Lorsque la chance frappe à votre porte, ouvrez-la grande : lutte contre les organismes nuisibles au niébé

Agriculture

Notes au radiodiffuseur

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La production du niébé accapare plus d’hectares de terre que toute autre légumineuse cultivée au Ghana, et il est la deuxième légumineuse importante cultivée dans le pays. Au Ghana, une grande partie du niébé est cultivée dans le nord caractérisé par la savane. Toutefois, cette légumineuse peut être cultivée à travers tout le territoire.

Le niébé constitue une source importante de protéines bon marché pour les familles rurales et urbaines. En effet, les gens le surnomment souvent « la viande du pauvre », car il est très riche en protéines. Le potentiel de rendement du niébé peut atteindre jusqu’à une tonne et demie par hectare, mais au Ghana et dans le reste de l’Afrique de l’Ouest, le rendement habituel est inférieur à 300 kilogrammes par hectare.
Cette légumineuse tolère l’ombre et peut par conséquent être cultivée en association avec le maïs, le mil, le sorgho et d’autres cultures. Cela fait du niébé une composante importante des systèmes de culture intercalaire traditionnels, surtout dans les zones arides de la savane. Dans ces régions, les tiges séchées du niébé sont un important aliment pour les animaux.

Au Ghana, les organismes nuisibles, l’invasion des champs par la striga, les maladies, la sécheresse et les sols peu fertiles constituent les obstacles majeurs à la production du niébé. Les insectes et la striga peuvent causer des pertes de 15 à 100 % de rendement, en fonction de l’ampleur de l’invasion et la sensibilité de la variété cultivée.

Les variétés feuillues de niébé procurent du fourrage pour le bétail, ainsi que du grain, tandis que les variétés à croissance indéterminée ou grimpantes forment un couvert pour le sol, étouffant ainsi les mauvaises herbes et empêchant le sol de s’éroder. Toutes les variétés capturent et fixent l’azote atmosphérique dans le sol, le rendant ainsi plus fertile.

Le niébé est une culture qui résiste à la chaleur et la sécheresse. Les meilleurs moments pour le semer au nord du Ghana se situent entre mi-juillet et début août pendant l’hivernage, ou en octobre pour ceux et celles qui veulent tirer profit de l’humidité résiduelle en cultivant le long des berges et d’autres étendues d’eau. Dans les vallées, on peut également semer le niébé en mai avec l’arrivée des premières pluies. Entre mi-juillet et début août, une bonne répartition des pluies est importante en ce qu’elle permet à la culture de bien s’implanter et de produire des cosses. Après être parvenue à maturité, il lui faut au plant une période pour sécher.

Le niébé procure aux familles rurales de la nourriture, des aliments pour les animaux et un revenu financier. Les produits transformés englobent la farine de niébé, les gâteaux de haricot, les beignets de niébé et les galettes de niébé.

Le présent feuilleton porte sur la lutte contre les organismes nuisibles au niébé. Il a été réalisé sur la base d’interviews effectués avec des agriculteurs, des agricultrices et des experts.

Vous pourriez décider de présenter ce feuilleton dans le cadre de votre émission agricole courante, en vous servant de comédiennes et comédiens de doublage pour représenter les intervenantes et les intervenants. Si tel est le cas, assurez-vous de préciser à votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit de voix de comédiens, et non celles des personnes avec lesquelles les entrevues originales ont été réalisées.

Vous pourriez également vous servir de ce texte pour faire des recherches ou vous en inspirer pour réaliser vos propres émissions sur la culture du niébé ou des thèmes similaires dans votre pays.

Entretenez-vous avec des agricultrices, des agriculteurs et des experts qui cultivent le niébé et qui ont une bonne connaissance de cette plante. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :

La culture du niébé est-elle répandue dans votre région? Si oui, quelles sont les difficultés que les agricultrices et les agriculteurs rencontrent, surtout avec les organismes nuisibles et les maladies? Certains d’entre eux ont-ils trouvé des solutions à ces problèmes, dont ils pourraient parler dans votre émission? Que pensent les agents de vulgarisation et les autres experts de ces problèmes?

