L’usine de M. Bana : des normes de qualité pour la production de pommes de terre et de manioc frais

Activités après récolteCultures agricoles

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Pour veiller à que les aliments soient propres à la consommation, aider les agricultrices, les agriculteurs, ainsi que les industries transformatrices, et enfin pour améliorer les chaînes de valeur, les États participent à l’élaboration et l’application de normes afférentes à la production et la transformation de denrées alimentaires comme la pomme de terre et le manioc.

Les normes sont des directives détaillées qui s’appliquent à la production de produits agricoles sains et de haute qualité. Elles couvrent tous les aspects de la production, la transformation, l’étiquetage et le transport. Dans chaque pays, le bureau national des normes définit et veille à l’application desdites normes en collaboration avec d’autres acteurs.

Lorsque les producteurs et les transformateurs respectent les normes, leurs produits sont d’une meilleure qualité, et ils peuvent s’attendre à obtenir un meilleur revenu. Les consommateurs eux aussi sont assurés d’avoir des produits sains et de haute qualité. De plus, le commerce et la mise en marché entre les frontières nationales sont possibles, comme c’est le cas pour les normes harmonisées établies par l’Afrique orientale et centrale en ce qui a trait aux pommes de terre et au manioc. Bien que le présent feuilleton parle des normes appliquées en Afrique orientale et centrale, votre pays pourrait disposer de normes très similaires. Effectuez quelques recherches pour en savoir davantage.

Le présent feuilleton composé de huit scènes explique comment les producteurs et les transformateurs de pomme de terre et de manioc peuvent cultiver et préparer ces denrées. Il traite des normes de récolte, de conservation, de transformation et d’emballage du manioc et des pommes de terre.

Vous pourriez vous en inspirer pour réaliser une émission similaire sur les normes afférentes au manioc ou à d’autres cultures dans votre région. Sinon, vous pourriez le présenter dans le cadre de votre émission agricole courante, en vous servant de comédiennes et de comédiens de doublage pour représenter les intervenants.

Vous pourriez effectuer un suivi du feuilleton en interviewant un transformateur de manioc ou de pommes de terre, une agricultrice ou un agriculteur qui cultive du manioc ou de la pomme de terre pour le marché de la transformation, ou un expert de la chaîne de valeur de la pomme de terre ou du manioc. Invitez les auditrices et les auditeurs à appeler ou envoyer des SMS avec leurs questions et leurs commentaires. Les sujets de discussion pourraient inclure :

  • Quels sont les meilleurs débouchés à travers lesquels les producteurs peuvent écouler leurs produits pour le marché de la transformation?
    • Dans quelles conditions les agricultrices ou les agriculteurs doivent-ils transformer son manioc ou ses pommes de terre, et à quel moment devraient-ils les amener chez un transformateur?
  • Si une auditrice ou un auditeur désire démarrer une petite entreprise de transformation, quelles mesures lui faut-il prendre pour réaliser une étude de marché pour savoir si cela peut lui rapporter de l’argent?

Durée estimée du feuilleton : 20 minutes avec musique d’intro et de fin.

Note : Le présent feuilleton est le deuxième d’une série de quatre éléments sur les normes afférentes aux pommes de terre et au manioc en Afrique orientale et centrale. Le premier, intitulé: « Le manioc est une richesse : de nouvelles normes harmonisées pour la transformation du manioc en farine en Afrique orientale et centrale », a été publié en septembre 2014 dans l’Ensemble de ressources 99. Le troisième et le quatrième de la série seront publiés dans de prochains Ensembles de ressources.

Texte

NARRATEUR:
Les pommes de terre et le manioc sont des cultures racines et tubercules importants, en plus d’être une grande source d’énergie dans plusieurs régions du monde.

En Afrique de l’Est, des millions d’agricultrices et d’agriculteurs cultivent le manioc et la pomme de terre surtout pour leur consommation familiale ou pour les vendre au marché après les avoir fraîchement récoltés. En les transformant et en y ajoutant de la valeur, les agricultrices et les agriculteurs peuvent gagner même plus d’argent. Les deux cultures fournissent d’abondantes matières premières aux industries, y compris l’amidon utilisé pour la fabrication de produits pharmaceutiques et de textiles. Toutefois, pour transformer la pomme de terre de terre et le manioc, les agricultrices et les agriculteurs doivent cultiver leurs denrées selon les normes de transformation.

