Notes to broadcasters
Enregistrez et révisez cette ressource sous forme de document Word.
La rizi-pisciculture intégrée revient à produire du riz et élever des poissons dans le même champ au même moment et dans la même eau.
L’agropastoralisme est l’activité principale des habitants de Baguinéda, un village situé à 30 km de Bamako, la capitale du Mali. Il y a aussi 2300 hectares de riz irrigués par le fleuve Niger. C’est une véritable aubaine pour plus d’un millier de producteurs d’exploitations familiales qui se partagent le périmètre.
La rizi-pisciculture intégrée a démarré à Baguinéda en 2009 dans le périmètre irrigué dont la gestion relève de l’Office du Périmètre Irrigué de Baguinéda (OPIB), à travers un programme de pisciculture et de rizi-pisciculture financé par l’USAID. Baguinéda avait plusieurs atouts qui faisaient de lui une zone appropriée pour l’introduction de la rizi-pisciculture, y compris le savoir-faire des experts locaux, les unités de production d’alevins et un centre de recherche agricole.
Selon le responsable du service de la pêche de la zone, le projet n’a pas atteint son objectif principal qui était d’amener un plus grand nombre de producteurs de riz à élever des poissons. Seulement, une minorité de producteurs a adopté la rizi-pisciculture intégrée. Et, malgré les formations qu’ils ont reçues, ces producteurs ont élevé peu de poisson.
Mohamed Farota est une exception. Il produit beaucoup de poisons et de riz dans ses champs. Ce texte radiophonique raconte son histoire. Nous entendrons également Mamadou Traoré, le chef d’un organisme dénommé Antenne Pêche qui appuie les productrices et les producteurs de rizi-pisciculture intégrée. M. Traoré parle du rôle de son organisation et l’importance que revêt la rizi-pisciculture pour assurer la sécurité alimentaire.
Vous pourriez présenter ce texte radiophonique dans le cadre de votre émission agricole ordinaire, en utilisant des voix d’acteurs pour représenter les orateurs. Si tel est le cas, assurez-vous de préciser à votre auditoire, au début de l’émission, que les voix sont ceux d’acteurs et non des personnes ayant participé aux entrevues originales.
Vous pourriez également vous servir de ce texte radiophonique comme document de recherche ou pour créer des émissions sur l’intégration de la pisciculture dans la riziculture ou dans d’autres cultures dans votre pays.
Discutez avec des agricultrices et des agriculteurs qui élèvent des poissons avec d’autres cultures. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :
Depuis combien de temps intégrez-vous le poisson à l’agriculture? Comment l’élevage de poissons a-t-il influé sur l’alimentation de votre famille et vos revenus familiaux?
Quels sont quelques-uns des obstacles auxquels est confrontée la pisciculture dans votre zone? Les pisciculteurs locaux ont-ils trouvé des solutions à ces problèmes? Quels services d’experts sont disponibles dans votre zone?
Script
Mariam Koné, journaliste à L’Annonceur
Mohamed Farota, rizi-pisciculteur
Mamadou Traoré, chef d’Antenne Pêche de Baguinéda
Moriba Diarra, rizi-pisciculteur
Mariam Koné est journaliste à L’Annonceur, un journal dirigé par les femmes. Mme Koné s’est rendue à Baguinéda pour interviewer un agriculteur du nom de Mohamed Farota dont la vie a été transformée par la rizi-pisciculture intégrée. Elle a également discuté avec un agent de vulgarisation. Suivons son histoire.
Mohamed est marié et père de six enfants. Il est silencieusement accroupi sur la diguette d’une parcelle de riz. À une des extrémités de la parcelle de riz longue de 7,5 m se trouve une fosse remplie d’une eau trouble et noire. Plongeant la main dans un seau contenant du son de céréales, il déverse des poignées de son dans la fosse. À l’intérieur de la fosse, on peut voir des petites bêtes à la grosse tête et un corps rallongé par une queue. Ce sont des alevins, de jeunes poissons, qui vivent dans la fosse depuis deux mois.
Vous creusez la fosse pour les poissons à une extrémité de la parcelle de riz sur toute la largeur de la parcelle de riz. Vous creusez la fosse d’un à un mètre et demi de profondeur et vous utilisez la terre provenant de l’excavation pour renforcer les diguettes en terre qui se trouvent entre les parcelles de riz.
Le silure est facile à élever. À l’approche de la saison, nous faisons un trou en forme de bol dans la boue au bord du fleuve. Le trou a une profondeur d’un peu plus d’un demi-mètre et une largeur de deux mètres. Nous avons une centaine de petits silures et quelques silures adultes dans ce trou.
Bienvenue dans la plaine irriguée de Baguinéda! C’est moi, Mamadou Traoré, ton maître (Note de la rédaction: il continue de plaisanter. Dans le passé, au Mali, les gens de la tribu des Koné étaient esclaves des Traoré).
Je suis du journal L’Annonceur. J’étais venue m’entretenir avec Mohamed Farota, car j’ai entendu parler de son dévouement pour ce type de culture. Il a beaucoup parlé de vous pendant notre entretien. Quel est votre rôle dans la promotion de la rizi-pisciculture intégrée?
Ce pays regorge de beaucoup de terres qui se prêtent à la rizi-pisciculture. Partout où la terre s’y prête, la rizi-pisciculture peut beaucoup contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en République du Mali.
Acknowledgements
Rédaction : Mariam Koné, journaliste au journal L’Annonceur
Révision : Boubakary Cissé, Assistant de programme, (DSR) Développement du secteur du riz, AfricaRice (Centre de riz pour l’Afrique)
Projet réalisé avec l’appui financier du Gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada
Information Sources
Mohamed Farota, rizi-pisciculteur à Baguinéda
Mamadou Traoré, chef de l’Antenne pêche de l’Office du Périmètre Irrigué de Baguinéda (OPIB)
Date des entrevues : 28 septembre 2014