Les agricultrices et les agriculteurs cultivent-ils le niébé surtout pour leur consommation personnelle? La culture du niébé est-elle une activité rentable dans votre région? Quelles sont les perspectives économiques?

Durée estimée du feuilleton : 20 minutes avec musique d’intro et de fin.

Texte

PERSONNAGES

Afariwa :
Ambitieuse et pleine d’ardeur au travail. Décidée à participer et à remporter le concours agricole. Elle est l’épouse de Kojo.

Kojo :
Époux d’Afariwa. Il n’approuve pas la décision de sa femme de cultiver du niébé.

Yawa :
Sœur et belle-sœur d’Afariwa. Elle a perdu toute sa production de niébé à cause d’une attaque d’organismes nuisibles.

Épisode 1

l’indicatif sonore s’AMPLIFIE, PUIS diminue et maintenu bas

ANIMATEUR :
Bienvenue à ce feuilleton de trois épisodes intitulé « Lorsque la chance frappe à votre porte, ouvrez-la grande. » Je suis votre animateur, ____, et je vais vous présenter ce feuilleton sur (nom de la station de radio). À la suite du feuilleton, nous vous communiquerons les numéros auxquels vous pourrez appeler et envoyer vos SMS pour parler de la lutte contre les organismes nuisibles au niébé. Nos numéros pour les appels téléphoniques sont ____, et ____ pour l’envoi des SMS.

L’INDICATIF SONORE S’AMPLIFIE ET diminue en fondu enchaîné

NarratEUR :
La détermination et le travail acharné n’ont jamais tué qui que ce soit. Et nous devons saisir rapidement chaque occasion qui se présente à nous et donnez le meilleur de nous. Afariwa et son mari, Kojo, sont de petits exploitants agricoles. Elle prend une décision qui pourrait changer leurs vies pour toujours. Mais Kojo a peur de se lancer dans cette aventure, après avoir assisté à la destruction totale de la ferme de sa sœur, Yawa, par des organismes nuisibles. Les craintes de Kojo parviendront-elles vraiment à convaincre Afariwa de changer d’idée?

Les organismes nuisibles sont un des plus grands problèmes des productrices et producteurs de niébé. Le présent feuilleton nous aidera à comprendre ce à quoi il faut s’attendre avec eux et comment les combattre.

EFFETS SONORES:
AFARIWA CRIE D’UNE VOIX SI FORTE QUE SON MARI SORT PRÉCIPITAMMENT DE LA CASE

Kojo :
Afariwa, qu’est-ce qui se passe? Qu’est-ce qui t’arrive? (AFARIWA CONTINUE DE CRIER) C’est quoi le problème?

Afariwa :
As-tu appris la nouvelle?

Kojo :
Comment entendre la nouvelle alors que tu t’agrippes à la radio? De plus, tu sais bien que je viens de rentrer du champ et que je me prépare à prendre mon bain.

Afariwa :
(L’INTERROMPANT) Ils viennent juste d’annoncer que le gouvernement effectuera une inspection à la fin de la période des semis, et que les meilleurs producteurs de niébé seraient récompensés.

Kojo :
Et alors?

Afariwa :
Tu veux savoir c’est quoi la récompense?

Kojo :
(impatient) Pourquoi tournes-tu autant autour du pot? Tu sais que je déteste quand tu te comportes ainsi.

Afariwa :
(le taquinant) Et c’est ça qui fait que je t’aime beaucoup plus (RIRES)

Kojo :
(COMMENÇANT À S’ÉLOIGNER) Je ne pense pas que cela m’intéresse encore. Tu peux garder ta nouvelle pour toi.

Afariwa :
(À HAUTE VOIX) Le gouvernement ajoutera les produits du gagnant ou de la gagnante sur la liste de produits agricoles à exporter cette année.

Kojo :
(surpris) Mais en quoi cela te concerne-t-il? Pourquoi es-tu si excitée?

Afariwa :
Mon cher mari, deux collectivités ont été sélectionnées et la nôtre figure parmi elles.

