES)

MURIMI :
(SE RAPPROCHANT DU MICRO)Bonjour Gitonga mon voisin, comment vas-tu? Je suis venu voir comment tu allais.

GITONGA :
(RESPIRANT DIFFICILEMENT ENTRE DEUX COUPS DE BÊCHES) Je vais bien Murini. Comment vas-tu?

MURIMI :
Je vais bien, voisin, la vie est très relaxe. Je vois que tu es occupé. Que vas-tu planter cette saison?

GITONGA :
Ici, je vais semer du maïs, du haricot et des légumes, mais je vais également cultiver des pommes de terre de bonne qualité là-bas. La saison dernière, ma récolte de pommes de terre n’a pas été bonne. Alors que les pommes de terre peuvent rapporter beaucoup d’argent, comme l’a dit l’agente de vulgarisation.

MURIMI :
(BÂILLANT) Je suis tout simplement content d’avoir terminé de planter mes pommes de terre. Maintenant, je peux me reposer et attendre la récolte!

GITONGA :
(SURPRIS) Il n’a même pas commencé à pleuvoir et tu songes déjà aux récoltes? Je suis en train de bêcher mon exploitation pour la deuxième fois. Ensuite, je vais monter des billons et épandre du fumier et de l’engrais, et planter les pommes de terre avant l’arrivée des pluies dans deux semaines. C’est ce que madame l’agente de vulgarisation nous a appris, n’est-ce pas?

MURIMI :
(AVEC DÉDAIN) L’agente de vulgarisation par ci, l’agente de vulgarisation par là … Tu n’es pas obligé de suivre tout ce qu’elle a dit! Tu n’es plus un écolier, voyons Gitonga. (PAUSE) Ne t’inquiète pas. Je vais épandre l’engrais plus tard. Pour l’instant, laisse-moi me reposer. Je suis certain que nous aurons tous les deux une bonne récolte.

GITONGA :
Je l’espère. Mais fais tout de même attention. La dernière fois, aucun de nous n’a obtenu une très bonne récolte, car nous avions pris des raccourcis et semé de mauvaises graines. Cette fois, je suis décidé à obtenir de bonnes pommes de terre.

MURIMI :
(CALMEMENT, SEREIN, BÂILLANT) Ne t’inquiète pas, Gitonga … Cela fait trèèèès longtemps que je procède ainsi. Crois-moi, les pommes de terre produiront bien.

GITONGA :
Tu veux qu’on parie?

MURIMI :
(SE RÉVEILLANT TOUT D’UN COUP) Bien sûr! Que dirais-tu si on pariait 1 000 shillings pour la personne dont la production rapportera le plus?

GITONGA :
D’accord.

MURIMI :
(GLOUSSANT) Et puisque je sais que je vais gagner le pari, pourquoi ne rajouterions-nous pas deux semaines de travail pour la prochaine saison de plantation?

GITONGA :
Cela me paraît un peu dur, mais va pour ça.

MURIMI :
Je vais rentrer. J’attends de la visite. À bientôt.

GITONGA :
D’accord.

EFFETS SONORES:
DIMINUER LES SONS PROVENANT DE LA FERME

SCÈNE 3

EFFETS SONORES:
AUGMENTER LES SONS PROVENANT DE LA FERME, PUIS BAISSER LE VOLUME ET MAINTENIR BAS

MURIMI :
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Bonjour, Gitonga. Je me suis dit que j’allais passer chez toi pour qu’on aille au centre commercial prendre un verre. (PAUSE) Mais je vois que tu as commencé à récolter.

GITONGA :
(LA RESPIRATION HALETANTE) Merci, mais ce ne sera pas possible aujourd’hui. Tu n’as pas commencé à récolter?

MURIMI :
Pas encore, peut-être la semaine prochaine.

GITONGA :
Est-ce que ce ne sera pas un peu trop tard pour récolter? (EXCITÉ) Regarde cette moisson! Je suis vraiment heureux! Cette fois-ci, j’ai suivi à la lettre ce que l’agente de vulgarisation nous a dit. Pas de raccourci cette fois-ci. J’ai préparé ma terre au bon moment, je me suis procuré de bonnes variétés de pommes de terre et j’ai répandu du fumier et de l’engrais durant la plantation. J’ai sarclé deux fois et j’ai coupé les buissons tout autour de mon champ pour éloigner les organismes nuisibles comme les rats et les taupes, car tu sais qu’ils peuvent causer d’énormes problèmes…

MURIMI :
(L’INTERROMPANT SUR UN TON IMPATIENT) D’accord, d’accord! Tout ce travail! Je n’ai pas fait tout ça … mais je sais que je vais tout de même avoir une bonne récolte! J’ai tout simplement semé les graines de l’année dernière et j’ai labouré une fois et utilisé de l’engrais. C’est suffisant! (PAUSE) Comme je l’ai dit, cela fait longtemps que je fais ce travail et je suis sûr de remporter le pari.