Les deux cultures racines ne se conservent pas bien, surtout le manioc. Elles doivent faire l’objet de soins particuliers pendant la conservation et la transformation, et être bien séchées pour augmenter leur durée de conservation.

Dans le cadre des initiatives visant à aider les agricultrices et les agriculteurs à cultiver le manioc et la pomme de terre dans la région, la communauté d’Afrique de l’Est a défini des normes harmonisées que doivent appliquer les agricultrices et les agriculteurs pour avoir accès à des marchés plus lucratifs, tels que les marchés transfrontaliers et les industries de transformation.

Dans le feuilleton d’aujourd’hui, nous entendrons parler de normes de récolte, de conservation, de transformation et d’emballage du manioc et des pommes de terre expliquées par un homme qui exploite une usine de transformation depuis plus de 15 ans … Bienvenue à l’Usine de M. Bana.

Scène 1

Décor:
Extérieur. Usine de Bana. Journée
Fond sonore:
Bruit d’un moulin

Kosia, Zebra

EFFETS SONORES:
RUGISSEMENT D’UNE VIEILLE VOITURE QUI SE DIRIGE VERS LE MICRO ET S’ARRÊTE

EFFETS SONORES:
PORTIÈRE DE VOITURE QUI CLAQUE

KOSIA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO, MARMONNANT AVEC COLÈRE) Oh, cette voiture est usée! Usée!

ZEBRA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO, PROJETANT LA VOIX) M. Kosia, votre voiture vieillit rapidement comme son propriétaire! (RIRES)

EFFETS SONORES:
PORTIÈRE D’UNE VOITURE QUI CLAQUE À NOUVEAU

KOSIA:
(JURONS) Que diable! Cette portière de voiture! Je vais l’arracher un de ces jours pour en faire un foyer à charbon de bois!!!

ZEBRA:
(BEAUCOUP DE RIRES) Quel problème y a-t-il?

KOSIA:
Ce n’est pas grave. Zebra, est-ce que Bana est rentré de la ville?

ZEBRA:
Pas encore.

KOSIA:
Bien. Mon moulin ne fonctionne plus. La pièce de rechange que tu m’as vendue est totalement usée.

ZEBRA:
Elle n’était pas usée pas quand je vous l’ai vendue. Elle était juste vieille, MAIS PAS USÉE.

KOSIA:
J’ai besoin d’une autre, une nouvelle.

ZEBRA:
Je ne peux pas vous vendre de nouvelle pièce. Bana pourrait me le demander, et je pourrais perdre mon travail.

KOSIA:
Ton stupide patron est parti depuis deux mois. C’est toi qui gères l’usine de transformation. Tu as juste à lui dire qu’il y a eu des problèmes.

ZEBRA:
M. Bana gère cette usine depuis 15 ans. Il sait toujours quand je mens.

KOSIA:
D’accord. Peux-tu venir réparer la machine pour moi?

ZEBRA:
Non.

KOSIA:
Pourquoi pas?

ZEBRA:
M. Kosia, vous ne payez pas. J’ai réparé votre machine six fois en deux mois. Vous ne m’avez jamais donné un sou. Je ne peux pas continuer à venir dans votre usine. Je dois m’occuper du travail de mon patron. Je passe plus de temps là-bas qu’ici.

KOSIA:
Très bien. Je vais te payer aujourd’hui. Viens travailler.

ZEBRA:
Laissez-moi éteindre la machine avant qu’on n’y aille.

Scène 2

Décor:
Extérieur. Usine de transformation de Bana. Journée

Fond sonore:
Bruits de bicyclettes et de motos-taxis

Bana, Zebra

BANA:
(SE PARLANT À LUI-MÊME, SE RAPPROCHANT DU MICRO) Cet endroit semble fermé … Il est 15 h! Où est parti cet homme? (APPELANT) Zebra … Zebra … (PLUS FORT) Zebra! (BREDOUILLANT AVEC COLÈRE) C’est ridicule! Est-ce que ce monsieur a abandonné mon usine? Où sont mes clés?