Kojo :
Je ne comprends toujours pas. Pourquoi es-tu si excitée que notre collectivité ait été sélectionnée?

Afariwa :
Je vais gagner ce concours. Mon champ sera le meilleur, et je vais commencer à travailler avec le gouvernement pour exporter du niébé. (ELLE TAPE DES MAINS ET FAIT LA FÊTE)

Kojo :
(D’UN AIR SCEPTIQUE) Quoi? (se tordant de rire)

Afariwa :
Pourquoi ris-tu? Parce que j’ai dit que j’allais travailler avec le gouvernement? Bien, mon cher, tu peux continuer à rire aussi longtemps que tu le voudras. Cela va se produire – et alors nous allons voir si tu vas continuer à rire. (KOJO CONTINUE DE RIRE) Je ne vais pas rester là à te regarder te moquer de moi.

EFFETS SONORES:
UNE PORTE S’OUVRE ET SE REFERME

Kojo :
(SE PARLANT À LUI-MÊME) Quelle mouche a piqué ma femme? Pourquoi parle-t-elle ainsi? (RIRES) Vous imaginez … elle va travailler avec le gouvernement. Elle ne cultive même pas sur une grande surface. Elle cultive seulement dans le champ situé à l’arrière-cour alors que je travaille dans le champ de maïs. Elle doit être en train de devenir folle (RIRES).

EFFETS SONORES:
UNE PORTE S’OUVRE

Afariwa :
Ne crois pas que je suis en train de devenir folle.

Kojo :
(SURPRIS) Oh, je ne t’ai pas entendu arriver

Afariwa :
Comment aurais-tu pu m’entendre alors que tu riais de moi comme si j’avais enfreint un tabou? Écoute, mon cher mari, c’est l’occasion pour nous de changer nos vies.

Kojo :
(FRUSTRÉ) De quoi es-tu même en train de parler? As-tu idée des conditions qu’il faut remplir pour obtenir une si grande récompense? Ma chère, qui t’a mis cette idée dans la tête? Nous ne pouvons pas comparer notre ferme aux autres fermes de cette collectivité. As-tu vu la grande ferme moderne de mon ami Kyeremeh et sa femme? Si les autorités demandent à savoir qui sont les meilleurs agriculteurs, je suis convaincu que le chef ne tiendra même pas compte des autres exploitations.

Afariwa :
Ne parle pas ainsi. Nous pouvons gagner aussi facilement que les autres. Ne sommes-nous pas aussi des agriculteurs? Penses-tu que nous ne pouvons pas gagner parce que nous n’avons pas une grande terre?

Crois-moi, mon mari. J’ai des idées qui pourraient nous servir. Te souviens-tu que ma sœur et son mari nous ont dit que nous pourrions utiliser leur terre lorsqu’ils déménageront en ville dans trois semaines? Nous pouvons cultiver sur les deux lopins de terre.

Kojo :
Wow … j’ai l’impression que tu as déjà commencé à faire des projets. (D’UNE VOIX DÉTERMINÉE) Mais je ne prendrai pas part à cette folie. Et je ne vais pas permettre que tu fasses de moi la risée de cette communauté.

(l’air incrédule) Que connais-tu en matière d’agriculture? N’as-tu pas vu ce qui s’est passé avec le champ de niébé de ma sœur la saison dernière? As-tu vu comment toute son exploitation a été une perte totale? Je ne sais pas si la terre sur laquelle elle a semé le niébé était maudite ou quoi. Mais je ne subirai pas cette honte, et je te prie de mettre fin à toutes ces sottises!

Afariwa :
(D’UNE VOIX POSÉE) Pourquoi le fait de vouloir cultiver du niébé est une folie? Je vais adhérer à l’association paysanne et j’apprendrai tout ce qu’il m’est possible d’apprendre. J’aurai de l’aide, et nous pourrons travailler pour changer nos vies pour toujours.

Je ne pense pas que la terre ou même le niébé que Yawa a planté étaient maudits. Elle a eu des problèmes avec les organismes nuisibles – c’est ce qui lui a fait perdre toute sa production. Je crois que nous pouvons faire mieux avec notre champ de niébé.