GITONGA :
(EXCITÉ, ET S’EXPRIMANT RAPIDEMENT) Je vais vendre mes pommes de terre à Macharia, le monsieur de la ville. Il viendra ici au début de la semaine prochaine. Donc, il faut que je récolte les pommes de terre, que je les trie selon leurs tailles et que je sépare les bons tubercules des mauvaises. J’ai construit un nouveau magasin où il fait frais et sec. Je vais les y entreposer en attendant qu’il arrive. Avec le reste, je ferai des chips que je vendrai aux supermarchés du coin.

MURIMI :
(MÉPRISANT) Pourquoi es-tu si ambitieux, Gitonga? Tu veux vendre à Macharia? Il ne te proposera pas un bon prix. Je vais lui vendre quelques sacs, et j’emporterai le reste au marché local.

GITONGA :
(SURPRIS) Mais est-ce que tu obtiendras un bon prix? Tu sais ce qui arrive lorsque toutes les pommes de terre se retrouvent sur le marché local en même temps, le prix baisse énormément!

MURIMI :
Ne t’en fais pas. Si le prix baisse trop, j’en emmènerai en ville. Il est facile de trouver un marché en ville. Tout le monde y mange de la pomme de terre.

GITONGA :
(L’AIR INCERTAIN) Je ne crois pas que ce soit facile. Pourquoi ne pas les trier tout simplement et les conserver bien, pour ensuite les vendre à Macharia? De toute façon, il les emmène en ville et il propose un bon prix lorsque les pommes de terre sont de bonne qualité. Te rappelles-tu ce que nous avons appris sur les conditions de conservation et de transport? Tu dois les transporter dans un récipient matelassé pendant le voyage. Sinon, un long voyage pourrait les abîmer.

MURIMI :
(MINIMISANT SES INQUIÉTUDES) Ça n’est pas un gros problème. La route qui mène à la ville est bonne maintenant. Les pommes de terre parviendront en bon état. (CRIANT PENDANT QU’IL S’ÉLOIGNE) Ne te fais pas trop de mauvais sang, Gitonga! Je m’en vais au centre commercial pour prendre un verre. (RIANT) Je suis désolé que tu doives rester ici sous ce soleil chaud. (DIMINUER LES SONS PROVENANT DE LA FERME ET LE SON DU RIRE DE MURIMI)

SCÈNE 4

EFFETS SONORES:
BRUITS PROVENANT D’UNE FERME. PORTIÈRES D’UNE VOITURE QUI S’OUVRENT ET SE REFERMENT.

MACHARIA :
(SIFFLOTANT) Gitonga! Gitonga, je suis venu chercher les pommes de terre. Où es-tu?

GITONGA :
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Bienvenue Macharia. Allons-y au lieu d’entreposage pour que tu puisses faire votre choix.

EFFETS SONORES:
BRUITS DE PAS

MACHARIA :
Je vois que tu cultives aussi du maïs et du haricot.

GITONGA :
Oui, en effet, ainsi que des légumes sur un petit lopin là-bas.

MACHARIA :
Ils poussent bien également. Peut-être que je t’en achèterai lorsqu’ils seront prêts.

GITONGA :
Certainement. Nous y sommes. Je les ai triées … les grosses pommes de terre sont ici et les petites de l’autre côté.

MACHARIA :
Wow, tes pommes de terre ont l’air bonnes, Gitonga! (PAUSE) Elles sont entières, propres, fermes, sèches, et il n’y a aucune trace de couleur verte sur la pelure … et je ne vois aucun signe de maladie ou d’organismes nuisibles. Il n’y a pas de trace de germination ou de déformation non plus. (IL SE MET DEBOUT) Elles sont vraiment bonnes. Il n’y a aucun doute que je les prends. À combien vends-tu le sac?

GITONGA :
Trois mille shillings. Je sais que le sac se vend entre 3 500 et 4 000 shillings en ville où tu les revends.