ZEBRA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Oh, M. Bana, vous êtes là. Bonne arrivée, monsieur.

BANA:
(SUR UN TON TRÈS SÉVÈRE) Pendant combien de temps t’es-tu absenté de cette usine, Zebra?

ZEBRA:
Juste 30 minutes, monsieur. J’étais parti …

BANA:
Trente minutes? Pour moi c’est comme si tu n’avais jamais mis pied ici durant les deux mois pendant lesquels je me suis absenté. Regarde comment la cour est remplie de mauvaises herbes!

ZEBRA:
Monsieur, je me suis assuré que l’herbe ici, en avant soit toujours taillée!

BANA:
Mais tu es censé tailler l’herbe tout autour des installations, Zebra! Lorsque tu laisses l’herbe pousser autour de l’usine, tu attires les rats! Les rats sont des destructeurs. Ils pénètrent dans le magasin et se nourrissent de la farine … ils percent les sacs, ils urinent partout … ils laissent leurs crottes! Penses-tu que c’est ainsi que je vais garder mes clients?

ZEBRA:
Je suis désolé, monsieur. Je n’ai pas eu le temps …

BANA:
D’où viens-tu?

ZEBRA:
Euh … j’étais allé dîner.

BANA:
Tes mains sont entièrement recouvertes de graisse! De toute évidence tu étais en train de réparer une machine!

ZEBRA:
La vérité c’est que Kosia m’a demandé de venir lui donner un coup à son moulin!

BANA:
C’est incroyable! Zebra, je compte sur toi! Ma femme est malade et je dois faire des allers-retours en ville pour m’occuper d’elle. Tu dois tenir cet endroit très propre! Aussi bien l’intérieur des installations, que l’extérieur!

Seigneur! Tu veux nous achever ou quoi? Te rappelles-tu quand les agents du Bureau des normes sont venus ici pour nous former et nous expliquer tout ce nous devions faire pour être sûr que notre farine respecte les normes établies pour l’Afrique de l’Est? Ils ont certifié notre farine si bien que je peux la vendre maintenant en Tanzanie et en Ouganda tant et aussi longtemps qu’elle portera la marque de qualité. Par conséquent, nous devons préserver cette qualité, y compris la propreté des locaux.

ZEBRA:
Oui monsieur.

BANA:
Maintenant, mets-toi au travail! Ne fais rien d’autre avant de t’être assuré que toutes les mauvaises herbes ont disparu – de même que cette eau stagnante!

Scène 3

Décor:

Extérieur. Domicile de Martha. Journée

Fond sonore:

Bruits de poules et de chèvres

Bana, Martha, Tony

NOTE:
BRUIT DE COSSETTES DE MANIOC QU’ON ÉTALE SUR DES NATTES.

TONY:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Dites, maman, le manioc doit être sec maintenant! Pourquoi le retournons-nous encore? Et pourquoi devons-nous nous laver les mains chaque fois?

MARTHA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Laisse-le sécher quelques heures de plus! Étale-le ici.

EFFETS SONORES:
MANIOC SÉCHÉ RENVERSÉ SUR UNE NATTE EN PAPYRUS

MARTHA:
Je crois que nous aurons besoin de plus de nattes en papyrus.

TONY:
Mais pourquoi ne pas l’étaler sur le sol, plutôt que d’acheter toutes ces nattes?

MARTHA:
Parce que ça va se salir.

TONY:
Se salir?

MARTHA:
Oui. Pourquoi me regardes-tu ainsi?

TONY:
(SURPRIS) Vous dépensez tout cet argent pour acheter des nattes tout simplement pour garder le manioc propre? Une petite quantité de poussière peut se déposer sur les cossettes de fait qu’on les fait sécher sur le sol. Mais lorsqu’on les écrase pour en faire de la farine, personne ne voit la poussière. (RIRES). Je crois que vous gaspillez simplement de l’argent pour rien.