Kojo :
(SCEPTIQUE) Notre champ de niébé? De quoi parles-tu? Nous n’avons pas de champ de niébé et nous n’en aurons jamais.

Je ne veux plus entendre parler de niébé. Si tu penses que tu es prête à cultiver, viens m’aider dans notre champ de maïs et arrête de cultiver ton jardin dans l’arrière-cour. C’est mon dernier mot!

EFFETS SONORES:
UNE PORTE S’OUVRE ET SE REFERME VIOLEMMENT

Afariwa :
(SE PARLANT À ELLE-MÊME) Pourquoi mon mari est-il si contrarié par cette idée? Si je gagne, n’allons-nous pas tous en profiter? Hmm… mais c’est vrai … je ne sais rien de la culture du niébé.

ELLE PREND UNE PAUSE, ET EXCITÉE) Oui! Je vais me joindre à l’Association pour le développement agricole intégré et j’obtiendrai toutes les informations dont j’ai besoin. Je rendrai visite à Yawa et je lui demanderai de m’aider aussi. Je suis sûre qu’elle a des choses qu’elle pourrait partager avec moi. Qui sait? Peut-être qu’elle cherche une autre occasion de se départir de sa honte.

L’INDICATIF SONORE S’AMPLIFIE, PUIS S’ESTOMPE.

ÉPISODE 2

L’INDICATIF SONORE S’AMPLIFIE ET DIMINUE EN FONDU ENCHAÎNÉ

Narrateur :
La belle-sœur d’Afariwa, Yawa, est venue lui rendre visite dans sa ferme. Elles bavardent en travaillant et Yawa est impressionnée par la façon dont Afariwa gère si bien sa ferme.

EFFETS SONORES:
AFARIWA ET YAWA CHANTENT

Yawa :
ARRÊTE DE CHANTER ET s’étire) Je suis tellement fatiguée. Nous travaillons depuis ce matin, et nous n’avons même pas réalisé que vous avez abattu tout ce travail. N’es-tu pas fatiguée?

Afariwa:
Si, mais je ne peux pas me permettre d’arrêter maintenant.

Yawa :
Belle-sœur, je sais que tu es décidée à gagner ce concours. Mais cela ne signifie pas que tu dois te tuer à la tâche!

Afariwa :
Tu ne comprends pas, cela est très important pour moi. Je dois prouver à toute la communauté, et surtout à ton frère, que je suis une bonne agricultrice.

Yawa :
(RIRES) Pourquoi es-tu si déterminée à prouver à ton mari qu’il a tort? Je veux dire, si tu es capable de produire une culture de bonne qualité, ne profitera-t-il pas de cette chance?

Afariwa :
Je sais que ce sera le cas. Et alors, il apprendra à soutenir sa femme la prochaine fois qu’elle aura un grand rêve! (ELLES RIENT TOUTES LES DEUX)

Yawa :
Je suis contente que nous ayons demandé au chef d’inscrire ta ferme au concours. Ma plus grande crainte était de savoir comment nous combattrions les organismes nuisibles qui ont détruit mon champ de niébé la saison dernière. Ç’a été une grande catastrophe. J’ai tout perdu. Alors, dis-moi … comment t’es-tu prise pour empêcher que ces insectes affamés n’attaquent tes cultures?

Afariwa :
Tout ça, c’est grâce à l’Association pour le développement agricole intégré. Je suis allée voir le directeur, M. Aboagye, pour lui faire part de mon désir de participer au concours. Il a été si impressionné qu’il a proposé de m’aider chaque fois que j’en aurais besoin.

Yawa :
D’accord, mais comment as-tu combattu les ravageurs? Sur mon champ, je croyais que tout était maîtrisé. Et les insectes me donnaient l’impression d’être inoffensifs.