MACHARIA :
C’est cher, Gitonga, mon frère. Écoute, je vais te prendre le sac à 1 600 shillings. Il s’agit d’un très bon prix.

GITONGA :
(L’AIR DÉTERMINÉ) Non, je ne peux pas les vendre à ce prix. Comme tu l’as dit, elles sont de très bonne qualité. Il se peut que ma récolte ne soit pas très abondante, mais j’ai pris le temps de cultiver des pommes de terre de bonne qualité. Par conséquent, j’aimerais avoir une meilleure offre.

MACHARIA :
Que dis-tu de deux mille shillings?

GITONGA :
Mon dernier prix c’est deux mille cinq cents shillings.

MACHARIA :
Bien, je vais chercher ailleurs. Je suis sûr que ton voisin Murimi me fera une meilleure offre.

GITONGA :
(CONFIANT) Peut-être bien, mais mes pommes de terre sont de meilleure qualité, je peux te l’assurer.

EFFETS SONORES:
DIMINUER LES SONS PROVENANT DE LA FERME

SCÈNE 5

EFFETS SONORES:
SONS PROVENANT DE LA FERME. PORTIÈRE D’UNE PORTE QUI S’OUVRE ET SE REFERME.

MACHARIA :
(SIFFLOTANT) Murimi! Murimi, je suis venu pour chercher des pommes de terre. Es-tu là?

MURIMI :
(SE RAPPROCHANT DU MICRO, NERVEUX) Je suis là, Macharia. Je t’attendais. S’il te plaît, j’ai besoin que tu achètes mes pommes de terre.

MACHARIA :
D’accord, laisse-moi y jeter un coup d’œil d’abord. Tu sembles bien pressé de les vendre.

MURIMI :
(BALBUTIANT PENDANT QU’ILS MARCHENT VERS SON LIEU D’ENTREPOSAGE) Aaah, mais oui … N’est-ce pas que tout le monde veut vendre des pommes de terre à Wamugunda? Bien, nous y sommes. Combien me paieras-tu? J’ai plein de pommes …

MACHARIA :
(L’INTERRUPANT) … Dieu du ciel! Tes pommes de terres sont en mauvais état, Murimi! Regarde! Celles-ci sont en train de devenir vertes : elles sont restées trop longtemps dans le sol. Et regarde celles-là. Elles sont en train de pourrir. Ça sent terriblement mauvais!

MURIMI :
(DÉSESPÉRÉ) Elles ne ressemblaient pas à ça lorsque je les ai regardées la semaine dernière. Aaah … il y en a quand même plusieurs qui sont bonnes si tu observes bien … tiens, comme celle-là …

MACHARIA :
(L’INTERROMPANT) Non, non, Murimi … Je crois que tu n’as pas prêté attention aux détails lorsque tu as cultivé et entreposé tes pommes de terre.

MURIMI :
(DE PLUS EN PLUS DÉSESPÉRÉ) Je vais te vendre celles qui sont de bonne qualité pas du tout cher. Que dirais-tu de 1 500 shillings pour le sac?

MACHARIA :
(INCRÉDULE) Qui voudrait acheter ces pommes de terre, Murimi? Bref, comme tu as mélangé celles qui sont bonnes aux mauvaises, elles vont toutes pourrir avant que je n’arrive en ville. De plus, on y trouve toutes les tailles, grosses et petites. Et regarde, est-ce un récipient de pesticide que je vois là? Tu n’es pas sérieux? Ça peut empoisonner les gens. Le lieu d’entreposage doit être sécuritaire.

MURIMI :
D’accord, que dirais-tu de mille shillings par …

MACHARIA :
Non, merci, M. Murimi. Gitonga m’a proposé deux mille cinq cents shillings pour un sac et ses pommes de terre sont d’une qualité exceptionnelle. Je vais accepter son offre. Je suis désolé, Murimi, peut-être la saison prochaine si tes pommes de terre sont bonnes …

EFFETS SONORES:
DIMINUER LES SONS PROVENANT DE LA FERME

SCÈNE 6

EFFETS SONORES:
SONS PROVENANT DE LA FERME. PORTIÈRES D’UNE VOITURE QUI S’OUVRENT, SE REFERMENT.

MACHARIA :
(CRIANT AVEC INSISTANCE) Gitonga! Gitonga, je suis de retour.

GITONGA :
(SUR UN TON MOQUEUR) Hmmm, Macharia, qu’est-ce qui te ramène?