MARTHA:
Mon fils, les cossettes de manioc se salissent, et cela a une incidence sur la qualité de la farine. M. Bana nous a appris comment transformer les cossettes pour ravitailler son usine. Il nous a fait comprendre que cela est important, car il exporte sa farine partout en Afrique de l’Est maintenant que celle-ci porte le sceau du Bureau des normes. Il nous paie très bien pour garder les cossettes de manioc séché très propres.

TONY:
Avez-vous dit que M. Bana exporte maintenant son manioc vers d’autres pays?

MARTHA:
Oui. En Ouganda et en Tanzanie. Il a dit que les pays de l’Afrique de l’Est avaient décidé d’harmoniser leurs normes pour le manioc, les cossettes de manioc et la farine de manioc afin de s’assurer qu’ils sont propres à la consommation et de bonne qualité, et que les agricultrices et les agriculteurs peuvent le commercialiser facilement à travers la région. Si les agricultrices, les agriculteurs et les transformateurs respectent les normes, ils peuvent gagner plus d’argent. De plus, ils s’assurent ainsi d’avoir des marchés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

EFFETS SONORES:
BRUIT D’UNE VOITURE QUI SE DÉPLACE ET S’ARRÊTE LOIN DU MICRO

TONY:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Maman, regardez! C’est la voiture de M. Bana.

EFFETS SONORES:
LE BRUIT PROVENANT DE L’ÉTALAGE DES COSSETTES DE MANIOC CESSE

EFFETS SONORES:
BRUIT D’UNE PORTIÈRE DE VOITURE QUI S’OUVRE ET SE REFERME LOIN DU MICRO

BANA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Madame Martha! Bon travail, bon travail. Tony, comment vas-tu?

TONY:
Je vais bien, monsieur.

MARTHA:
(RIANT GAIEMENT) Heureux de vous voir, M. Bana! Bon retour à la maison!

BANA:
Merci, Martha. Comment vont les choses ici?

MARTHA:
Ça va bien, ça va bien. Comment se porte votre chère épouse actuellement?

BANA:
Pas très bien. Je devais revenir tout simplement parce que je commençais à m’inquiéter pour mes affaires et ma maison. J’envisage de repartir dès que je le pourrais, car elle ne va pas bien … elle a besoin de moi. Nos enfants font de leur mieux pour s’occuper d’elle, mais ils sont occupés.

MARTHA:
Vous m’en voyez vraiment désolée, monsieur. Mais nous prions pour elle. Dieu l’aidera à s’en sortir.

BANA:
Gardez-nous dans vos prières en effet. Toutefois, je m’inquiète sérieusement pour mon gérant, Zebra.

MARTHA:
Que voulez-vous dire?

BANA:
Je ne suis pas sûr qu’il puisse gérer les choses sans aucune surveillance. De retour après deux mois d’absence, j’ai retrouvé un désordre incroyable!

MARTHA:
Oh désolée.

BANA:
Bon, la vie ne se passe pas toujours comme on le veut! Alors, ce manioc m’est-il destiné?

MARTHA:
Si. Et le magasin en est également rempli.

BANA:
Oh, c’est bien! L’avez-vous fait sécher vous-mêmes?

MARTHA:
Si, je l’ai fait sécher moi-même!

BANA:
Bien … je sais que je peux compter toujours sur vous. Je vois que vous avez même construit des plateformes pour faire sécher les cossettes afin d’empêcher la poussière de s’y déposer et de tenir les animaux de la basse-cour comme je vous l’ai conseillé. Très bien, je dois partir. Je file au village de Moon Hill pour chercher des pommes de terre …

MARTHA:
Des pommes de terre? Pourquoi voulez-vous en acheter?

BANA:
Eh bien, c’est quelque chose que je veux essayer. Un de mes clients en ville m’a mis en contact avec un de ses amis qui gère un restaurant. Il veut que je le ravitaille en pommes de terre.

MARTHA:
Oh! Dieu m’aime! Je me demandais où je pourrais vendre toutes mes pommes de terre!

BANA:
Vous en avez? Bien, je reviendrai pour y jeter un coup d’œil. Il y a encore beaucoup d’agricultrices et d’agriculteurs que je dois rencontrer à Moon Hill … j’ai besoin d’une grande quantité de pommes de terre.