Afariwa :
En tant qu’agricultrice, tu dois être mieux informée que moi, Yawa. Il y a deux choses que tu dois faire pour combattre les organismes nuisibles. Par exemple : tu dois prendre le temps de préparer ta terre avant de l’ensemencer. Pour cultiver le niébé, tu dois choisir un sol bien drainé, et éviter les terres gorgées d’eau. Tu peux retourner la terre à l’aide d’une houe, une herse ou labourer le sol, ou la biner avec une charrue à bœufs ou un tracteur afin de permettre aux racines de mieux pousser. Mais si les sols sont fragiles et s’érodent facilement, il ne faut pas trop les labourer.

Autre chose : tu dois sarcler toutes les mauvaises herbes, nettoyer le chaume, couper les arbres et les arbustes, car ils peuvent servir d’abri pour les organismes nuisibles. Toute cette préparation permet de réduire le nombre d’insectes sur ta ferme.

L’autre erreur que tu as commise, Yawa, c’est que tu n’as pas pris le temps d’inspecter ton champ pour voir si des organismes nuisibles s’y trouvaient. Je me rappelle t’avoir vu dans ton champ de maïs, mais tu prenais à peine de t’occuper de tes plants de niébé.

Yawa :
Ç’a été ma faute, Afariwa. Ma famille avait besoin d’une quantité supplémentaire de nourriture et d’argent, donc j’ai rapidement semé le niébé pour pourvoir à leurs besoins. Je savais que le niébé pouvait fertiliser la terre et qu’il était très nourrissant pour la famille. De plus, je sais qu’il peut résister aux organismes nuisibles jusqu’à un certain point.

Mais je n’ai pas pulvérisé les insecticides sur mon champ au bon moment. Et quand j’ai fini par le faire, j’en ai pulvérisé tellement pendant deux semaines que cela a provoqué plus de dégâts que les insectes.

J’ai dépensé beaucoup d’argent pour acheter les pesticides et payer les ouvriers afin qu’ils pulvérisent mon champ. Mais, c’est alors qu’un des ouvriers a dû être transporté rapidement au dispensaire local un après-midi, car il vomissait. Le médecin a effectué quelques tests et nous a dit qu’il avait été intoxiqué. Ils avaient découvert des traces de pesticides. C’est là que j’ai réalisé que je ne faisais pas les choses de la bonne manière.

Afariwa :
Yawa, tu devrais pulvériser le champ avec des insecticides en dernier ressort. Comme je le disais, il est important d’inspecter ton champ. Ainsi, tu sauras quel type d’organismes nuisibles s’y trouvent, le nombre, les dégâts qu’ils ont causés, et l’ampleur des dégâts qu’ils pourraient causer à l’avenir. Grâce à ces informations, tu peux connaître les solutions qui sont mieux adaptées pour toi et ta ferme. Tu dois inspecter ton exploitation régulièrement. Ainsi, tu pourras identifier et éliminer les facteurs qui pourraient prédisposer les cultures aux attaques d’organismes nuisibles. Lorsque tu découvres un nombre important d’organismes nuisibles, surveille comment ces populations d’insectes se développent et le niveau des dégâts qu’ils causent. Tu dois savoir à quel moment les dégâts sont assez importants pour justifier l’utilisation de méthodes de lutte antiparasitaire.

yawa :
Quels sont les organismes nuisibles qu’on doit surveiller en ce qui concerne le niébé?

AFARIWA :
Tu dois surveiller les pucerons avant la floraison, les thrips et les insectes foreurs de cosses dénommés maruca au moment de la floraison et les insectes suceurs de cosses lorsque les cosses se forment. Mais rappelle-toi, le fait de voir juste quelques insectes ne signifie pas qu’il faille prendre des moyens draconiens.

Yawa :
Veux-tu dire que ce n’est pas bon de pulvériser le champ? Mais nous l’avons fait pendant des années. Pourquoi soudainement ce n’est plus acceptable?

AFARIWA :
Comprends-moi bien. Lorsque les organismes nuisibles deviennent trop nombreux, tu dois agir. Mais avant d’envisager la pulvérisation, essaie d’utiliser les bonnes vieilles méthodes telles que le simple ramassage à la main et l’utilisation de planches collantes pour piéger les insectes.

Yawa :
C’est quoi une planche collante?