MACHARIA :
(IMPATIENT) Je vais prendre toutes tes pommes de terre. Je me suis promené dans tout le village, même chez Murimi. Tes patates sont les meilleures. Je vais prendre 60 sacs.

GITONGA :
Oui, chef! Mais seulement à 3 000 shillings le sac.

MACHARIA :
(D’UN AIR IMPLORANT)Tu avais dit 2 500 shillings le sac, Gitonga. Mon frère, tu augmentes le prix de tes pommes de terre toutes les 30 minutes ou quoi?

GITONGA :
(CONFIANT) 3,000, Macharia, c’est à prendre ou à laisser.

MACHARIA :
(HÉSITANT, PUIS DÉCIDANT RAPIDEMENT) Hummm … D’accord, je vais les acheter toutes. Bien, voici de bons sacs d’emballage. Nous allons mettre les étiquettes là-dessus. Indique le poids du sac et ton adresse sur le sac. Je vais me rendre au village pour une heure, puis je reviendrai chercher tes pommes de terre. C’est bon de travailler avec toi, Gitonga. On se revoit dans une heure.

GITONGA :
Merci, Macharia.

EFFETS SONORES:
PORTIÈRES D’UNE VOITURE QUI S’OUVRENT ET SE REFERMENT, LA VOITURE S’ÉLOIGNE, FONDU ENCHAÎNÉ LAISSANT PLACE À UN BRUIT DE PAS DE COURSE QUI SE RAPPROCHENT.

MURIMI :
(SE RAPPROCHANT DU MICRO, ESSOUFLÉ) Gitonga! Gitonga!

GITONGA :
Oui, Murimi, que puis-je faire pour toi?

MURIMI :
Ce sont mes pommes de terre.

GITONGA :
Qu’est-ce qu’elles ont?

MURIMI :
(INQUIET) Disons simplement que j’ai appris ma leçon. Mes pommes de terre sont mauvaises, même Macharia a refusé de les acheter! (S’ARRÊTE POUR REPRENDRE SON SOUFFLE) La saison prochaine, je vais faire tout comme tu as fait, et tu vas me montrer comment m’y prendre, je ne prendrai plus de raccourcis.

GITONGA :
(RIANT) Donc, tu reconnais que j’ai gagné?

MURIMI :
(HÉSITANT) Eh bien … À combien s’élevait notre pari?

GITONGA :
Je suis sûr que tu n’as pas oublié … De toute façon, on avait parié 1 000 shillings et deux semaines de dur labeur dans ma ferme durant la saison de sarclage. (RIANT) Je vais laisser tomber volontiers la partie de sarclage.

MURIMI :
Tiens. (BRUIT DE BILLETS) Voici tes 1 000 shillings. Mais la prochaine fois, le pari s’élèvera à 3 000 shillings et je sais que vais le remporter! (RIRES DE GITONGA)

FIN DU FEUILLETON RADIOPHONIQUE

NARRATEUR :
Vous écoutiez un feuilleton radiophonique sur la culture de pommes de terre suivant les bonnes normes. Rappelez-vous que vous aussi pouvez obtenir des pommes de terre de bonne qualité comme l’agriculteur Gitonga si vous cultivez, récoltez et conservez vos pommes de terre de la bonne manière.

Cette émission a été produite par le projet « Améliorer l’adoption des normes harmonisées pour les racines et les tubercules en Afrique orientale et centrale » dont l’objectif estd’améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs et agricultrices d’exploitations familiales grâce à la commercialisation et une hausse du commerce régional des racines et des tubercules en Afrique de l’Est et centrale.

Le projet a été financé par l’USAID par l’entremise de l’Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique orientale et centrale (ASARECA).

Les partenaires du projet sont l’Institut international d’agriculture tropical (IITA), le Bureau national de normalisation de l’Ouganda, le Bureau rwandais de la normalisation, le Bureau tanzanien de la normalisation et l’Université de Nairobi.

Pour de plus amples renseignements sur les normes harmonisées pour les racines et les tubercules, veuillez contacter le bureau des normes de votre pays.

Acknowledgements

Rédaction : Winnie Onyimbo, Trans World Radio, Nairobi, Kenya
Révision :Dr Abass Adebayo, spécialiste en valeur ajoutée, Institut international d’agriculture tropicale (IITA), et Dr Gabriel Ndunguru, consultant pour l’IITA.

Le présent texte radiophonique a été rédigé avec l’appui du bureau tanzanien de l’Institut international d’agriculture tropicale. 

 

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