Scène 4

Décor:

Extérieur. Moulin de Kosia. Journée

Fond sonore:

Bruit de martèlement

Kosia, Zebra

ZEBRA:
(SE DÉPLAÇANT VERS LE MICRO, LES YEUX LARMOYANTS, ÉTERNUANT). M. Kosia, vous ne devinerez jamais ce qui vient de m’arriver!

KOSIA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Tu pleures Zebra? Quel est le problème?

ZEBRA:
Bana m’a renvoyé.

KOSIA:
Ah bon! Pourquoi?

ZEBRA:
Parce qu’il est tellement perfectionniste et seul un ange peut le satisfaire.

KOSIA:
(DE CÔTÉ, SE PARLANT À LUI-MÊME) C’est peut-être un foutu perfectionniste, mais tous les commerçants de la ville préfèrent sa farine.

ZEBRA:
Puis-je travailler ici, dans votre moulin, M. Kosia?

KOSIA:
Tant que tu détournes tous ses clients pour me les amener!

Scène 5

Décor:

Extérieur. Jardin de Martha. Journée

Fond sonore:

Cris d’oiseaux sauvages

Martha, Bana

BANA:
(SE DÉPLAÇANT VERS LE MICRO, SURPRIS) Eh, eh, eh, eh! Martha, c’est une bonne quantité de pommes de terre que vous avez là!

MARTHA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO, RIRES) Merci, M. Bana. J’espère que vous me proposerez un bon prix!

BANA:
Bien, ça dépend de normes selon lesquelles vous les avez produites!

MARTHA:
Il faut suivre aussi des normes pour les pommes de terre?

BANA:
Si. Il y a une norme pour tout, Martha! Souvenez-vous des normes que je vous ai apprises pour le manioc, les cossettes de manioc, l’amidon et la farine? Bien, il en existe également pour les pommes de terre et les sous-produits de pomme de terre.

MARTHA:
Vraiment?

BANA:
Si. Les consommateurs de pommes de terre doivent être également protégés. Par exemple: les pommes de terre vertes sont de mauvaise qualité.

MARTHA:
Quoi? Pourquoi?

BANA:
Parce qu’un tubercule à la peau verte démontre que celui-ci est resté exposé au soleil pendant sa croissance. Il ne sera bon ni pour la cuisson ni pour la fabrication de cossettes ou d’amidon. En l’achetant, les clients gaspilleront leurs sous.

MARTHA:
Intéressant …

BANA:
En effet. Les pommes de terre rondes, grosses et pulpeuses, exemptes de marques sont de meilleure qualité que celles qui sont déformées, petites, qui sont malades, qui ont été entaillées pendant la récolte …. Ces défauts sont des signes de mauvaise qualité! Les pommes de terre doivent également être récoltées dans de bons contenants propres pour éviter qu’elles ne provoquent des maladies chez les maladies ou que les maladies se propagent.

MARTHA:
(RIRES) Mais M. Bana! Voulez-vous dire qu’une grosse pomme de terre est plus délicieuse qu’une petite?

BANA:
Là n’est pas la question, Martha! Par exemple, les pommes de terre plus grosses fournissent de plus grosses frites, et plus les frites sont grosses, plus elles paraissent délicieuses, et plus vous aurez un meilleur prix. (RIRES) Voyez comment vous me regardez! Mais je suis très sérieux à propos de la nouvelle affaire dans laquelle je veux me lancer, car elle promet d’être lucrative. Si tout se passe bien, je vais commencer à emballer mes affaires … En fait, j’ai acheté les sacs en ville et je les ai fait estampiller.

MARTHA:
Et qu’elle est le nom de la marque des produits?

BANA:
L’Usine de M. Bana!!

MARTHA:
(RIRES) Wow! Quel joli nom!

BANA:
Ça l’est, et je veux qu’elle soit connue pour sa bonne qualité! Mes coordonnées sont indiquées sur le sac, alors les clients savent où me trouver s’ils ont un problème! Lorsque je reviendrai dans deux semaines pour les pommes de terre, je vous expliquerai davantage les normes afférentes aux pommes de terre.

MARTHA:
Normes, normes, normes. «Normes», vous n’avez que ce mot à la bouche … c’est pourquoi vous allez vous enrichir de plus en plus, M. Bana!