AFARIWA :
Tu peux fabriquer une planche collante en étalant de la vaseline ou de l’huile de moteur sur un contreplaqué jaune. Tu dois disposer les planches de sorte qu’elles soient bien réparties à travers le champ, mais assure-toi de garder une distance suffisante pour éviter que les feuilles ne collent aux planches. Tu peux aussi remplir des bassines jaunes à moitié avec de l’eau savonneuse et les disposer en guise de pièges de façon uniforme à travers le champ.

YAWA :
Pourquoi la couleur jaune?

AFARIWA :
Car les insectes sont attirés par les couleurs brillantes et ils tomberont dans l’eau au fur et à mesure qu’ils s’en approcheront. Il y a d’autres moyens dont tu peux te servir. Tu peux labourer le sol pour interrompre le cycle de reproduction des organismes nuisibles. Certains insectes vivent dans le sol et y pondent leurs œufs. Par conséquent, le fait de retourner la terre les expose et cela détruit leurs habitats.

Et parfois, il est important de ne prendre aucune mesure contre certains insectes comme les mantes religieuses et les coccinelles qui sont des prédateurs d’organismes nuisibles, ainsi que les abeilles qui sont des pollinisateurs.

YAWA :
Que faire lorsqu’aucune de ces méthodes ne fonctionne?

Afariwa :
(RIRES) Bien, si rien d’autre ne fonctionne, alors la pulvérisation d’insecticides constitue la bonne chose à faire. Mais les agricultrices et les agriculteurs disposent de plusieurs options. N’oublie pas les choses comme la rotation des cultures, la plantation au bon moment, la culture de variétés résistantes, le fait de planter en respectant l’espacement recommandé, le contrôle efficace et rapide des mauvaises herbes et le fait de récolter rapidement. Ce sont toutes de bonnes pratiques naturelles qui peuvent réduire l’invasion des champs par les organismes nuisibles. Il est également important de cultiver correctement en supprimant les parties mortes ou infectées de plants et en les brûlant ou les enfouissant sous terre.

YAWA :
Je suis impressionnée par toutes tes connaissances, Afariwa! Comme j’aurais aimé savoir tout cela plus tôt. J’étais si préoccupée par mon champ de maïs que je n’ai accordé aucun moment au niébé.

AFARIWA :
J’étais tout simplement comme toi, Yawa. Je me suis inquiétée la première fois que j’ai aperçue des organismes nuisibles dans mon champ. Alors, je suis allée voir M. Aboagye. Il est venu inspecter les lieux et s’est mis à me parler de L.A.I.

Yawa :
L.A.I? Qu’est-ce que c’est?

Afariwa :
(RIRES) J’ai eu exactement la même réaction lorsque j’ai entendu ça. Au début, je pensais qu’il allait citer de grands noms de pesticides que je ne pourrais pas acheter. Mais il m’a expliqué que L.A.I signifiait « Lutte antiparasitaire intégrée ». La méthode L.A.I faire référence à l’utilisation de diverses stratégies pour éliminer les insectes, y compris les pratiques agricoles appropriées, la plantation à la bonne période et l’utilisation de bons pesticides en dernier ressort. Il m’a expliqué différentes méthodes que je pouvais utiliser pour résoudre le problème d’organismes nuisibles. Avec la méthode L.A.I, les agricultrices et les agriculteurs peuvent combattre efficacement les insectes tout en minimisant les risques pour les personnes et l’environnement.

Yawa :
Wow, Afariwa … tu devrais vraiment travailler avec les agents de vulgarisation pour sensibiliser les autres agricultrices et agriculteurs.

Afariwa :
Yawa, tu parles comme si tu n’étais pas une agricultrice. Nous ne devons pas produire les cultures, combattre les organismes nuisibles et récolter les cultures au détriment de l’environnement.

Yawa :
Ah bon? J’imagine que tu n’as pas pulvérisé ton champ alors?

Afariwa :
Ce n’était pas nécessaire. J’avais déjà détecté les insectes et j’ai appliqué les méthodes qui étaient mieux adaptées à mon champ. Tu sais que les insectes attaquent le niébé à chaque étape de la croissance de la plante, n’est-ce pas? En fonction du type, du nombre d’insectes et de l’ampleur des dégâts, il se pourrait que tu doives recourir aux insecticides deux à trois fois.

Yawa :
Vraiment? Sauf erreur de ma part, je me rappelle que tu m’as dit que M. Aboagye avait conseillé de pulvériser le champ tôt le matin si jamais on devait utiliser des insecticides. Pourquoi ne peut-on pas le faire à tout moment?

Afariwa :
(RIRES) Tu comprends pourquoi je te demandais de m’accompagner aux réunions de l’association paysanne? Le matin, la fleur s’ouvre et cela permet aux plants de niébé d’absorber plus facilement le produit chimique qui anéantira les organismes nuisibles. Tu peux aussi pulvériser les plants tard le soir à l’aide d’un pulvérisateur à dos. Il s’agit également des moments où la plupart des organismes nuisibles sortent pour se nourrir, alors tu obtiendras de meilleurs résultats en utilisant des insecticides de contact. Il s’agit d’insecticides toxiques pour les insectes nuisibles dès qu’ils les touchent.

Yawa :
Okay, je comprends maintenant.

EFFETS SONORES:
GRONDEMENT DE TONNERRE

Afariwa :
Je sens qu’il va pleuvoir, dépêchons-nous de rentrer avant d’être trempées.

Yawa :
Très bien. (EXCITÉE) J’ai hâte que les autorités et la communauté tout entière viennent enfin voir ton niébé. Je crois que tu vas gagner! Tu as appliqué toutes les mesures nécessaires et ton champ s’est beaucoup amélioré!

L’INDICATIF SONORE S’AMPLIFIE, PUIS S’ESTOMPE.

 

ÉPISODE 3

L’indicatif SONORE S’AMPLIFIE ET DIMINUE EN FONDU ENCHAÎNÉ

NarratEUR :
On ne sait jamais à quel moment de bonnes nouvelles nous parviendront. Alors, on doit être prêt à tout moment.

Alors qu’Afariwa rentre chez elle après avoir quitté le marché, elle rencontre le messager du chef. Durant les dernières semaines, les autorités, les agents de vulgarisation, et les membres du conseil traditionnel avaient procédé à une inspection des fermes en compétition et avaient désigné un gagnant. Grâce à son travail acharné et son dévouement, ils avaient sélectionné Afariwa comme meilleure productrice de niébé. Elle court chez elle pour rapporter la bonne nouvelle à son mari.

MUSIQUE DE TRANSITION

Afariwa :
Kojo! Kojo! Il faut que tu entendes ça. Kojo! Kojo!!

EFFETS SONORES:
UNE PORTE S’OUVRE. BRUIT DE LA RADIO.

Kojo :
Afariwa! Je viens juste d’entendre ton nom à la radio. Tu es la gagnante. Tu as été sélectionnée ma chère épouse! Nous avons gagné!

Afariwa :
Un instant, Kojo, as-tu dit nous avons gagné? Tu te trompes, mon cher. J’ai gagné. En fait, ta sœur et moi avons gagné!

Kojo :
(L’AIR DÉSOLÉ) Ne fais pas ça, Afariwa. J’ai toujours su que tu gagnerais. J’ai vu la façon dont tu étais assidue aux rencontres de l’association paysanne, et comment tu appliquais les leçons à la lettre. Je suis si fier de toi!

YawA :
(JOYEUSE, SE RAPPROCHANT DU MICRO) Afariwa! Oh, chère belle-sœur, je suis venue aussi rapidement que je l’ai pu. J’étais à la cuisine lorsque mon fils est arrivé en criant ton nom. Dès que j’ai appris la nouvelle, j’ai tout laissé tomber et j’ai couru. Félicitations!

Afariwa :
Merci, Yawa. Mais n’oublie pas que nous avons gagné.

Kojo :
Si, nous avons gagné.

Yawa :
(D’UN AIR MOQUEUR) Oh, ton mari, mon frère, s’est finalement rangé de ton côté?