BANA:
Je reçois cela comme une bénédiction, madame Martha!

MARTHA:
C’en est une! Je ne peux toujours pas m’empêcher de remercier Dieu de ce que vous êtes celui qui va acheter mes pommes de terre!

Scène 6

Décor:

Intérieur. Moulin de Kosia. Journée

Fond sonore:

Bruit de moulin

Kosia, Zebra

KOSIA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO, HURLANT) Zebra, paresseux que tu es, stupide, idiot! Viens ici tout de suite!

ZEBRA:
(LOIN DU MICRO, VOIX LOINTAINE) Monsieur, je n’ai pas fini de manger!

KOSIA:
Je t’ai dit de venir ici tout de suite! Je ne te paie pas un salaire journalier pour manger!

ZEBRA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Bien, monsieur, je suis là! Je ne suis pas prêt à recevoir la moitié de mon salaire journalier tout simplement parce que j’ai pris un moment pour dîner!

KOSIA:
Ferme-la! Je suis un ancien militaire! Dans l’armée, on peut passer deux jours debout à regarder sans même se gratter! On peut manger un biscuit et passer toute une semaine au combat! Un homme est censé être fort!

ZEBRA:
De quoi avez-vous besoin, monsieur?

KOSIA:
Je veux que nous réparions ce moteur dans les plus brefs délais! Nous avons des tonnes de sacs de manioc à écraser!

ZEBRA:
Monsieur, je vous l’ai dit, nous ne pouvons plus réparer ce moteur avec nos propres moyens! Nous avons besoin d’aide!

KOSIA:
Nous allons demander de l’aide lorsque nous aurons écrasé tout ce manioc qui attend! Maintenant, aide-moi! Appuyons sur ce côté avec ce bâton et démarrons la machine. Là, tiens ça!

ZEBRA:
Monsieur, je ne peux pas tenir ça tout seul!

KOSIA:
Bon, si nous le tenons tous les deux, qui va démarrer la machine et verser le manioc à l’intérieur?

ZEBRA:
Mais, monsieur, c’est risqué. La courroie pourrait se casser d’un coup sec et enlever mon œil!

KOSIA:
Tu as juste à fermer les yeux! Je vais démarrer la machine maintenant!

EFFETS SONORES:
LE MOTEUR DU MOULIN DÉMARRE

KOSIA:
(PARLANT À VOIX HAUTE À CAUSE DU BRUIT DU MOTEUR). Tu vois, ça fonctionne bien! (CRIANT TRÈS FORT SOUDAINEMENT) Ouille, ouille! Mon nez!

EFFETS SONORES:
LE MOTEUR SE COUPE

KOSIA:
(PARLE EN TENANT SES NARINES FERMÉES) Oh, mon nez, mon nez! Apporte-moi un mouchoir! Ou une serviette! Je saigne tellement! Ooooh!

ZEBRA:
M. Kosia, je m’en vais! Cela aurait pu m’arriver! Au revoir!

PLUS TARD DANS LA JOURNÉE

Scène 7

Décor:

Extérieur. Moulin de Kosia. Journée

Fond sonore:

Bruits de bicyclettes, de taxis-motos

Kosia, Bana

BANA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) M. Kosia, vous m’avez fait appeler. C’est à quel sujet?

KOSIA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO, PARLANT AVEC SON NEZ BLESSÉ QUI EST FERMÉ) M. Bana, merci dêt benu.

BANA:
(MAINTENANT PRÈS DU MICRO, TOUT ALARMÉ) M. Kosia, que s’est-il passé avec votre nez?

KOSIA:
Zétait une petite acdent! Ze besoin que vous zachèt min manioc …

BANA:
(GLOUSSE) Quelle sorte de manioc, M. Kosia?

KOSIA:
Maniop zèk (sec) … Tout est inci! Regardez!

BANA:
Pourquoi ne l’écrasez-vous pas vous-même comme d’habitude?

KOSIA:
Pasqué mon masine ein totanment tini (finie), comme voun pounvez vouarrr!

BANA:
Mais M. Kosia, je ne peux pas acheter ce manioc!

KOSIA:
Pourquoi pas?

BANA:
Il est très en deçà des normes. Certains sont moisis, la plupart sont sales … Je suis désolé, mes clients attendent mieux de moi. Trouvez-vous un autre acheteur!

KOSIA:
S’in voun plaît pastaire! Ounh enlin vous? Ze vain voun vindre à in bon prin!

Scène 8

Location:
Extérieur. Ferme de Martha. Journée

Bana, Martha, Zebra

BANA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) Mesdames, très bon travail! C’est formidable! Avez-vous commencé à récolter à 4 h du matin?

MARTHA:
(RIRES) Bonne arrivée, M. Bana! Non, comme vous pouvez le voir, nous sommes nombreuses. Nous avons commencé à 7 h!

BANA:
Bien! Voici les sacs! Assurez-vous de les trier par taille. Il faut séparer les grosses des petites! Placez les variétés jaunes dans des sacs différents de ceux des variétés blanches …

MARTHA:
(APPELLE) Mesdames, avez-vous entendu ce qu’il a dit? Séparez les grosses et empaquetez-les séparément des petites! Faites-en de même pour les variétés jaunes et les variétés blanches! Venez chercher les sacs!

BANA:
J’ai vu quelqu’un entailler certains tubercules. Ne les empaquetez pas du tout! Même ceux qui sont abîmés, ne les mettez dans aucun sac!

MARTHA:
Où vais-je mettre toutes ces pommes de terre abîmées et entaillées, M. Bana? Ayez pitié de moi.

BANA:
Je n’achète que des pommes de terre intactes!

MARTHA:
S’il vous plaît! Mon fils doit aller à l’université! Ne pouvez-vous pas mélanger quelques pommes de terre entaillées à celles qui sont bonnes?

BANA:
Je ne peux pas! Les pommes de terre entaillées et abîmées pourrissent facilement et détruisent celles qui sont de bonne qualité! D’ici le temps qu’elles parviennent aux clients, la majeure partie pourrait avoir pourri.

MARTHA:
Je ne comprends pas ça. Mais comment expliquez-vous qu’il faille séparer les grosses des petites?

BANA:
Parce que les plus grosses valent beaucoup plus que les petites, comme je vous l’ai expliqué auparavant! Je vous donnerai un prix plus élevé pour les plus grosses!

MARTHA:
Et qu’en est-il de séparer les variétés?

BANA:
Certains clients aiment les jaunes, tandis que d’autres préfèrent les blanches. J’essaie de leur faciliter la tâche. C’est la raison pour laquelle j’ai estampillé les sacs!

MARTHA:
Wow! (FAISANT APPEL AUX DAMES). D’accord, mesdames, mettons-nous au travail! Vous avez entendu M. Bana!

FONDU DE FERMETURE. PAUSE. FONDU EN OUVERTURE

EFFETS SONORES:
KLAXON D’UN CAMION FAISANT MARCHE ARRIÈRE, PUIS MONTÉE DU MOTEUR EN RÉGIME DU CAMION

BANA:
(APPELANT D’UNE VOIX FORTE) Chauffeur, c’est bon! Maintenant, vous les garçons commencer à charger les sacs sur le camion!

MARTHA:
M. Bana, merci de m’avoir donné un bon prix! Donc ce camion s’en va en ville?

BANA:
Nous partons cette nuit!

MARTHA:
Vous repartez déjà?

BANA:
Ma femme a besoin de moi, Martha. Je dois être à ses côtés!

MARTHA:
Qu’en est-il de Zebra?

BANA:
Je l’ai renvoyé! C’est un jeune homme désordonné!

MARTHA:
Mais vous avez besoin de lui!

BANA:
Je me demande si je ne devrais pas vous confier ça, Martha!

MARTHA:
L’usine de transformation?

BANA:
Oui.

MARTHA:
(RIRES) Je perdrais tous mes doigts en essayant de faire marcher les machines.

ZEBRA:
(SE RAPPROCHANT DU MICRO) M. Bana, puis-je vous parler?

BANA:
Zebra, je suis occupé! Va-t’en.

ZEBRA:
S’il vous plaît, monsieur. Écoutez-moi … Je vous en supplie, à cause de Dieu!