Kojo :
J’ai toujours été de son bord! (TOUS RIENT)

Afariwa :
Le chef m’a convoqué au palais. Il m’a demandé de m’y rendre tôt le matin pour rencontrer les autorités.

Kojo :
Je sais que tu as pris certaines précautions avant d’aménager le champ, et j’ai remarqué que tu n’as pas utilisé d’insecticides lorsque tu as vu les organismes nuisibles. Comment t’es-tu prise pour les éliminer aussi efficacement sans que cela nuise à tes rendements?

Afariwa :
La première étape consiste à semer de bonnes graines. J’ai choisi de bonnes semences qui n’étaient ni perforées ni ridées. J’ai appris beaucoup de choses concernant les variétés de niébé que je pouvais cultiver et celles qui résistaient aux organismes nuisibles dans notre collectivité. J’ai sarclé toutes les mauvaises herbes, car elles peuvent servir d’abri aux insectes. Et j’ai gardé mon champ propre en éliminant toutes les parties infectées des plants, en plus de laver tous mes outils régulièrement. Tu dois prêter attention à toutes ces choses si tu veux éviter d’avoir des problèmes.

Kojo :
Afariwa, mon épouse, tous tes efforts pour combattre les insectes et les mauvaises herbes ont porté fruit. Je ferai certainement la même chose pour notre prochaine production de niébé. Et même toutes nos autres cultures! J’ai décidé qu’on allait travailler ensemble dans ton champ de niébé la saison prochaine.

Afariwa :
La saison prochaine? Je suis heureuse de te l’entendre dire.

Yawa :
Ne m’oublie pas quand les autorités seront là.

Afariwa :
Comment pourrais-je t’oublier? En fait, nous allons partager les gains ensemble.

Kojo :
(SE RACLANT LA GORGE) Aurais-je ma part de gains?

Afariwa :
(D’UN AIR GRAVE, MAIS MOQUEUR) Ah bon, dis-moi pourquoi ce devrait être le cas? N’étais-tu pas contre cette idée? Je vais réfléchir à la question avant de décider quoi faire.

Yawa :
S’il te plaît, Afariwa, ne sois pas trop sévère envers ton mari. Je sais qu’il peut être souvent très têtu. Mais pardonne-lui son grave entêtement. Je suis sûre qu’à partir de maintenant il sera toujours de ton côté

Kojo :
Oh oui, je promets de l’être.

Afariwa :
Bien sûr que tu auras ta part. Tu es mon mari et rien ne peut changer cela. (TOUS RIENT)

L’indicatif sonore s’amplifie et disparaît

ANIMATEUR :
C’est la fin de votre feuilleton « Lorsque la chance frappe à votre porte, ouvrez-la grande ». Merci d’avoir été à l’écoute. Nous allons maintenant ouvrir nos lignes pour vos appels et vos envois de SMS. Aujourd’hui, nous recevons (nom de l’expert/experte). Il/elle répondra à vos questions sur la lutte contre les organismes nuisibles au niébé et les bonnes méthodes qui peuvent vous être utiles. Nos numéros de téléphone sont le ____ et le ____ pour vos envois de SMS.

Acknowledgements

Rédaction : Jennifer Amoah, attachée des programmes (volontaire), Radios Rurales Internationales, Ghana

Révision : Francis Kusi, chercheur (entomologiste), Council for Scientific and Industrial Research (CSIR) et Savanna Agricultural Research Institute (SARI), Tamale, Ghana

Information sources

Pesticide Action Network (PAN) Allemagne, 2014. Field Guide to Non-Chemical Pest management in Cowpea Production. http://www.oisat.org/downloads/Field_Guide_Cowpea.pdf (en anglais seulement)

Ministère de l’Agriculture, la Foresterie et des Ressources halieutiques de la République d’Afrique du Sud, 2011. Production guidelines for cowpeashttp://www.arc.agric.za/arc-gci/Fact%20Sheets%20Library/Cowpea%20-%20Production%20guidelines%20for%20cowpea.pdf

 

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