BANA:
Arrête de t’agenouiller! Que veux-tu?

ZEBRA:
S’il vous plaît, redonnez-moi mon poste. Pour l’amour de Dieu!

TOUS:
SILENCE

ZEBRA:
Je vous en supplie!

MARTHA:
M. Bana, pardonnez-lui! Il va changer!

BANA:
Tu as de la chance que je n’aie personne d’autre pour s’occuper de l’usine! Très bien, tu peux reprendre ton poste!

ZEBRA:
Merci, monsieur! Je vous remercie infiniment!

BANA:
Mais à une condition: tu dois rendre compte à un nouveau gérant – Martha.

MARTHA:
((RIRES) Qu’est-ce que tout cela?

BANA:
Martha, s’il vous plaît, aidez-moi à surveiller l’usine pendant mon absence! Je ne veux pas perdre mes clients!

MARTHA:
Vu les circonstances, je vais vous aider. Au moins, il reste beaucoup de temps encore avant la période de sarclage.

BANA:
Merci!

MARTHA:
(PLAISENTERIES) Ne me remerciez pas … Peut-être qu’après avoir appris le métier, j’achèterai ma propre machine et je vous détrônerai, Bana, en devenant la meilleure meunière de la région.

TOUS LES DEUX:
RIENT

BANA:
Merci d’avoir accepté de m’aider, Martha. Après que nous aurons chargé le camion, je veux que nous allions au centre de transformation, afin que je puisse vous expliquer des directives et les procédures à suivre pour que la farine puisse bénéficier de la marque de qualité.

MARTHA:
La marque de «qualité»? De quoi s’agit-il?

BANA:
Il s’agit d’un sceau que le Bureau des normes appose sur les produits ayant été certifiés comme étant de très bonne qualité. C’est ainsi que les clients peuvent distinguer les produits de bonne qualité des mauvais. Vous savez que nous avons des commerçants corrompus. Des gens comme Kosia…

MARTHA:
RIT

BANA:
Des gens qui vendent de la farine sale, ou même de la farine avariée, juste pour gagner de l’argent. Donc, l’agent du Bureau des normes fait un tour de temps en temps pour s’assurer que la qualité est maintenue.

MARTHA:
Alors, est-ce la raison pour laquelle vous voulez que je gère votre usine pendant votre absence?

BANA:
Savez-vous à quel point je suis chanceux qu’ils ne soient pas passés au moment où l’usine était en si mauvais état!!!

MARTHA:
Je comprends.

BANA:
Martha, des produits de bonne qualité sont synonymes de plus de revenus, et en plus de ça, des clients sont en bonne santé et satisfaits.

NARRATEUR:
Cette émission a été réalisée dans le cadre du projet Enhancing adoption of Harmonized Standards for Roots and Tubers in East and Central Africa (Renforcer l’adoption des normes harmonisées pour la production de cultures racines et de tubercules en Afrique orientale et centrale) qui vise à améliorer des sources de revenus des agricultrices et agriculteurs d’exploitations familiales par le biais de la commercialisation et la vente accrue à l’échelle régionale de cultures racines et de tubercules en Afrique orientale et centrale.

Le projet a été réalisé grâce à l’appui financier de l’USAID, par l’entremise de l’Association pour renforcer la recherche agricole en Afrique orientale et centrale (ASARECA).

Le projet travaille en partenariat avec l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), le Bureau national des normes de l’Ouganda, le Bureau des normes du Rwanda, le Bureau des normes de la Tanzanie et l’Université de Nairobi.

Pour tout renseignement sur les normes harmonisées afférentes aux cultures racines et aux tubercules, veuillez contacter le bureau des normes de votre pays.

Acknowledgements

Rédaction : Tony Mushoborozi, créateur de contenu, Scrypta Pro Ltd., Ouganda
Révision : Catherine Njuguna, responsable régionale des communications internes pour l’Afrique de l’Est, Institut international d’agriculture tropicale (IITA)

Le présent feuilleton a été rédigé avec l’appui du bureau tanzanien de l’Institut international d’agriculture tropicale.

 

gac-logoProjet réalisé grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD)